jeudi 31 décembre 2015

Lu "2084, la fin du monde"

Lu "2084, la fin du monde" de Boualem Sansal chez Gallimard. L'auteur algérien, déjà prolifique et plusieurs fois récompensé, a obtenu pour ce livre le grand prix du roman de l'académie française, excusez du peu. Le livre est fort bien écrit il est vrai. Et très ambitieux : imaginer, en 2084, une société totalitaire soumise à un dieu unique et gouvernée au nom de l'intégrisme religieux où toute pensée personnelle est bannie, les libertés bafouées, la démocratie érigée en ennemie, l'idée même de frontière derrière laquelle il pourrait exister quelque chose d'autre étant posée comme une hérésie. On a beau approuver la démarche de dénonciation de l'intégrisme religieux, saluer l'ambition imaginative et sourire à certains traits d'humour, on ne rentre pas dans l'exercice, je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute parce que tout cela est très désincarné et que même le héros n'est pas vraiment personnalisé. Au total, un livre plutôt ennuyeux, hélas.

lundi 28 décembre 2015

Vu aussi "Déesses et Demones"

une chorégraphie de Bianca Li, dansée par celle-ci et  Maria Alexandrova, étoile du Bolchoï...l'espagnole et la russe, la latine et la slave, le ying et le yang ... L'idée est belle, la chorégraphie harmonieuse, les lumières et éclairages somptueux . C'est beaucoup me direz vous. Oui mais un manque flagrant de coordination entre les deux danseuses rend le spectacle énervant lui aussi.... Est-ce le décalage des générations ou l'insuffisance de répétition ?

Exposition Sepik


Vu, au musée des arts primitifs, quai Branly, "Sepik", l'expo sur le fleuve éponyme en Papouasie nouvelle Guinée. Magnifique collection d'objets primitifs de ces tribus du bout du monde : boucliers, crochets, sculptures de façades, appuie-têtes , instruments de musique, pirogues ...  C'est assez fascinant. Un regret : rien de tout ces magnifiques objets n'est daté. On ne sait pas si c'est vieux de 50 ans, 100 ans, 1000 ans ou 2000 ans. Et c'est un peu énervant...

mardi 22 décembre 2015

M. TAPIE et M. WOERTH

Bernard TAPIE veut revenir en politique pour « interdire » le chômage des jeunes. YAKAFOCON …
Monsieur WOERTH lui est toujours en politique et veut « interdire » les déficits. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait quand il était Ministre du Budget ? YAKAFOCON ...

Week-end basque

21 degrés un 21 décembre sur la côte basque !
Le réchauffement climatique offre aussi de bien doux moments ...

Vu "Giselle"

Vu « Giselle » sur une chorégraphie de Kader BELARBI au théâtre du Capitole de Toulouse. De la belle œuvre, vraiment.
Peut-être surtout la deuxième partie où ces 18 danseuses s'exprimant avec une parfaite synchronisation et une harmonie délicieuse, prouvant que ce corps de ballet a fait d'incroyables progrès depuis quelques années.
Le bon travail de Kader et de son épouse Laure MURET, très présente sur cette chorégraphie.

vendredi 18 décembre 2015

A propos de déchéance de nationalité ...

Il y a quelques mois, c'était après les attentats de janvier 2015 mais avant ceux du 13 novembre, je débattais sur la chaîne parlementaire LCP avec un député de l'opposition dont le nom n'a pas d'importance ici. Le débat portait sur le thème « Avons-nous bien tiré toutes les leçons des attentats de janvier » et ce député, obsédé par l'idée selon laquelle le gouvernement n'avait tiré aucune leçon, rabâchait un slogan « déchéance de nationalité » ! « déchéance de nationalité » ! « déchéance de ... »
Alors j'ai contre-attaqué et argumenté : d'abord, lui ai-je dit, la déchéance de nationalité existe déjà dans notre droit, pour les bi-nationaux, vous ne le savez peut-être pas. Vous ne savez peut-être pas non plus que la Gauche depuis 2012 a utilisé ce moyen de droit bien plus que vous ne l'avez jamais fait quand vous étiez au pouvoir. Mais comme vous ne savez pas tout cela, vous n'êtes sans doute pas capable de préciser la proposition que vous faites pour aller plus loin ? Autant vous le dire, juridiquement, ça n'est pas simple.
Bredouillements de mon interlocuteur …
Mais, surtout, je veux aller plus loin puisque le cœur de notre débat c'est l'efficacité de la lutte contre le terrorisme. Et là, je veux être clair et vous accuser d'irresponsabilité et d'angélisme. Parce que non seulement vous avez supprimé des postes de policiers et de gendarmes par milliers, non seulement vous avez supprimé les RG dans une réforme désastreuse du renseignement, démontrant votre incapacité à traiter sérieusement ces problèmes et à assurer la sécurité des français mais, en outre, aujourd'hui, vous vous réfugiez derrière un slogan, « déchéance de nationalité » qui n'est qu'un paravent pour masquer votre irresponsabilité et votre angélisme.
Car, soyons sérieux : Vous pensez vraiment que la déchéance de nationalité est une arme efficace contre le terrorisme ? Vous imaginez vraiment que les frères KOUACHI auraient renoncé à leur carnage dans la rédaction de « Charlie-hebdo » parce qu'ils auraient pris conscience qu'ils s'exposeraient à la déchéance de nationalité ?
Vous croyez vraiment que Coulibaly aurait renoncé à ses actions meurtrières à l'hyper-kacher simplement en évaluant le risque qu'il prenait d'être déchu de sa nationalité ?
Rien qu'évoquer ces hypothèses montre le caractère dérisoire de la proposition.
La République est face à des individus qui sèment la mort sans crainte d'y perdre la vie et on les menacerait avec un pistolet à eau ?
C'est pourquoi j'affirme que la Droite en martelant ce slogan est irresponsable, angélique et que ses propositions sont dangereuses pour la sécurité des français.
Je disais cela il y a quelques mois et, à la réflexion, je n'ai rien à amender à ces propos.

lundi 14 décembre 2015

Lendemain de deuxième tour des régionales : pour qui sonne le glas ?

