La rencontre du flamenco andalou et du kathak du
Nord de l'Inde. Une pure merveille. Je suis Akram Khan depuis vingt ans et
admire sa créativité. Il y a une quinzaine d'années, j'avais vu, à la maison de
la danse de Lyon une œuvre de lui, fruit d'une rencontre avec un autre
chorégraphe, Sidi Larbi CHERKAOUI. Admirable.
Magnifique esthétique d'une rencontre entre deux cultures. Rebelote ici. C'est
dire le talent et l'ouverture à tous les vents de la création du chorégraphe
londonien d'origine bengalaise....
samedi 27 décembre 2014
Vu " les héritiers" le film de Marie-Castille MENTION-SCHAAR, avec Ariane Ascaride.
Un film tiré
d'une histoire vraie : celle d'une classe d'un lycée de Créteil, classe
bigarrée, multiculturelle comme on dit, classe difficile, courant droit vers
l'échec scolaire généralisé, et qu'une prof d'histoire-géographie inscrit au
concours national de la Résistance. Accueillie par un chahut d'incompréhension,
l'initiative va prendre, peu à peu. Puis, au-delà de toute espérance jusqu'au
1er prix du concours national. C'est bouleversant d'humanisme. Et c'est une
formidable leçon pour ceux qui désespèrent des valeurs de la République, de
l'intégration républicaine et des vertus de l'école de la République, gratuite,
laïque et obligatoire.
mardi 23 décembre 2014
Ils partent tous !!!
Ils partent tous !!!
- Jacques Chancel, mon voisin des Hautes-Pyrénées.
Un formidable « interviewer »… Je me souviens des soirs d’étapes du
Tour de France, chez lui, à Saint-Savin, avec Lino Ventura. La roue tourne…
- Maurice Duverger… jeune étudiant à Sciences Po,
je dévorais ses manuels et ses articles dans « Le Monde ». Il était
un peu « le constitutionnaliste de Gauche » face à Vedel qui était
celui de Droite.
- Et puis, Joe Cocker, bien sûr !
Je n’étais pas à Woodstock en 69 pour sa
première version de « Just a little help for my friends » créée par
les Beatles. Mais je l’ai vu sur scène il y a quelques années à peine, à
Marciac, et il nous l’avait offerte une dernière fois. Il avait mis le feu, le
type…
ESSEBSI
ESSEBSI,
élu Président de la République tunisienne.
Bravo et
bon courage à lui.
Mais,
surtout, la Tunisie devient une vraie démocratie, la seule du monde
arabe.
Puisse-t-elle
faire tache d'huile.
lundi 22 décembre 2014
Eric ZEMMOUR
Eric
ZEMMOUR, viré de « I-télé ».
Une
partie de moi approuve : il y en a marre de ce bonhomme, de ses
excès, de ses provocations, de ses allusions clairement racistes …
Mais
une autre partie de moi se souvient de Voltaire : « je
ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai
jusqu'à la mort pour que vous ayez la liberté de le dire ».
Fallait-il
faire de Zemmour un martyre de la liberté d'expression ?
Ou
bien ne faut-il pas le combattre, pied à pied, par la contradiction
de ses idées nauséabondes ?
J'hésite
mais ma philosophie personnelle est d'essence voltairienne ...
Elections présidentielles en Tunisie
Elections
présidentielles en Tunisie : le second tour opposait M. ESSEBSI
de « Nidaa Tounes » à M. MARZOUKI, président sortant.
Je
connais bien les deux hommes qui sont des personnalités
respectables.
ESSEBSI
est très âgé, 86 ans, mais est-ce un handicap ? Avec « Nidaa
TOUNES », il a provoqué un très large rassemblement de vieux
partisans de Bourguiba, de quelques autres de Ben Ali, hélas, mais
pas trop compromis, de laïcs, et même des gens de Gauche, issus de
l'UGTT. Il est âgé, rassembleur, déterminé face à l'islamisme
mais sans doute pas assez critique face aux excès du Benalisme.
