Lu "2084, la fin du monde" de Boualem Sansal chez Gallimard. L'auteur algérien, déjà prolifique et plusieurs fois récompensé, a obtenu pour ce livre le grand prix du roman de l'académie française, excusez du peu. Le livre est fort bien écrit il est vrai. Et très ambitieux : imaginer, en 2084, une société totalitaire soumise à un dieu unique et gouvernée au nom de l'intégrisme religieux où toute pensée personnelle est bannie, les libertés bafouées, la démocratie érigée en ennemie, l'idée même de frontière derrière laquelle il pourrait exister quelque chose d'autre étant posée comme une hérésie. On a beau approuver la démarche de dénonciation de l'intégrisme religieux, saluer l'ambition imaginative et sourire à certains traits d'humour, on ne rentre pas dans l'exercice, je ne sais pas trop pourquoi. Sans doute parce que tout cela est très désincarné et que même le héros n'est pas vraiment personnalisé. Au total, un livre plutôt ennuyeux, hélas.
jeudi 31 décembre 2015
lundi 28 décembre 2015
Vu aussi "Déesses et Demones"
une chorégraphie de Bianca Li, dansée par celle-ci
et Maria Alexandrova, étoile du
Bolchoï...l'espagnole et la russe, la latine et la slave, le ying et le yang
... L'idée est belle, la chorégraphie harmonieuse, les lumières et éclairages
somptueux . C'est beaucoup me direz vous. Oui mais un manque flagrant de
coordination entre les deux danseuses rend le spectacle énervant lui aussi....
Est-ce le décalage des générations ou l'insuffisance de répétition ?
Exposition Sepik
Vu, au musée des arts primitifs, quai Branly, "Sepik", l'expo sur le fleuve éponyme en Papouasie nouvelle Guinée.
Magnifique collection d'objets primitifs de ces tribus du bout du monde :
boucliers, crochets, sculptures de façades, appuie-têtes , instruments de
musique, pirogues ... C'est assez
fascinant. Un regret : rien de tout ces magnifiques objets n'est daté. On ne
sait pas si c'est vieux de 50 ans, 100 ans, 1000 ans ou 2000 ans. Et c'est un
peu énervant...
mardi 22 décembre 2015
M. TAPIE et M. WOERTH
Bernard
TAPIE veut revenir en politique pour « interdire » le
chômage des jeunes. YAKAFOCON …
Monsieur
WOERTH lui est toujours en politique et veut « interdire »
les déficits. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait quand il était Ministre
du Budget ? YAKAFOCON ...
Week-end basque
21
degrés un 21 décembre sur la côte basque !
Le
réchauffement climatique offre aussi de bien doux moments ...
Vu "Giselle"
Vu
« Giselle » sur une chorégraphie de Kader BELARBI au
théâtre du Capitole de Toulouse. De la belle œuvre, vraiment.
Peut-être
surtout la deuxième partie où ces 18 danseuses s'exprimant avec une
parfaite synchronisation et une harmonie délicieuse, prouvant que ce
corps de ballet a fait d'incroyables progrès depuis quelques années.
Le
bon travail de Kader et de son épouse Laure MURET, très présente
sur cette chorégraphie.
vendredi 18 décembre 2015
A propos de déchéance de nationalité ...
Il
y a quelques mois, c'était après les attentats de janvier 2015 mais
avant ceux du 13 novembre, je débattais sur la chaîne parlementaire
LCP avec un député de l'opposition dont le nom n'a pas d'importance
ici. Le débat portait sur le thème « Avons-nous bien tiré
toutes les leçons des attentats de janvier » et ce député,
obsédé par l'idée selon laquelle le gouvernement n'avait tiré
aucune leçon, rabâchait un slogan « déchéance de
nationalité » ! « déchéance de nationalité » !