Pas pour la démocratie puisqu'un sursaut très net de participation montre que les français savent se ressaisir quand l'essentiel est en cause.
Sonne-t-il pour le Front National, défait dans les 3 régions qu'il pouvait espérer mais qui atteint son plus fort score historique depuis 2002 ? On aimerait le croire. On aimerait croire à l'existence de ce « plafond de verre » qui l'empêcherait d'atteindre le pouvoir …
Sonne-t-il pour la Droite version Sarkozy qui rêvait de Grand Chelem et s'en tire par une victoire étriquée où ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui le contestent le plus ? On aimerait croire à l'émergence d'une droite vraiment républicaine …
Sonne-t-il pour la Gauche qui engrange les échecs électoraux depuis 2012 même si c'est le lot de tous les partis au pouvoir et si cet échec-là n'est pas l'échec annoncé ? On aimerait croire à un effet « fond de piscine » annonciateur d'une remontée …
Dans ce magma de « défaites victorieuses » et de « victoires graves » entendu hier soir, je ne sais pour qui sonne le glas.
Mais je sais qu'il faut sonner le tocsin de la République pour qu'elle réveille nos valeurs universelles et qu'elle les traduise plus vite et plus fort dans les faits, dans la vie quotidienne de nos concitoyens.
La République indivisible, laïque et sociale, nous appelle.

Vu " Un plus une" de Claude Lelouch, avec Jean Dujardin et Elsa Zylberstein.

Le dernier Lelouch..... Une histoire d'amour bien sûr !  
Un magnifique voyage initiatique à travers l'Inde mystérieuse et spirituelle, pour un homme musicien et séducteur macho et une femme -" un homme et une femme" toujours-, épouse d'ambassadeur en quête de fertilité.
C'est formidablement joué et, malgré quelques longueurs, c'est loin d'être le plus mauvais Lelouch.

Lu " Profession du père " de Sorj Chalandon paru chez Grasset.

Pour Sorj Chalandon, j'ai déjà dit mon estime et mon affection. Le journaliste est un grand professionnel, l'écrivain est d'une sensibilité rare, même s'il n'est pas parmi les plus gais.  Son " Retour à Killybegs", grand prix de l'académie française il y a quelques années, était un très beau livre.
Celui-ci est du même acabit, triste mais tendre. L'histoire d'une famille de trois personnes, les parents et un fils unique qui va être embrigadé par son père dans une aventure mytho maniaque vers l'Algérie française et l'OAS, à grands coups de raclées et de brimades violentes. Le père perd la tête, la mère subit et, étonnement, le fils résiste dans le temps et s'épanouira parce qu’abandonné ...Triste et sensible.

jeudi 10 décembre 2015

Concert de Madonna à Bercy

Hier soir concert de Madonna à Bercy ( c'est plus funky que le ministère des Finances...). Je voulais y être pour pour au moins deux raisons 
- la première : c'est sa réputation de bête de scène exceptionnelle qui m'intriguait. Je n'ai pas été déçu, c'était énorme ( même si mes enfants vont me reprocher ce mot qu'ils trouvent trop à la mode).
- la seconde : c'est que compte tenu de ses déclarations depuis le 13 novembre, je devinais qu'elle allait rendre un hommage particulier aux victimes des attentats. Là encore je n'ai pas été déçu : on a tous chanté la marseillaise, après une déclaration très émouvante de sa part sur le rayonnement culturel de la France, et elle a chanté "La vie en rose ".
Un grand moment.

Mon intervention en conclusion des 6emes rencontres de la laïcité mardi 8 décembre à l'assemblée nationale