MARZOUKI
a pour lui son formidable passé de résistant face au Benalisme :
prisonnier, torturé … C'est un homme sage mais dans son obsession
de rassembler ce qu'il appelle « les 2 tunisies » (celle
musulmane, conservatrice et rurale et celle des villes, plus laïque
et moderne), il a sans doute trop concédé aux islamistes qui,
eux-mêmes, concédaient aux salafistes …
Attendons
les résultats définitifs du scrutin qui sera sûrement très serré.
vendredi 19 décembre 2014
OBAMA – CASTRO, le mariage de raison ?
Le
réchauffement des relations diplomatiques USA-Cuba, la perspective
de la fin de l'embargo, tout ça sent bon la désescalade,
l'apaisement, la paix, l'ouverture, la concorde.
Et
tous ceux qui affirment depuis 48 heures que « ça ne changera
rien » n'ont rien compris à l'histoire et à la force des
échanges. Vous avez déjà vu des murs tomber sans que ça ne change
rien ?
Obama, plus intelligent que les Bush et consorts.
Solidarité à Kamel DAOUD
Un
prédicateur hystérique de l'islam radical a lancé une fatwa contre
le romancier Kamel DAOUD, l'auteur de « Meursault,
contre-enquête ».
Que
dire devant tant de violence et de bêtise ?
Solidarité
totale avec Kamel DAOUD bien sûr.
lundi 15 décembre 2014
Baromètre mondial de l'espoir économique
Je
lis et relis les résultats de l'enquête réalisée, c'était il y a
3 ans, en décembre 2011 par le réseau « Gallup
International » (dont BVA en France) sur le « baromètre
mondial » de l'espoir économique.
On
y apprend que les français sont les plus pessimistes (avec les
irlandais et les serbes !) quant aux perspectives économiques du
pays et perspectives personnelles.
Les
français, champions du monde du pessimisme !
Loin
devant les irakiens, les camerounais, les égyptiens ou les
soudanais, les pakistanais ou les ukrainiens.
Je
ne sais pas si ça sert à quelque chose de dire que ça n'a pas de
sens. Mais c'est un fait et c'est un mal français.
De
Gaulle disait qu'il était « impossible de gouverner un pays
qui compte 365 fromages ». Et un pays dont le peuple est aussi
pessimiste ?
dimanche 14 décembre 2014
Film "TIMBUKTU"
Vu,
au cinéma, « TIMBUKTU », le film d'Abderrahmane SISSAKO.
TIMBUKTU ou Tombouctou dans la francisation est cette ville du Nord
Mali qui fut au cœur de l'offensive djihadiste sur ce pays,
offensive qui déclencha l'intervention militaire française, SERVAL.
Le
film raconte l'histoire d'un village envahi par les djihadistes, et
de ses habitants qui subissent et résistent. Le procès du
totalitarisme et d'une barbarie qui, dans une ambiance ouatée, se
met en place inexorablement. Des images sublimes de beauté, un coup
de poing au plexus.
A voir absolument.
samedi 13 décembre 2014
Etienne DAHO
Etienne
DAHO sur la scène nationale du Parvis.
L'homme
n'est pas vraiment une bête de scène mais il a une vraie signature
musicale, un vrai style, une vraie personnalité. Et quand l'harmonie
musicale, la mélodie, rencontre ces qualités, ça peut donner de
très beaux résultats.
vendredi 12 décembre 2014
Oui, il faut aider à mourir dans la dignité
Deux
députés, un socialiste, mon ami Alain CLAEYS et un UMP, Jean LEONETTI,
remettent aujourd'hui au Président de la République un très important rapport
sur la fin de vie.
Le débat
est difficile, délicat, douloureux.
Je suis
membre depuis longtemps de l'ADMD, l'association pour le droit de mourir dans
la dignité et je considère que ce progrès qu'il faut encore accomplir pour que
le chemin vers la mort soit un chemin civil, républicain, laïque et, donc,
libre et apaisé, est un progrès fondamental.
Simplement,
la société française est fragile et on ne peut pas prendre le risque de la
déchirer à tout moment, à tout débat. De ce point de vue, la sémantique est
essentielle. Car les mots ont un sens et certains mots résonnent plus que
d'autres.