« déchéance de ... »
Alors
j'ai contre-attaqué et argumenté : d'abord, lui ai-je dit, la
déchéance de nationalité existe déjà dans notre droit, pour les
bi-nationaux, vous ne le savez peut-être pas. Vous ne savez
peut-être pas non plus que la Gauche depuis 2012 a utilisé ce moyen
de droit bien plus que vous ne l'avez jamais fait quand vous étiez
au pouvoir. Mais comme vous ne savez pas tout cela, vous n'êtes sans
doute pas capable de préciser la proposition que vous faites pour
aller plus loin ? Autant vous le dire, juridiquement, ça n'est
pas simple.
Bredouillements
de mon interlocuteur …
Mais,
surtout, je veux aller plus loin puisque le cœur de notre débat
c'est l'efficacité de la lutte contre le terrorisme. Et là, je veux
être clair et vous accuser d'irresponsabilité et d'angélisme.
Parce que non seulement vous avez supprimé des postes de policiers
et de gendarmes par milliers, non seulement vous avez supprimé les
RG dans une réforme désastreuse du renseignement, démontrant votre
incapacité à traiter sérieusement ces problèmes et à assurer la
sécurité des français mais, en outre, aujourd'hui, vous vous
réfugiez derrière un slogan, « déchéance de nationalité »
qui n'est qu'un paravent pour masquer votre irresponsabilité et
votre angélisme.
Car,
soyons sérieux : Vous pensez vraiment que la déchéance de
nationalité est une arme efficace contre le terrorisme ? Vous
imaginez vraiment que les frères KOUACHI auraient renoncé à leur
carnage dans la rédaction de « Charlie-hebdo » parce
qu'ils auraient pris conscience qu'ils s'exposeraient à la déchéance
de nationalité ?
Vous
croyez vraiment que Coulibaly aurait renoncé à ses actions
meurtrières à l'hyper-kacher simplement en évaluant le risque
qu'il prenait d'être déchu de sa nationalité ?
Rien
qu'évoquer ces hypothèses montre le caractère dérisoire de la
proposition.
La
République est face à des individus qui sèment la mort sans
crainte d'y perdre la vie et on les menacerait avec un pistolet à
eau ?
C'est
pourquoi j'affirme que la Droite en martelant ce slogan est
irresponsable, angélique et que ses propositions sont dangereuses
pour la sécurité des français.
Je
disais cela il y a quelques mois et, à la réflexion, je n'ai rien à
amender à ces propos.
lundi 14 décembre 2015
Lendemain de deuxième tour des régionales : pour qui sonne le glas ?
Pas
pour la démocratie puisqu'un sursaut très net de participation
montre que les français savent se ressaisir quand l'essentiel est en
cause.
Sonne-t-il
pour le Front National, défait dans les 3 régions qu'il pouvait
espérer mais qui atteint son plus fort score historique depuis
2002 ? On aimerait le croire. On aimerait croire à l'existence
de ce « plafond de verre » qui l'empêcherait d'atteindre
le pouvoir …
Sonne-t-il
pour la Droite version Sarkozy qui rêvait de Grand Chelem et s'en
tire par une victoire étriquée où ceux qui s'en sortent le mieux
sont ceux qui le contestent le plus ? On aimerait croire à
l'émergence d'une droite vraiment républicaine …
Sonne-t-il
pour la Gauche qui engrange les échecs électoraux depuis 2012 même
si c'est le lot de tous les partis au pouvoir et si cet échec-là
n'est pas l'échec annoncé ? On aimerait croire à un effet
« fond de piscine » annonciateur d'une remontée …
Dans
ce magma de « défaites victorieuses » et de « victoires
graves » entendu hier soir, je ne sais pour qui sonne le glas.
Mais
je sais qu'il faut sonner le tocsin de la République pour qu'elle
réveille nos valeurs universelles et qu'elle les traduise plus vite
et plus fort dans les faits, dans la vie quotidienne de nos
concitoyens.
La
République indivisible, laïque et sociale, nous appelle.