En cette fin d'année 2015, alors que notre pays et la République sont confrontés à une double agression, celle de la violence meurtrière du terrorisme de l'intégrisme religieux djihadiste, et celle de l'idéologie nauséabonde d'un parti d'extrême-droite qui tourne le dos sans vergogne ,et malgré ses discours démagogiques, à l'essence-même de la culture et de la tradition républicaines, il y a des choses que les responsables politiques ne peuvent plus dire sans franchir le cap du discrédit définitif,  il y a des silences qui deviennent coupables.
On ne peut plus laisser dire qu'il n'y a pas de problème de laïcité en France ni même, charmant amendement, que la France n'a pas de problème avec la laïcité. Cet aveuglement est coupable car les français savent, que ces problèmes existent. Et les nier, c'est les jeter dans les bras de ceux qui, non seulement ne les nient pas, mais les exploitent honteusement. Les nier, c'est faire le jeu du Front National.
On ne peut plus accepter de se faire traiter d'assimilationniste post-colonial quand on prône l'intégration républicaine et que l'on ose dire que la citoyenneté, c'est le respect des différences ET le dépassement de celles-ci, que le droit à la différence ne peut en aucun cas entraîner la différence des droits , et que notre devoir à tous est d'apporter notre pierre à la construction du commun, ce qui nous est commun.
On ne peut plus accepter de se faire traiter d'islamophobe sous prétexte qu'on ose nommer les choses et dire que le principal ennemi de la République s'appelle l'islamisme radical. Ne pas nommer les choses, ça n'est pas seulement " ajouter au malheur du monde" comme le disait Camus, c'est aussi et surtout dérouler le tapis rouge devant les amalgames de la droite extrême et de l'extrême-droite. Notre rôle, notre devoir de républicains est de distinguer, de différencier l'immense majorité de nos concitoyens de culture musulmane qui sont des citoyens républicains et laïques, d'une infime minorité de radicaux intégristes et violents. Notre devoir de républicains, c'est aussi de ne pas rompre avec le nécessaire esprit critique, légué par la philosophie des Lumières, dont aucune idéologie, aucune église ne peut être à l'abri..
On ne peut plus accepter que se développe cette théorie de l'excuse sociale, qui voudrait expliquer ces dérives violentes d'une minorité par les conditions de vie dans nos banlieues. C'est à la fois une erreur et une méconnaissance des mécanismes -mêmes de naissance du terrorisme, et c'est surtout une insulte aux millions de nos concitoyens qui vivent dans ces banlieues et qui sont des citoyens exemplaires de civisme.
On ne peut plus accepter ces " ils l'ont bien cherché" qui avaient fleuri en janvier 2015 après les attentats visant notamment Charlie-Hebdo, affirmation honteuse et révoltante tant elle est la négation-même de la liberté d'expression et oublieuse des caricatures nombreuses et anciennes du même Charlie à l'égard du pape et de la religion catholique. Pourquoi a-t-il fallu attendre 10 mois pour que ces " ils l'ont bien cherché" disparaissent des argumentaires de certains ? Parce que les victimes du Bataclan ne l'avaient pas plus cherché ?
On ne peut plus accepter le silence face aux intégrismes religieux, tous les intégrismes religieux, sous prétexte de ne pas porter atteinte au libre-exercice des cultes. Mais le dialogue avec les religions doit être un dialogue exigeant du point de vue républicain ce qui passe par la demande incessante faite aux religions de dénoncer et combattre leurs intégrismes, ces parts d'elles-mêmes qui refusent certaines lois de la République. Avez-vous lu, depuis le 13 novembre ces éditos du site " riposte catholique" comparant scandaleusement les 130 victimes des attentats aux " centaines de petites victimes quotidiennes de la loi sur l'avortement" ? N'est-ce pas une forme de négationnisme ? Il est insupportable en tout cas, et il montre bien comment et combien les intégrismes se rejoignent et se confortent..
On ne peut plus laisser le Front National se proclamer " laïque" alors qu'il est , lui , contre tout respect des différences, qu'il prône l'assimilation et non l'intégration républicaine, et qu'il dévoye la laïcité pour en faire un instrument de combat contre une religion et une seule, l'islam, et de promotion d'un intégrisme religieux , l'intégrisme catholique, double entorse à la loi de séparation des églises et de l'Etat.
On ne peut plus accepter de voir la République désincarnée, déboussolée, hésitante sur ses valeurs, confuse dans leur proclamation.
 Mais comme je suis un républicain indécrottable et que je crois à la force séculière de notre tradition et de notre culture républicaine,  tel Gramsci, je reste confiant en opposant l'optimisme de ma volonté au pessimisme de ma raison...

mardi 8 décembre 2015

Lundi soir, à Garnier, une immense danseuse est née.


Elle s'appelle Alice Renavand.
Les amoureux de chorégraphie connaissaient déjà cette danseuse, étoile depuis 2013, et les lecteurs assidus de cette chronique en ont entendu parler depuis plus longtemps encore puisque j'avais repéré cette jeune danseuse, encore " sujet" depuis des années...

Mais hier soir, quelque chose de grand s'est passé sur scène : dans le rôle de l'élue, dans "le sacre " de Pina Bausch, Alice Renavand a été éblouissante, émouvante, poignante, bouleversante à en chialer.

L'élue, dans ce rite païen d'origine russe, est la femme choisie par les hommes pour se sacrifier et, sur scène, si elle ne s'est pas sacrifiée au sens pur du terme -heureusement!-, elle est allée au bout du bout d'elle-même. Au point d'avoir du mal à s'en remettre, d'inquiéter les personnes attentives -dont certains de ses partenaires- et de mettre de longues minutes avant de pouvoir esquisser un sourire.

Un très, très grand moment de danse.

Merci Madame.

lundi 7 décembre 2015

1er tour des Régionales

Je commence par dire mon admiration teintée d'exaspération à l'égard de ceux qui se précipitent le dimanche soir, les bureaux de vote à peine fermés pour dire des choses définitives avant même d'avoir pris le temps d'étudier minutieusement les résultats et, surtout, de réfléchir. Je sais bien que la pression médiatique pousse assez systématiquement à la faute mais quand même ...
"Le choc" disent-ils. Ils se réveillent ou quoi ? Ils n'ont pas vu que le choc a eu lieu il y a bientôt 14 ans, le 21 avril 2002 ? Ils n'ont pas vu les répliques régulières de ce séisme ? Ils ont oublié toutes les élections intervenues depuis et qui disaient toutes la même chose ? Vont-ils comprendre, enfin, cette fois-ci, que c'est très sérieux, très grave, et que la menace, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, n'est pas illusoire ?
"Marine LE PEN présidente, je n'y crois pas, les français ne feront pas ça" ... Tu parles !
Alors, on fait quoi ?
On continue à se refiler le mistigri ?
A droite, comme Sarko, qui se dit républicain mais ferait bien d'en faire la preuve quand il refuse de distinguer entre un parti républicain et un autre qui ne l'est pas, et s'enfonce dans une stratégie suiviste à l'égard du FN qui apparaît chaque élection un peu plus comme une impasse.
Ou à gauche aussi bien sûr, où nous avons tous notre part de responsabilité. Tiens, une question : pourquoi donc Le Drian fait-il 35 % en Bretagne quand d'autres font 17 ou 18% c'est à dire deux fois moins ? Et même 25% seulement dans nos terres du Sud ouest qui sont théoriquement les points forts de la gauche ? Est-ce parce qu'il est plus jeune et qu'il a un beau sourire ? Est-il un obsédé de la communication médiatique ? A-t-il fait des promesses inconsidérées aux bretons ? Non, non et non.
J'ose une explication : là où il est, il incarne parfaitement la République, unie, forte, protectrice.
Ça n'est pas suffisant, mais ça ouvre une voie. En tout cas, j'en ai la forte conviction.