De ce
point de vue il y a, pour la fin de vie, des mots interdits :
« euthanasie » et « suicide » (fût-il
« assisté »). Si on emploie ces mots, on raidit les positions, on
bloque les choses, on tue le débat. C'est pourquoi les mots choisis par Alain
CLAEYS (et LEONETTI !) sont précieux : aider à mourir. C'est bien. C'est
essentiel.
lundi 8 décembre 2014
Les crèches dans les bâtiments publics : a-t-on vraiment besoin de se diviser sur ce sujet ?
Ce
qui me navre dans cette polémique et ce procès sur la présence
d'une crèche dans le hall d'un Conseil Général ou d'une mairie,
c'est qu'on divise les français avec si peu.
Ce
qui me navre, c'est qu'on saisisse la justice pour une peccadille.
Ce
qui me navre, c'est qu'on a 3 millions et plus de chômeurs, une
croissance atone, un moral collectif dans les chaussettes et qu'on ne
trouve rien de mieux à livrer au débat public.
Ce
qui me navre c'est que nous avons tant à faire, à dire sur ce qui
nous unit, nous rassemble, pour ne pas perdre de temps et d'énergie
avec ce qui nous divise.
Ce
qui me navre c'est cette conception totalement erronée de la Laïcité
qui s'exprime à cette occasion. Bien sûr que des élus de
Droite-Extrême et d'Extrême-Droite font de la politique avec la
présence de ces crèches dans des lieux publics pour glorifier les
« racines chrétiennes » de la France ! Mais
pourquoi tomber dans le panneau à pieds joints ?? Pourquoi
répondre à la bêtise par l'ignorance et faire surtout semblant
d'ignorer que cette histoire chrétienne, qu'on l'aime ou pas, elle
est la nôtre ?
Voyez
ce chapelet d'églises avec leurs clochers sur tous nos villages de
France !
Et
l'on voudrait construire notre présent et notre avenir en niant ce
passé ?
Ridicule.
A
ce train-là, il faudra interdire au Président de recevoir les
boulangers de France pour la Galette des rois et aux enfants de
courir chercher les œufs de Pâques dans le jardin familial.
Et
puis, si ces faux-défenseurs de la Laïcité veulent de vrais
combats à mener, j'en ai plein dans ma hotte à leur suggérer.
S'ils
veulent, par exemple, s'attaquer aux privilèges exorbitants de
l'enseignement catholique, qu'ils nous aident à abolir la loi CARLE
votée il y a quelques années par la Droite.
C'est
bien plus important et bien plus grave.
samedi 6 décembre 2014
Hommage à François ISSON, un militant exemplaire, simple, modeste, chaleureux, dévoué
Samedi
toujours, obsèques à SEMEAC : nous accompagnons dans sa
dernière demeure un militant socialiste de toujours, parti à 93 ans
après 60 ans de militantisme, 50 ans d'engagement municipal. Un type
bien tout simplement.
Salut
François.
Hommage aux élus de la République qui servent, au quotidien, l'intérêt général
Azet,
village de 160 habitants dans la montagne pyrénéenne, dans la
vallée d'Aure mais sur la route du col d'Azet qui fait la jonction
avec la vallée du Louron. Le col qui réunit les deux plus belles
vallées des Pyrénées.
Ce
samedi, nous y inaugurions une passerelle sur le torrent « la
Mousquère ». C'est l'occasion d'une petite cérémonie
républicaine comme je les aime, où l'on salue le dévouement
exemplaire des élus locaux qui se battent au quotidien pour servir
l'intérêt général.
Cet
intérêt général qui ne se résume jamais à la somme d'intérêts
particuliers. Cet intérêt général qui doit nous réunir, nous
rassembler, au-delà de toutes nos différences.
mardi 2 décembre 2014
Reconnaissance de l'Etat Palestinien
Vote de l'Assemblée en faveur de la reconnaissance de
l'Etat Palestinien : la majorité est très large, près des deux tiers... Je ressens
une très profonde émotion. Il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé
dans cet hémicycle.
lundi 1 décembre 2014
L'OPH des Hautes-Pyrénées
Je
préside l'Office Public de l'Habitat des Hautes-Pyrénées. Fonction
bénévole je précise (par les temps qui courent …) et qui me
passionne.
