Je souris, mi-ironique
mi-indulgent, quand je vois que la grande vague de " dégagisme
"
qui a ravagé le débat politique
pendant l'élection présidentielle, et dont je croyais qu'elle était essentiellement
l'apanage de Le Pen ou de Mélenchon, a désormais gagné largement les
responsables du nouveau parti présidentiel. Ainsi donc le "sortez les
sortants" devient le nouveau slogan à la mode.
Je souris, mi-ironique
mi-indulgent devant cette poussée de " jeunisme " selon
laquelle du passé il faudrait donc faire table rase, comme si le futur
d'un pays, d'une société , ne pouvait se construire que dans le reniement de
son passé, de son histoire, comme si l'expérience n'était plus une vertu mais
une tare indélébile...
Je souris, mi-ironique
mi-indulgent, d'entendre le Président de la commission d'investiture du nouveau
parti présidentiel, expliquer fraîchement du haut de ses 70 ans et de ses 34
ans de mandats électifs locaux et nationaux, que l'élu ancien et expérimenté,
voilà l'ennemi !
Je souris, mi-ironique
mi-indulgent, quand je vois que se multiplient les "couacs" dans ces
investitures, là un conseiller du président-sortant qui renonce,
ici un député socialiste qui dément, là un candidat dénoncé par le Crif , ici
un président de club de rugby qui dément , comme quoi le neuf n'est pas
toujours professionnel...
Je souris, mi-ironique
mi-indulgent, quand je vois que ce parti investit dans la circonscription dont
je suis l'élu, un homme " neuf", sans passé politique , puisqu'il a
déjà été membre de l'UDF, du Modem, de l'UDI, et qu'il fut le délégué
départemental de Juppé à la primaire de la droite.
Je souris, mi-ironique
mi-indulgent, en constatant que ce parti ne semble pas plus
respecter ses militants dont je comprends l’amertume, que les critères
qu'il affiche publiquement avec une certaine arrogance, quand il investit
un candidat qui n'était pas militant d'en marche et qu'il n'avait
nullement déposé sa candidature " dans les règles " comme ils
disent... c'est cela sans doute la nouvelle façon de faire de la
politique.
Je souris, mi-ironique, mi-indulgent,
d'entendre cet homme, maire de Bagnères de Bigorre, expliquer à ses concitoyens
que ce mandat est celui auquel il tient le plus sans leur dire qu'il est
candidat pour ne plus l'être. À moins qu'il ne dise pas aux électeurs de notre
circonscription, qu'il se présente pour ne pas être élu afin de rester
maire. C'est sans doute cela la transparence et la sincérité de cette "
nouvelle manière " de faire de la politique...
Je souris, mi-ironique mais un
peu moins indulgent, quand je vois le maire de Tarbes, chef de la droite
locale, envisager de se porter en soutien du candidat du parti présidentiel en
ne présentant pas de candidat de droite, puisque le seul objectif valable
serait de " sortir le sortant", en me donnant des leçons de
renouvellement, lui qui doit avoir 5 ans de plus que moi et qui fut
député 7 ans avant moi, et au nom du " mal" que j'aurais fait à notre
département , lui qui est le meilleur juge du bien et du mal puisqu'il
est mis en examen trois fois pour des affaires privées et publiques...Et je
souris mi-ironique mi-indulgent quand je constate que ce soutien si peu
estimable et bien compromettant ne paraît pas gêner celui qui veut défendre le
renouveau de la politique..
Oui, je souris, mi-ironique
mi-indulgent devant tout cela.
Et je me dis bien modestement
qu'il y a sans doute un moyen d'aider plus et mieux le nouveau Président.
En défendant le territoire de Bigorre dans la sincérité et le respect des
électeurs. En homme loyal, qui affiche clairement son soutien au Président sans
arrière-pensée ; en homme debout, la tête haute, fort de ses convictions
d'homme de Gauche qui ne renie pas ses engagements, de républicain laïque
depuis toujours ; en homme-libre qui ne sera jamais un godillot car les
meilleurs amis sont ceux qui disent la vérité.