Voilà donc le deuxième roman de Laurent Binet, " la septième fonction du langage" paru chez Grasset.


Son premier roman, " HHhH " était puissant, grave et triste. Le second est drôle et un brin déjanté, qui nous ramène au tout début des années 80, à la fin du septennat de Giscard. Voyez : Roland Barthes (attention, on prononce bien Barthes comme s'il n'y avait pas de " s" et non pas Barthés, comme le fait un ancien président, ignare et inculte en pensant au gardien de but des champions du monde de foot en 98...), meurt écrasé par une voiture rue des écoles à Paris, le 26 février 1980. Il sortait d'un déjeuner avec François Mitterrand. Jusque là, tout est vrai....Mais une enquête policière s'engage autour de l'hypothèse selon laquelle il aurait été assassiné, enquête qui va très vite s'orienter vers un document ultra-secret exposant " la 7eme fonction du langage", une fonction aux pouvoirs surnaturels... Et l'enquête va nous emmener dans les milieux intellectuels de ces années 70-80, retrouver Foucault, Althusser, Derrida, Sollers et même BHL, avant de finir dans les secrets de l'élection présidentielle de 1981.

Déjanté je vous dis. Il y a quelques longueurs mais c'est très agréable à lire. Très.

En sortant pour aller voter, autant aller au cinéma !


Vu "L’Hermine " de Christian Vincent avec Fabrice Luchini et  Sidse Babett Knudsen. L'hermine comme la robe d'un président de cour d'assise d'un petit tribunal de province.
J'ai beaucoup aimé ce film, vraiment beaucoup.

D'abord parce qu'il retranscrit avec finesse et fidélité le déroulement "théâtral" d'un procès de cour d'assise comme on peut en avoir vécu dans un petit tribunal.


Ensuite parce que Luchini y est excellent, ce qui ne surprend plus de la part d'un inconditionnel, mais sans écraser le film…


Enfin parce que Sidse Babett Knudsen, qu'on avait découverte en premier Ministre danoise dans" Borgen" y est étonnante : voyez ce visage presqu'anodin, limite sans intérêt, qui devient lumineux et rayonnant dés qu'elle esquisse un sourire ! Cette femme est Sourire.


Ajoutez-y, pour finir de me séduire, cet extrait des "passantes" , le poème d'Antoine Pol mis en musique par Brassens , récité au coin d'une table de brasserie par Lucchini, et voici l'extase....

lundi 30 novembre 2015



Ceux qui ont appelé à manifester hier à la République " à l'occasion de la COP 21" sont triplement  irresponsables : d'abord parce que nous sommes en guerre et en état d'urgence et qu'il est interdit de manifester pendant trois mois. C'est trop leur demander que trois mois de civisme et de respect des lois et règlements ? 

Ensuite parce qu'en cette période de tension extrême, nos force de l'ordre, à qui l'on demande beaucoup, ont autre chose à faire que d'encadrer des manifestations de ce type. C'est trop leur demander, à ces irresponsables que de penser à nos gendarmes et à nos policiers et à leur engagement de tous les jours pour notre sécurité ??
Enfin, parce que, comme de bien entendu, cette manifestation a été le prétexte attendu pour quelques dizaines de connards venus d'un peu partout pour casser. On n'a rien d'autre à faire en ce moment que de dérouler le tapis rouge à ces énergumènes ?

Pour couronner le tout, ces voyous pillant le mémorial spontané érigé place de la République en souvenir des victimes des attentats, voilà l'indignité qui rejoint l'irresponsabilité. 
 

samedi 28 novembre 2015

Hommage national aux victimes du 13 novembre.



J'écoute le Président tenir un discours, digne, profond, émouvant.

Il parle de la vie, « ils ont le culte de la mort, nous avons l'amour de la vie ».

Il parle de patriotisme, « l'amour des siens » comme disait Romain GARY « pas la haine des autres ».

Il évoque la fraternité, celle de nos valeurs républicaines la plus d'actualité.

Son discours sonne juste.

Je pense à cet imbécile qui parlait, à son propos de « capitaine de pédalo ».

Eh bien voilà une preuve supplémentaire du contraire : c'est dans la tempête que cet homme est le meilleur.