Dans
cet organisme d'HLM de 7 725 logements, nous nous posons beaucoup de
questions sur la meilleure manière de répondre à la demande et à
ses caractéristiques qui évoluent sans cesse.
A
ce titre, nous inaugurons aujourd'hui un programme de 22 pavillons à
Tarbes en accession à la propriété, ce que nous n'avions jamais
fait encore. Des pavillons avec garage, terrasse, petit jardin et 2
ou 3 chambres à l'étage. Coût : 110 à 130 000 euros.
Eh
bien, en 6 mois, tout a été vendu !
Je
ne m'y attendais pas du tout en cette période de crise et je vais en
tirer toutes les leçons pour notre office.
Voilà
au moins 22 familles qui vont être très bien logées, chez elles.
vendredi 28 novembre 2014
C'est bien réfléchi, sans hésitation et sereinement, « oui à la reconnaissance de l'Etat Palestinien »
-
D'abord il y a ce conflit israélo-palestinien qui dure et
s'éternise.
Qui
pourrit tout.
Qui
se dégrade et s'aggrave.
Un
conflit « nourricier » de tant d'autres conflits. Le
conflit des conflits.
-
Ensuite il y a la voix de la France, celle des valeurs universelles
de la Déclaration des Droits de l'homme, celle qui doit faire
rayonner le triptyque républicain « liberté-égalité-fraternité ».
Une voix qui compte et qui doit compter, sans arrogance. Car nous
sommes membre permanent du Conseil de Sécurité, que nous disposons
de l'arme nucléaire et que notre armée est une des plus efficaces
du monde.
-
Enfin, il y a le Parlement français qui ne peut pas remplacer
l'Exécutif, seul en capacité de reconnaître un Etat, mais qui peut
et doit dire son mot y compris en politique étrangère. Un Parlement
souverain.
De
quoi s'agit-il là ?
Balayons
les arguties de l'UMP qui se contredit toute seule en nous disant à
la fois « c'est un abus de pouvoir » et « pourquoi
ne nous avez-vous pas associés ? Un consensus était possible
... »
Balayons
aussi les arguties politiciennes du porte-parole de l'UDI qui nous
alertait sur les réactions possibles à notre vote des « communautés
juives et musulmanes » … Soyons clairs et solennels :
dans la République, dans la culture républicaine, la tradition
républicaine, il n'y a de communauté que nationale ! Car on ne
qualifie pas un homme ou une femme par ses origines ou ses
appartenances religieuses mais par sa citoyenneté.
Il
y a des communautés israéliennes ou palestiniennes en France comme
il y a des communautés italiennes ou anglaises. Mais pas de
communautés « juive » ou « musulmane ».
Prenons
garde ! On ne peut pas dénoncer le risque du communautarisme et
employer ses mots, adopter son langage !!
(Il
n'y a pas de « communauté noire » non plus … et ceux
qui disent « oui mais ça se voit » sont dans la même
dérive. Non ça ne doit pas « se voir ». Ça ne se voit
que si on le « regarde »).
Balayons,
enfin, les arguties des borgnes qui condamnent – à juste titre !
– les engagements inacceptables du HAMAS et refusent de voir ceux,
tout aussi inacceptables des orthodoxes ultra-religieux de la droite
extrême israélienne …
Allons
au fond du débat.
Il
ne s'agit pas non plus de proposer ou défendre une solution à deux
Etats, israélien et palestinien, souverains et disposant de
frontières sûres et sécurisées. Non : tout le monde est
pour !
Enfin,
théoriquement …
L'objet
de cette résolution est de lancer un cri d'alarme : la solution
à 2 Etats ne sera bientôt plus possible ! Car NETANYAHOU et
son gouvernement de coalition de la Droite et de l'Extrême-Droite
religieuse la sabotent au jour le jour et sont en train de la couler
par le fond des océans d'illusions de la Communauté internationale.