Vu " Un plus une" de Claude Lelouch, avec Jean Dujardin et Elsa Zylberstein.
Le dernier Lelouch..... Une histoire d'amour bien sûr
!
Un magnifique voyage initiatique à travers l'Inde mystérieuse et spirituelle, pour un homme musicien et séducteur macho et une femme -" un homme et une femme" toujours-, épouse d'ambassadeur en quête de fertilité.
C'est formidablement joué et, malgré quelques longueurs, c'est loin d'être le plus mauvais Lelouch.
Un magnifique voyage initiatique à travers l'Inde mystérieuse et spirituelle, pour un homme musicien et séducteur macho et une femme -" un homme et une femme" toujours-, épouse d'ambassadeur en quête de fertilité.
C'est formidablement joué et, malgré quelques longueurs, c'est loin d'être le plus mauvais Lelouch.
Lu " Profession du père " de Sorj Chalandon paru chez Grasset.
Pour Sorj Chalandon, j'ai déjà dit mon estime et mon
affection. Le journaliste est un grand professionnel, l'écrivain est d'une
sensibilité rare, même s'il n'est pas parmi les plus gais. Son "
Retour à Killybegs", grand prix de l'académie française il y a quelques années,
était un très beau livre.
Celui-ci est du même acabit, triste mais tendre. L'histoire d'une famille de trois personnes, les parents et un fils unique qui va être embrigadé par son père dans une aventure mytho maniaque vers l'Algérie française et l'OAS, à grands coups de raclées et de brimades violentes. Le père perd la tête, la mère subit et, étonnement, le fils résiste dans le temps et s'épanouira parce qu’abandonné ...Triste et sensible.
Celui-ci est du même acabit, triste mais tendre. L'histoire d'une famille de trois personnes, les parents et un fils unique qui va être embrigadé par son père dans une aventure mytho maniaque vers l'Algérie française et l'OAS, à grands coups de raclées et de brimades violentes. Le père perd la tête, la mère subit et, étonnement, le fils résiste dans le temps et s'épanouira parce qu’abandonné ...Triste et sensible.
jeudi 10 décembre 2015
Concert de Madonna à Bercy
Hier
soir concert de Madonna à Bercy ( c'est plus funky que le ministère des
Finances...). Je voulais y être pour pour au moins deux raisons
-
la première : c'est sa réputation de bête de scène exceptionnelle qui
m'intriguait. Je n'ai pas été déçu, c'était énorme ( même si mes enfants
vont me reprocher ce mot qu'ils trouvent trop à la mode).
-
la seconde : c'est que compte tenu de ses déclarations depuis le 13
novembre, je devinais qu'elle allait rendre un hommage particulier aux
victimes des attentats. Là encore je n'ai pas été déçu : on a tous
chanté la marseillaise, après une déclaration très émouvante de sa part
sur le rayonnement culturel de la France, et elle a chanté "La vie en
rose ".
Un grand moment.
Mon intervention en conclusion des 6emes rencontres de la laïcité mardi 8 décembre à l'assemblée nationale
En cette fin d'année 2015, alors que notre
pays et la République sont confrontés à une double agression, celle de la
violence meurtrière du terrorisme de l'intégrisme religieux djihadiste, et
celle de l'idéologie nauséabonde d'un parti d'extrême-droite qui tourne le dos
sans vergogne ,et malgré ses discours démagogiques, à l'essence-même de la
culture et de la tradition républicaines, il y a des choses que les
responsables politiques ne peuvent plus dire sans franchir le cap du discrédit
définitif, il y a des silences qui
deviennent coupables.
On ne peut plus laisser dire qu'il n'y a pas
de problème de laïcité en France ni même, charmant amendement, que la France
n'a pas de problème avec la laïcité. Cet aveuglement est coupable car les
français savent, que ces problèmes existent. Et les nier, c'est les jeter dans
les bras de ceux qui, non seulement ne les nient pas, mais les exploitent
honteusement. Les nier, c'est faire le jeu du Front National.