Et c'est aussi bien comme ça.

lundi 23 novembre 2015

La République et la citoyenneté


La République et la citoyenneté sont les fruits d'un équilibre subtile et fragile entre les droits des citoyens et leurs devoirs.
Quand nous savons défendre avec ardeur nos droits, nos libertés individuelles, quand nous sommes toujours à la recherche de nouvelles conquêtes en termes de droits, nous oublions parfois nos devoirs. Souvenons-nous de Kennedy ; « Ne te demande pas, chaque matin, ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour lui ».
Ce raisonnement vaut aussi et de même pour notre laïcité, valeur si essentielle : elle nous apprend à vivre ensemble, avec nos différences, dans le respect de ces différences mais avec, aussi, l'obsession de savoir dépasser ces différences pour construire le commun. Le droit à la différence mais pas la différence des droits !
La situation tragique de la France et la guerre contre le terrorisme, nous obligent aujourd'hui à revisiter ce subtile équilibre et à limiter un peu nos droits pour nous appeler à un peu plus de devoirs.
Quel républicain honnête et rigoureux peut affirmer que cela serait choquant ? Franchement, s'abstenir de manifester sur la voie publique pendant 3 mois pour épargner un peu nos forces de l'ordre qui ont tant à faire par ailleurs, est-ce si incompréhensible, si inacceptable ?
Les français le savent bien, qui se précipitent pour donner leur sang, pour s'engager dans l'armée ou la police ou bien prendre des cours de secourisme.
Ils savent bien que le devoir nous appelle.


Il faut vivre


Vivons. Lisons. Allons au cinéma.

Alors j'ai lu « Le monde est clos et le désir infini » de Daniel COHEN chez Albin Michel. Je tiens Daniel COHEN pour le meilleur économiste de sa génération. Il nous livre ici un essai sur la croissance économique, « religion du monde moderne », une croissance qui s'essouffle, s'amenuise … et ne reviendra plus. Un livre à la … Mathias ENARD ! Un monument de culture où l'auteur va à la rencontre d'autres sciences humaines et notamment la psychiatrie, au point d'être, comme ENARD, riche mais parfois rébarbatif.

Et puis j'ai vu :

- « 21 nuits avec Pattie » des Frères Larrieu avec Isabelle Carré, Karin Viard et André Dussollier. Bon, avec Arnaud et Jean-Marie Larrieu, je suis partial parce que je connais et apprécie les deux pyrénéens lourdais depuis longtemps. Et là, sur le désir sexuel, il nous livre un film déjanté et pas vulgaire pour un sou où Karin Viard est époustouflante de drôlerie, tandis qu'André Dussollier, en Prix Nobel de littérature, est déroutant.

- « Le fils de SAUL » de Laszlo NEMES, palme d'or au festival de Cannes. Et là, déception : ce film qui traite de la Shoah à travers le prisme des « Sonderkommandos », ces prisonniers juifs forcés d'assister les nazis dans leur plan d'extermination, n'a jamais provoqué chez moi la moindre émotion.
Est-ce le contexte français du moment ?

- « Une histoire de fou » de Robert GUEDIGUIAN avec Ariane ASCARIDE, Simon ABKARIAN, Syrus SHAHIDI et Grégoire LEPRINCE-RINGUET. Un film sur l'histoire du terrorisme arménien anti-turc dans les années 70 autour de la chronique tragique d'une famille marseillaise. Un bon GUEDIGUIAN qui sert la cause arménienne avec loyauté.


lundi 16 novembre 2015

Inauguration à Esbareich

Esbareich, petit village de 74 habitants dans la belle vallée de la Barousse, Hautes-Pyrénées, inaugurait hier sa mairie rénovée et une jolie petite salle des fêtes.
La veille, les élus s'étaient concertés : fallait-il annuler par respect du deuil national ?
Non, il fallait maintenir, pour se retrouver, se toucher les mains, se serrer les coudes, se parler.
Bref, faire d'Esbareich le symbole de la République debout.
Alors, sous un beau soleil d'automne, dans ce décor pyrénéen somptueux, nous nous sommes retrouvés, très nombreux, 3 ou 4 fois la population du village, nous avons observé une minute de silence et entonné une marseillaise à pleins poumons.
Et puis j'ai parlé de la République, cet exploit de tous les jours qui nous permet de vivre ensemble avec nos différences, cette République fondée solidement sur des valeurs qui ont fait le tour du monde, qui a une longue histoire tragique, symbolisée par nos monuments aux morts dont la longue liste s'est encore allongée vendredi, un présent difficile et courageux qui se construit dans nos mairies avec la recherche de l'intérêt général, cette République, enfin, qui construit son avenir dans ses écoles et les salles associatives où l'on apprend le « vivre ensemble ».
La République qui nous rassemble, tout simplement.

Que dire devant tant d'horreur ?

D'abord dire sa compassion et sa solidarité, c'est bien le moins, à l'égard des familles des victimes innocentes.
Ensuite faire preuve de lucidité : oui, notre pays est en guerre et trop d'entre nous n'en avaient pas encore conscience. Mais c'est une guerre nouvelle dans l'histoire de France et d'autant plus terrible que l'ennemi a su embrigader des jeunes français.
Enfin, raison garder.
Faire face exige d'abord de la sagesse, de la sérénité, de l'analyse. Pourquoi tant d'abrutis se précipitent-ils sur les plateaux de télé pour débiter leurs monceaux de " yaka- focon" ? Qu'ils se taisent !
Faire face exige du courage, et d'abord celui de regarder la vérité et le réel droit dans les yeux. Même si cette vérité dérange, même si elle fait mal.
Faire face exige du temps : nous ne gagnerons pas cette guerre en quelques semaines ni même quelques mois. Le règne de l'immédiateté doit marquer une pause.
Faire face exige le rassemblement de tout un peuple. La moindre de nos divisions sera une arme fatale pour nos ennemis.
Faire face demande que l'on donne un cap à notre peuple : c'est dans l'épreuve que l'on voit si nos dirigeants sont grands.

vendredi 13 novembre 2015

Enfin !...


Enfin, la Birmanie a pu, a su se libérer du joug de la dictature militaire. Mieux : la junte a reconnu la victoire d’Aung San Suu Kyi et de la coalition réunie autour d'elle.