Chaque
mois, chaque semaine, chaque jour, un peu plus de colonies, de colons
et un peu moins de terre pour les Palestiniens.
Pire !
Se met en place la « colonie-verrou », celle qui isolera
Jérusalem-Est de la Cisjordanie. Projet néfaste qui se conjugue
sous nos yeux avec la « colonisation » des quartiers
arabes de Jérusalem.
Le
Pire est en route.
Et
notre devoir est de lancer un cri d'alarme. De dire à Israël
qu'elle est de plus en plus isolée et qu'elle doit revenir à la
raison !
Alors,
on nous dit : « Attention, ce vote peut faire capoter les
négociations de paix ».
Mais
il n'y a pas de négociation de paix !!
Il
n'y en a plus. Depuis longtemps.
Et
Israël avance, pour rendre impossible, à court terme désormais, la
solution à deux Etats.
C'est
cela qu'il faut empêcher, pour donner encore une chance à la PAIX.
Dédicaces de Jean Glavany au Méridien d'IBOS-TARBES samedi 29 Novembre
Jean Glavany sera présent à la librairie du Méridien-Leclerc,
samedi 29 Novembre à partir de 16h,
pour dédicacer son dernier ouvrage "La mer est toujours ronde".
.
mercredi 26 novembre 2014
Blog mardi 25 novembre
Tunisie. 1er tour de l’élection présidentielle.
Dans un monde arabo-musulman si tourmenté, un exercice démocratique presque pur
et parfait. Peut-on faire la fine bouche ?
Attendons le 2eme tour pour en tirer les leçons. Mais, d’ores
et déjà, sachons lire 2 ou 3 choses simples :
-Marzouki, le Président-sortant, personnage respectable (Ô
combien !) a sûrement payé son alliance passée avec Ennahdha et son
indigence passagère avec les salafistes.
-Essebsi a sûrement rassemblé une coalition hétéroclite,
autour de son « Bourguibisme » pur, y compris des Ben-Alistes, mais
aussi de l’UGTT… Mais il a rassemblé ! N’est-ce pas le premier objectif en
démocratie ?
Cela dit, les résultats semblent beaucoup, beaucoup plus
serrés que les médias ne le disaient dimanche et lundi ! Prudence…
mardi 25 novembre 2014
Déclaration d'Aurélie FILIPPETTI
Aurélie
FILIPPETTI déclare que l'histoire de Florange est « l'histoire
de la crise de la parole politique ».
Je
ne sais pas si elle a raison. Je ne crois pas.
Ce
que je sais c'est qu'elle ne disait rien de tel quand elle était
Ministre.
Rien !
Pas un mot …
Ce
que je crois donc, c'est que « l'histoire de la parole
d'Aurélie FILIPPETTI est celle de la crise de la cohérence et de la
dignité républicaine. »
vendredi 21 novembre 2014
Mes lectures
Lus,
pendant quelques jours d'un long « voyage » :
-
« Meursault, contre-enquête » de Kamel DAOUD aux
Editions Actes Sud. Kamel DAOUD est un journaliste algérien – il
écrit au quotidien d'Oran et ses éditos sont très lus – de 44
ans, qui a eu une idée très intéressante : donner « l'autre
version » de « L'Etranger » de Camus c'est à dire
se placer à la place de la famille du jeune algérien tué par
Meursault sur la plage à Alger. Original et bien fait, le récit du
frère de Moussa, vieil homme dans un bistrot d'Oran, pose bien
entendu des tas de questions et réflexions sur la présence
française en Algérie, la décolonisation, l'identité algérienne.
Roman
à lire, même si l'écriture accroche parfois.
-
« Ce sont des choses qui arrivent » de Pauline DREYFUS
chez GRASSET.
C'est
curieux, la première partie de ce roman se situe au même endroit et
à la même époque que le « Charlotte » de Foenkinos :
sur la Côte d'Azur sous l'occupation. « Ce sont des choses qui
arrivent », sont, de fait, les affaires de famille dont on ne
parle pas. Dans l'aristocratie française de cette époque – mais
est-ce que cela a véritablement changé ? -, on taisait les
égarements conjugaux et les naissances de « bâtards »
(comme le mot résonne vulgairement).