On ne peut plus accepter de se faire traiter
d'assimilationniste post-colonial quand on prône l'intégration républicaine et
que l'on ose dire que la citoyenneté, c'est le respect des différences ET le
dépassement de celles-ci, que le droit à la différence ne peut en aucun cas
entraîner la différence des droits , et que notre devoir à tous est d'apporter
notre pierre à la construction du commun, ce qui nous est commun.
On ne peut plus accepter de se faire traiter
d'islamophobe sous prétexte qu'on ose nommer les choses et dire que le
principal ennemi de la République s'appelle l'islamisme radical. Ne pas nommer
les choses, ça n'est pas seulement " ajouter au malheur du monde"
comme le disait Camus, c'est aussi et surtout dérouler le tapis rouge devant
les amalgames de la droite extrême et de l'extrême-droite. Notre rôle, notre
devoir de républicains est de distinguer, de différencier l'immense majorité de
nos concitoyens de culture musulmane qui sont des citoyens républicains et
laïques, d'une infime minorité de radicaux intégristes et violents. Notre
devoir de républicains, c'est aussi de ne pas rompre avec le nécessaire esprit
critique, légué par la philosophie des Lumières, dont aucune idéologie, aucune
église ne peut être à l'abri..
On ne peut plus accepter que se développe
cette théorie de l'excuse sociale, qui voudrait expliquer ces dérives violentes
d'une minorité par les conditions de vie dans nos banlieues. C'est à la fois
une erreur et une méconnaissance des mécanismes -mêmes de naissance du
terrorisme, et c'est surtout une insulte aux millions de nos concitoyens qui
vivent dans ces banlieues et qui sont des citoyens exemplaires de civisme.
On ne peut plus accepter ces " ils l'ont
bien cherché" qui avaient fleuri en janvier 2015 après les attentats
visant notamment Charlie-Hebdo, affirmation honteuse et révoltante tant elle
est la négation-même de la liberté d'expression et oublieuse des caricatures
nombreuses et anciennes du même Charlie à l'égard du pape et de la religion
catholique. Pourquoi a-t-il fallu attendre 10 mois pour que ces " ils
l'ont bien cherché" disparaissent des argumentaires de certains ? Parce
que les victimes du Bataclan ne l'avaient pas plus cherché ?
On ne peut plus accepter le silence face aux
intégrismes religieux, tous les intégrismes religieux, sous prétexte de ne pas
porter atteinte au libre-exercice des cultes. Mais le dialogue avec les
religions doit être un dialogue exigeant du point de vue républicain ce qui
passe par la demande incessante faite aux religions de dénoncer et combattre
leurs intégrismes, ces parts d'elles-mêmes qui refusent certaines lois de la
République. Avez-vous lu, depuis le 13 novembre ces éditos du site "
riposte catholique" comparant scandaleusement les 130 victimes des
attentats aux " centaines de petites victimes quotidiennes de la loi sur
l'avortement" ? N'est-ce pas une forme de négationnisme ? Il est insupportable
en tout cas, et il montre bien comment et combien les intégrismes se rejoignent
et se confortent..
On ne peut plus laisser le Front National se
proclamer " laïque" alors qu'il est , lui , contre tout respect des
différences, qu'il prône l'assimilation et non l'intégration républicaine, et
qu'il dévoye la laïcité pour en faire un instrument de combat contre une
religion et une seule, l'islam, et de promotion d'un intégrisme religieux ,
l'intégrisme catholique, double entorse à la loi de séparation des églises et
de l'Etat.
On ne peut plus accepter de voir la
République désincarnée, déboussolée, hésitante sur ses valeurs, confuse dans
leur proclamation.