" Enfin les difficultés commencent ! " disait, en son temps Bracke-Desrousseaux. La grande dame devra commencer par surmonter la difficulté constitutionnelle laissée devant elle par la junte : l'interdiction pour quelque birman - ou birmane - que ce soit, ayant eu des enfants avec un père étranger d'exercer la magistrature suprême !

Mais la force de la démocratie, le caractère massif de la victoire auront raison de toutes ces mesquineries. Avancez, Madame, le monde démocratique vous regarde d'un œil bienveillant et chaleureux. Et continuez d'être sage et prudente, les salauds ne vous pardonneront rien. Courage, courage.

jeudi 12 novembre 2015

Dakar, je participe au deuxième forum sur la paix et la sécurité en Afrique à l'invitation du Ministre de La Défense, Jean-Yves Le Drian.


Sont réunis là , pendant deux jours, plusieurs centaines de politiques, dont de nombreux chefs d'Etats, de gouvernements ou Ministres africains, des parlementaires, experts et journalistes venus du monde entier pour échanger librement sur la situation en Afrique, les tensions et les conflits sur ce continent si essentiel aux grands équilibres du monde, les solutions à apporter, les moyens à réunir.

On y parle beaucoup de terrorisme bien sûr, ou de la Libye sur laquelle j'achève un rapport pour la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Nationale. C'est passionnant, même si les débats en plénière ou dans les ateliers ne sont pas tous du même niveau. Mais dans les couloirs, dans les bureaux attenants, que de rencontres spontanées et enrichissantes ! Une belle immersion.

Vu " Mon roi" le dernier film de Maïwenn avec Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel.


J'ai adoré ce film, moderne, humain, sensible, parfois drôle, souvent pénible, émouvant en tout cas. L'histoire d'un couple "victime" -j'emploie le mot à dessein- d'une passion amoureuse, mariage et enfant à la clef, qui se déchire par la lâcheté et les mensonges d'un homme faisant subir à sa femme une sorte de harcèlement odieux. Le divorce n'y change rien : la passion a du mal à s'éteindre et l’aliénation perdure. C'est très remarquablement joué et à voir absolument.

lundi 9 novembre 2015


Un départ à Dakar à l'invitation du ministre de La Défense, afin de participer à un symposium franco-africain sur la sécurité en Afrique me fait passer à Paris en ce samedi de novembre printanier.

Marcher dans Paris reste un bonheur particulier surtout dans cette douceur exceptionnelle. J'en profite pour aller au musée Picasso découvrir avec un peu de retard cette collection éblouissante et cet accrochage ... Contestable. Je crois comprendre qu'ils ont remis en cause une grande partie du travail de Mme Baldassari. C'est sans doute dommage mais le lieu et les œuvres restent magiques.

lundi 2 novembre 2015

Elections en Turquie

L'AKP, le Parti d'ERDOGAN remporte les élections en Turquie, avec une progression de 11 ou 12 % en 6 mois.
Quelle autre explication peut-on trouver à ce coup de tonnerre politique que la conséquence inéluctable d'un terrorisme qui a frappé si tragiquement ce pays il y a quelques semaines par un attentat épouvantablement meurtrier ?
Quand la violence règne, la peur du chaos l'emporte et profite aux conservateurs, c'est bien connu.
Le Président turc, de moins en moins laïque, de plus en plus liberticide, se trouve ainsi conforté par ce double séisme, ce qui ne réjouira pas les démocrates turcs.

vendredi 30 octobre 2015

Site internet du groupe socialiste du Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées

Nous avons lancé aujourd'hui le site internet des élus socialistes du département.
Vous pouvez trouver ci-dessous une vidéo ainsi que le lien vers le site.
N'hésitez pas à vous y rendre et à venir échanger avec nous.

 

mercredi 28 octobre 2015

20 ans de la mort d'Yitzakh Rabin

Il y a 20 ans , mourrait Yitzakh Rabin, premier ministre israélien. On ne rappellera jamais assez qu'il ne fut pas assassiné par un palestinien, mais par un israélien , membre de ces partis ultra- religieux  qui sont aujourd'hui au pouvoir aux côtés de Netanyahou ...Quelques semaines avant l'assassinat de Rabin, à la fin d'un rassemblement pour la paix, j'étais en mission en Israël, et j'avais été stupéfait des inscriptions sur les murs appellant " à mort Rabin". La famille de celui-ci continue de penser que Netanyahou encourageait ces expressions .

mercredi 21 octobre 2015

Je reçois à l'Assemblée nationale Latifa Ibn Ziaten


Elle est la mère de ce soldat de Montauban qui fut la première victime de la folie meurtrière de Merah. Après le décès de son fils, elle a créé une association pour prôner et diffuser les valeurs de la République. Et elle sillonne la France - et le monde- avec son courage et ses convictions pour tout viatique.
Admirable femme.
Elle me dit la prise de conscience brutale qui fut la sienne il y a peu, après avoir passé de longs moments d’échange dans une prison de l'Est de la France : " c'est là qu'on fabrique les terroristes"  me dit-elle, " je n'en ai pas dormi de la nuit car j'ai brutalement compris à cause de quoi mon fils était mort».

mardi 20 octobre 2015


Pendant les 48h ou un peu plus que les parlementaires doivent passer chaque semaine à Paris, ils peuvent sauter un déjeuner et se précipiter dans un musée voir une expo : c'est donc ce que j'ai fait tout à l'heure au Musée d'Art Moderne pour voir l'expo Andy Warhol, l'homme du pop art disparu en 1987 à 59 ans.