Même,
et surtout, si le père naturel est juif. Triste livre, très bien
écrit.
-
« Pas pleurer » de Lydie Salvayre, au Seuil qui a obtenu
le Goncourt. Un coup de projecteur poignant sur la République
Espagnole, à travers un échange à distance entre Georges BERNANOS,
plutôt engagé du côté de la droite phalangiste mais très vite
bouleversé par les éliminations barbares des républicains dans
l'île de Majorque, et la mère de l'auteure, ou tout du moins de la
narratrice, qui avait 16 ans en 36 et qui a vécu un été de rêve
libertaire à Barcelone. On y voit décrits à la fois la violence
insupportable du franquisme naissant avec la bénédiction coupable
et compromise de l'église espagnole et, en face, les divisions
invraisemblables des républicains entre communistes staliniens et
anarchistes libertaires. C'est un très beau livre de témoignage sur
cette époque. Et comme la mère de la narratrice vit en France
depuis la guerre où elle devint réfugiée politique, c'est écrit
avec un français « hispanisé » qui, parfois, est tout
simplement de l'espagnol écrit comme il est parlé.Mais pourquoi
donc l'auteure et l'éditeur ont-ils renoncé à traduire en français
tous ces passages ??
Dommage
…Mais cela reste un Goncourt mérité.
-
« Voyage au bout de la nuit » de Louis Ferdinand CELINE,
dans la collection FOLIO chez GALLIMARD. Le livre-culte de CELINE.
Admirable. Même si les sentiments magnifiés par ce héros dans son
périple sont bien peu estimables : la lâcheté, le racisme, le
mensonge, l'incapacité de s'élever, à être généreux … Ça
fait beaucoup.
Mais
le livre est construit, cohérent, puissant.
-
« De sang froid » de Truman Capote toujours dans la
collection FOLIO chez Gallimard, traduit de l'anglais par Raymond
GIRARD.
Le
livre-culte du roman américain, tiré à plus de huit millions
d'exemplaires, et inspiré d'un épouvantable fait divers :
l'assassinat, en novembre 59 de la famille CLUTTER, dans leur ferme
de l'ARKANSAS. Je ne l'avais jamais lu et je comble un vide.
-
« La promesse de l'aube » de Romain GARY chez Gallimard.
Ça date de 1960 mais ça vieillit bien. Très bien. La très belle
histoire, autobiographique, d'amour entre une mère et son fils. Une
mère qui, avant-guerre, se sacrifie corps et âme pour son fils,
rêvant les plus belles choses pour sa destinée (« Tu seras
écrivain, ambassadeur, héros ... ») jusqu'à la séparation
de la guerre qui obligea le fils en question à la laisser seule et
malade à Nice. Pendant toute la guerre, chaque mois il recevra une
lettre d'elle. Une lettre d'amour et d'encouragement. A la
libération, quand il rentre à Nice, il apprend qu'elle était morte
depuis 3 ans et qu'avant de mourir, elle avait rédigé 250 lettres
pour lui, confiées à une amie chargée de les envoyer mois après
mois. Emouvant.
-
« Un cœur simple » de Gustave Flaubert chez Louis CONARD
éditeur.
Magnifique
petit livre d'un classicisme délicieux, contant l'histoire d'une
servante, dans un petit village de Normandie dans la première
moitié du 19e siècle. Quelle formidable écriture ! Flaubert
quoi.
- « L'immeuble
YACOUBIAN » de Alaa EL ASWANY, traduit de l'arabe égyptien par
Gilles GAUTHIER, aux éditions Actes Sud. Cet EL ASWANY est un
nouveau Naguib MAHFOUZ ! Sa chronique contemporaine d'un
immeuble du Caire et de ses habitants est un merveilleux conte des
faits et gestes d'une population diverse où toute la richesse et
toutes les avaries de l'Egypte moderne sont recensées. De
l'autoritarisme fascisant à l'islamisme qui ne l'est pas moins en
passant par la débauche et la corruption. Mais tout cela est d'une
immense sensibilité.
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