Vendredi 11 janvier
Accord « historique »
entre les partenaires sociaux sur le marché du travail ?
Je ne sais si le terme
« historique » convient. C’est l’histoire, justement, qui, dans le
temps, qualifiera cet épisode des relations sociales dans notre pays.
Il reste que c’est un pari
réussi.
Le pari du dialogue social,
celui de la négociation, celui du contrat, du compromis.
Et ça, c’est majeur.
C’est d’ailleurs cela la
social-démocratie, à distinguer du social-libéralisme dont je ne suis pas un
adepte.
Quand on voit les dégâts faits à
France-Inter depuis 1 semaine ou, en Midi-Pyrénées, à la SNCF depuis des semaines
pour, dans un cas comme dans l’autre, des grèves sans fin pour des
restructurations sans licenciements, je me dis que le dialogue social a encore
bien des progrès à faire. Alors prenons cet accord pour ce qu’il est : une
belle pierre blanche sur le chemin.
Samedi 12 janvier
La France s’engage au Mali.
J’aimerais que le gouvernement
explique plus et mieux pourquoi et comment elle le fait.
Dans le cadre du droit
international tout d’abord :
-
à l’appel – à l’aide ! au secours ! – du chef de l’Etat du Mali, pays
avec lequel nous avons des accords de coopération et de défense,
-
avec l’accord unanime de l’organisation régionale de tous les Pays de l’Afrique
de l’Ouest, la CEDEAO,
-
dans le cadre d’une résolution de l’ONU, c'est-à-dire avec l’aval de la Communauté
Internationale.
- En répondant à la question
« pourquoi maintenant ? »
Pour faire face à des évènements
précis : l’offensive des forces d’AQMI vers le Sud qui menaçait
directement BAMAKO, la capitale.
Il fallait répondre à une urgence
imprévue.
- Mais sans répondre à la
question que certains voudraient voir tranchée d’entrée de jeu :
« jusqu’à quand ? »
On n’entre pas dans un conflit en
affichant une durée sinon on informe imprudemment ses adversaires. « Le
temps qu’il faudra » est une réponse qui me convient bien, même si, au
fond de moi, j’espère que « ce temps qu’il faudra » sera le moins
long possible.
Dimanche 13 janvier
La manifestation contre le
mariage « gay ».
C’était une manifestation :
-
importante certes. Mais même en faisant la moyenne entre 340 000 et
800 000 c'est-à-dire 570 000, ça ne fait que 0,8 ou 0,9 % de la
population française. Quand on mobilise tant de cars et de trains venus de
toute la France,
ça n’est pas si impressionnant,
-
liée à la Droite
et à l’Extrême-Droite : les seuls élus de la République présents
étaient de ce bord-là,
-
catholique pour l’essentiel : archevêques, prêtres étaient présents et
même les cloches des églises sonnaient au passage du défilé.
Très bien, tout cela est leur
droit.
Il reste que la manifestation,
même si elle était mesurée dans ses slogans à part quelques dérapages honteux
comme d’habitude, était « d’essence » homophobe : ces gens-là
n’ont toujours pas admis l’homosexualité, ils ne l’aiment pas, ils ne la
supportent pas.
D’ailleurs, lisez à peu près
toutes les déclarations. Ca commence par « Je n’ai rien contre les
homosexuels mais … »
Ca me fait penser au « Je ne
suis pas raciste mais … »
En psychanalyse ça s’appelle la
dénégation-aveu.
NON ?
Lundi 14 janvier
Au lendemain de ce week-end,
relisons sereinement ces 3 évènements :
-
l’ouverture du conflit au Mali
-
l’accord sur le marché du travail
-
la manif contre le mariage « gay »
Que restera-t-il de tout
cela ?
La manif ? Il n’en restera
rien ou presque. D’ailleurs, s’il y a une question et une seule à poser à COPE
et les élus de Droite présents hier c’est celle-ci : quand vous
reviendrez, un jour, le plus tard possible, au pouvoir, supprimerez-vous cette
loi ? La réponse étant évidement NON, circulez – il n’y a rien à voir.
Le conflit au Mali ? Ca,
c’est du lourd, du sérieux, du grave. Ca engage notre pays dans un processus
douloureux et risqué. Pour combien de temps ? Je l’ai dit : on ne
sait pas.
Et l’accord sur le marché du
travail ?
Ses effets seront sans doute plus
durables encore.
Sans qu’on sache encore bien les
mesurer.
Mais c’est une belle orientation
de prise.