Cette exposition vaut surtout parce que c'est la première fois qu'est présentée  en Europe la centaine de toiles dénommée " shadows " ou "ombres",  véritable point d'orgue du travail de Warhol.  Mais on y retrouve aussi beaucoup d'autres œuvres plus connues  de l'artiste et ça vaut le détour.
 

lundi 19 octobre 2015


Cette phrase de François Mitterrand qu’il avait livrée à certains de ses collaborateurs –dont j’étais- pendant la cohabitation 86-88 et que Bianco citerait dans son dernier livre : « Ils disent que je suis vieux, c’est vrai. Mais j’ai rencontré beaucoup de jeunes crétins dans ma vie et je sais une chose : on a l’âge de son projet ».

A méditer pour beaucoup.

samedi 17 octobre 2015

Lu "Dire du mal" de mon ami Claude Sérillon aux éditions Descartes et Cie.


Un coup de gueule.

Un coup de gueule d'un souffle en 80 pages.

Un coup de gueule contre ceux qui disent du mal.

Et, pour ne pas tomber dans le piège, un coup de gueule gentil. Qui fait appel à la raison, à là réflexion, au libre-arbitre.

Avec une lucidité bienvenue sur la dérive des médias, de la course à l'audience par le spectaculaire à tout prix, le superficiel, le règne de l'émotion, de la peur, des peurs. Et une lucidité tout aussi bienvenue sur le rôle pervers  des réseaux sociaux où chaque citoyen du monde devient source d'information et d'où partent toutes les rumeurs sans vérification, sans distance.

Un gentil coup de gueule.

mercredi 14 octobre 2015

Violence et violences.

Bien sûr, on doit condamner les violences de ceux qui, dans un comité d'entreprise, s'en prennent physiquement à leurs interlocuteurs. Une instance de dialogue est une instance de dialogue, pas de pugilat. Tout juste peut-on s'étonner de ces interpellations au petit jour qui ne sont que provocations inutiles.

Mais violence pour violence, ne peut-on pas s'interroger sur l'attitude de la direction de cette grande entreprise nationale qui, sans vergogne, présente un plan de licenciements massifs dont elle sait très bien qu'il ne peut être accepté, tout simplement parce qu'il propose des sacrifices à tous les salariés sauf aux plus favorisés d'entre eux, les pilotes ? Attitude purement irresponsable.  A la violence des propositions répond la violence des réactions. L'une et l'autre sont inacceptables.

Dans une démocratie comme la nôtre,  dialogue et  négociation valent mieux que ces provocations qui ne font que faire régresser le débat.

Cohérences et incohérences.


Macron étonne et détonne parce qu'il déclare qu'être élu ne sert à rien et que c'est perdre son temps que de rechercher la légitimité du suffrage universel. On proteste à juste titre. Mais on oublie la cohérence du bonhomme ! Il y a six mois, il déclarait que la France avait besoin d'un monarque, d'un pouvoir absolu. Tout était dit, pourquoi s'étonner aujourd'hui ? Cette cohérence-là n'est pas du tout la mienne, mais elle est cohérente ...

Parallèlement, Ayrault propose une réforme fiscale d'envergure. Incohérence : pourquoi ne l'a-t-il pas mise en œuvre quand il était Premier Ministre ?  A-t-il oublié que les réformes qui ne sont pas mises en œuvre en début de mandature ne le seront jamais ? Et pourquoi, loin de mettre en œuvre ces mesures, a-t-il pris, au contraire, des mesures fiscales qui s'en éloignaient catégoriquement ?  Incohérence. Et quand je l'entends appeler au dialogue un gouvernement qui doit entendre ce que disent 130 parlementaires, je me souviens avec quelle  détermination il savait, quand il était Premier Ministre, jeter à la poubelle certaines propositions soutenues par 300 parlementaires. Jamais, en 22 ans de Parlement, je n'ai vu une équipe gouvernementale traiter aussi mal le Parlement que l'équipe de Ayrault. Au sein de son cabinet, l'antiparlementarisme le plus détestable régnait en maître... Incohérence je vous dis.



 
J'ai trouvé ce livre dans la bibliothèque de mes parents cet été en Bretagne et je le leur ai emprunté : "Anthologie de la poésie française " de Georges Pompidou dans la collection Livre de Poche. Un pur bonheur. De Villon à Eluard, de La Fontaine à Nerval, de Vigny à Baudelaire, ils sont tous là, dans leurs plus beaux habits. Tous sauf Aragon, curieusement absent. On n’ose croire à la ségrégation politique…Car si l’on excepte ce fâcheux oubli, l’ancien Président, qui était aussi agrégé de lettres, présente ici une belle sélection, éclectique à souhait.
On se régale avec Ronsard et Du Bellay, on se délecte avec Musset et Peguy, on chante Apollinaire et Verlaine, on voyage avec Rimbaud.
Je vais garder  cet ouvrage quelques mois sur ma table de chevet mais je garderai plus particulièrement auprès de moi ces quelques vers d'Eluard que le Président Pompidou avait cités lors d'une conférence de presse après le suicide d'une prof amoureuse, Gabrielle Russier :
"Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
A la robe déchirée

Au regard d'enfant perdue". 
 
 

lundi 12 octobre 2015

Vu " Much loved" le film de Nabil Ayouch qui avait fait tant de bruit au festival de Cannes.


