D'abord parce
qu'il ne parait pas comme tous les autres hebdos, le jeudi en ce
moment mais le dimanche comme son nom l’indique. Ensuite parce
qu'il ne parait pas sous forme de magazine mais comme un
quotidien-papier. Enfin parce qu'il a la particularité d'être
terriblement irrégulier : parfois on le lit en 10 minutes, parfois
en 3 heures ... et je dois dire que depuis des semaines , s'il n'y
avait pas la chronique d'Anne Sinclair, toujours avec une hauteur de
vue et une ouverture d'esprit très appréciables, notamment au plan
culturel, je suis resté bien souvent sur ma faim.
Et dimanche
dernier, un pavé dans la mare ! Toujours la chronique d'Anne
Sinclair et ses judicieux conseils de lecture, un bien intéressant
interview croisé de Daniel Auteuil et Pierre Arditi sur le théâtre
aujourd'hui et le métier d'acteur, un long entretien avec
Bernard-Henri LEVY sur l'Europe où l'on sent des convictions
profondes et une réflexion du fond aboutie. On pense ce que l'on
veut du personnage, parfois narcissique ou megalo à souhait, mais
c'est un homme de Culture et ses contributions au débat public sont
toujours de qualité . Et puis....et puis les pages 2 et 3 sur la
situation politique avec, en regard, page 2 un sondage sur Macron et
page 3 un entretien avec Laurent Berger. D'autres sondages ont beau
nous dire que la côte de popularité du Président remonte doucement
depuis quelques temps, ce sondage est d'une grande, très grande
sévérité à son égard. Les français, avec des majorités
écrasantes, lui demandent de changer son attitude, sa méthode, sa
politique...À ma façon, je dirais moins d'arrogance, plus de
pouvoir partagé, plus de Justice fiscale et sociale. Et, en face,
l'interview plein de sagesse de Laurent Berger qui plaide pour une
inflexion sociale, défend plus que jamais le rôle des corps
intermédiaires et du contrat social, et continue à proposer son "
Grenelle du pouvoir de vivre" qu'il avait avancé au début de
la crise des gilets jaunes et dont on ne comprend toujours pas que le
gouvernement l'ait repoussé d'un revers de la main. Un discours
responsable, celui d'un réformiste que je qualifierais volontiers de
"social-démocrate" si je n'avais pas peur de compromettre
le patron de la CFDT.
Eh bien, je pense que nos gouvernants, s'ils
sont marris par la lecture de la page deux du JDD, feraient bien de
lire avec attention la page trois s'ils se demandent comment sortir
de cette crise...