Le film, consacré à la prostitution de jeunes marocaines à Marrakech pour les touristes saoudiens ou français, a été censuré au Maroc sous prétexte qu'il ne donnerait pas un bonne image du pays. Certes. Mais c'est un cinéma vérité sur ces jeunes femmes qui se livrent à la prostitution sans proxénètes, ce qui ne les protège pas pour autant, ni de la violence ni des humiliations en tous genres. Et c'est formidablement bien joué par ces actrices dont une seule, Loubna Abidar, est une professionnelle : les autres, natives de Marrakech, ont connu les femmes dont elles jouent les rôles.À voir.

Leny ESCUDERO, la mort d'un poète.


  L'homme était gitan d'Espagne par son père, basque par sa mère, à moins que ce ne soit l'inverse, c'est dire le caractère du mélange. Un écorché vif à la révolte poétique. J'ai passé une soirée avec lui il y a longtemps, nous avions un ami commun. C'était encore au temps de la guerre froide. Il m'avait expliqué sa conviction que les missiles nucléaires russes et américains qui se faisaient face étaient, en fait, vides. Que c'était une vaste supercherie pour faire peur au monde à moindre frais....

"Pour une amourette qui passait par là

J'ai perdu la tête et puis me voilà ".

Le prix Nobel de la paix


Le prix Nobel de la paix au " Dialogue national tunisien " et à ses 4 composantes (l’UGTT, formidable organisation syndicale, véritable pilier de la démocratie tunisienne, le patronat, l'union des avocats et la ligue des droits de l’homme).

Je connais tous ces hommes, toutes ces femmes qui ont combattu courageusement pour la liberté et la démocratie, d'abord contre le pouvoir totalitaire de Ben Ali, ensuite contre la dérive liberticide des islamistes quand Enhada était plus influencée par les intégristes que par les forces démocratiques . Je me réjouis pour  la Tunisie et les tunisiens de cette distinction qui sonne comme un encouragement à poursuivre.

La Tunisie, seul espoir désormais de succès durable pour les révolutions arabes...

lundi 5 octobre 2015

Lu " Boussole " de Mathias ENARD publié aux éditions Actes Sud (encore un joli coup des éditions arlésiennes...).


La boussole en question, est un drôle d'instrument trouvé un jour par l'auteur qui, au lieu de montrer le Nord, désigne... l'Est ! L'Est ou l'Orient. Ce livre est un hymne à l'orient et, d'une certaine façon, à l’altérité.

D'énigme, il n'y en a point : un musicologue orientaliste autrichien est victime d'insomnies maladives dans son appartement de Vienne et il raconte tout ce qui lui passe par la tête dans une nuit d'insomnie. Les chapitres, bien artificiels au demeurant, sont les heures qui s'égrènent.

Le fil directeur, s'il en est un, est l'histoire d'une relation amoureuse entre le narrateur et une universitaire française, orientaliste également, qui voyage loin de lui.

Le reste, c'est à dire le fond du livre, c'est l'Orient et l'orientalisme, l'Est , de l'Allemagne à la Chine, de l'Albanie à l'Inde, avec un focus particulier sur l'Iran et la Syrie, ce qui, évidemment donne un relief d'une particulière actualité au propos. On voyage de Téhéran à Damas, via Homs ou Alep, on s'égare à Istanbul, on entend toutes les musiques...

 C'est riche, dense, cultivé, parfois un zeste ennuyeux, mais les voyages formant la jeunesse, on en sort très rajeuni!

jeudi 1 octobre 2015

Millepied-Robins-Balanchine

A Garnier, le programme chorégraphique Millepied-Robins-Balanchine qu'on nous présente comme l'événement chorégraphique de la rentrée. Il faut dire que c'est la premier programmation de Benjamin Millepied depuis qu'il est devenu directeur de la danse à l'opéra et sa première chorégraphie créée dans la place. Autant le dire tout de suite, d'événement il n'y a point... La soirée fut plaisante mais sans l'ombre d'une émotion. La chorégraphie de Millepied est propre, pro et propre, mais elle ne transmet rien : à aucun moment je n'ai vibré ni ne me suis ébloui...Robins, à côté , apparaît presque romantique et émouvant mais n'exagérons pas : dansé par Mathieu Ganio étoile expérimenté et Amandine Albisson, étoile qu'on qualifiera de " en devenir" pour ne pas être trop sévère, il est agréable à voir, point. Enfin, le Balanchine  est... Balenchinien et sans surprise, neo-classique en diable, mille fois déjà vu. Bon, faut-il s'inquiéter pour ce corps de ballet ? La greffe Millepied a-t-elle prise ? Je m'interroge

mardi 29 septembre 2015

Nadine Morano…

Nadine Morano… l’incroyable déclaration sur la France, pays de race blanche ! J’ai hurlé comme tous ceux qui connaissent l’histoire, la géographie, le droit, les valeurs de la République.
Mais je m’interroge : comment en est-elle arrivée là ?
Serait-ce seulement le souci de la provoc pour la provoc et s’assurer des retombées médiatiques records ?
Serait-ce, sinon, cette seule obsession de courir après le Front National pour ne pas se laisser déborder par lui au risque d’y perdre son âme ? Mais de quelle âme s’agit-il ?
Serait-ce encore l’inculture, la méconnaissance de ce qu’est la France, l’ignorance du droit ?
Et si c’était un mélange nauséabond de tout cela ? La malheureuse…

vendredi 25 septembre 2015

Ali Al-Nimr


Ali Al-Nimr a 21ans et croupit dans une geôle en Arabie Saoudite. Son crime ? Quand il avait 17 ans, et donc alors qu'il était mineur et étudiant, il a osé manifester contre le régime. Pire, il est chiite au royaume des sunnites. Il est condamné à mort et doit être exécuté. Inadmissible, inacceptable. Liberté pour Ali.