Mais
comme je suis un républicain indécrottable et que je crois à la force séculière
de notre tradition et de notre culture républicaine, tel Gramsci, je reste confiant en opposant
l'optimisme de ma volonté au pessimisme de ma raison...
mardi 8 décembre 2015
Lundi soir, à Garnier, une immense danseuse est née.
Les amoureux de chorégraphie connaissaient déjà cette
danseuse, étoile depuis 2013, et les lecteurs assidus de cette chronique en ont
entendu parler depuis plus longtemps encore puisque j'avais repéré cette jeune
danseuse, encore " sujet" depuis des années...
Mais
hier soir, quelque chose de grand s'est passé sur scène : dans le rôle de
l'élue, dans "le sacre " de Pina Bausch, Alice Renavand a été
éblouissante, émouvante, poignante, bouleversante à en chialer.
L'élue,
dans ce rite païen d'origine russe, est la femme choisie par les hommes pour se
sacrifier et, sur scène, si elle ne s'est pas sacrifiée au sens pur du terme
-heureusement!-, elle est allée au bout du bout d'elle-même. Au point d'avoir
du mal à s'en remettre, d'inquiéter les personnes attentives -dont certains de
ses partenaires- et de mettre de longues minutes avant de pouvoir esquisser un
sourire.
Un
très, très grand moment de danse.
Merci
Madame.
lundi 7 décembre 2015
1er tour des Régionales
Je commence par dire mon admiration
teintée d'exaspération à l'égard de ceux qui se précipitent le
dimanche soir, les bureaux de vote à peine fermés pour dire des
choses définitives avant même d'avoir pris le temps d'étudier
minutieusement les résultats et, surtout, de réfléchir. Je sais
bien que la pression médiatique pousse assez systématiquement à la
faute mais quand même ...
"Le choc" disent-ils. Ils se réveillent ou quoi ? Ils n'ont pas vu que le choc a eu lieu il y a bientôt 14 ans, le 21 avril 2002 ? Ils n'ont pas vu les répliques régulières de ce séisme ? Ils ont oublié toutes les élections intervenues depuis et qui disaient toutes la même chose ? Vont-ils comprendre, enfin, cette fois-ci, que c'est très sérieux, très grave, et que la menace, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, n'est pas illusoire ?
"Marine LE PEN présidente, je n'y crois pas, les français ne feront pas ça" ... Tu parles !
Alors, on fait quoi ?
On continue à se refiler le mistigri ?
A droite, comme Sarko, qui se dit républicain mais ferait bien d'en faire la preuve quand il refuse de distinguer entre un parti républicain et un autre qui ne l'est pas, et s'enfonce dans une stratégie suiviste à l'égard du FN qui apparaît chaque élection un peu plus comme une impasse.
Ou à gauche aussi bien sûr, où nous avons tous notre part de responsabilité. Tiens, une question : pourquoi donc Le Drian fait-il 35 % en Bretagne quand d'autres font 17 ou 18% c'est à dire deux fois moins ? Et même 25% seulement dans nos terres du Sud ouest qui sont théoriquement les points forts de la gauche ? Est-ce parce qu'il est plus jeune et qu'il a un beau sourire ? Est-il un obsédé de la communication médiatique ? A-t-il fait des promesses inconsidérées aux bretons ? Non, non et non.
J'ose une explication : là où il est, il incarne parfaitement la République, unie, forte, protectrice.
Ça n'est pas suffisant, mais ça ouvre une voie. En tout cas, j'en ai la forte conviction.
"Le choc" disent-ils. Ils se réveillent ou quoi ? Ils n'ont pas vu que le choc a eu lieu il y a bientôt 14 ans, le 21 avril 2002 ? Ils n'ont pas vu les répliques régulières de ce séisme ? Ils ont oublié toutes les élections intervenues depuis et qui disaient toutes la même chose ? Vont-ils comprendre, enfin, cette fois-ci, que c'est très sérieux, très grave, et que la menace, à moins de deux ans de l'élection présidentielle, n'est pas illusoire ?
"Marine LE PEN présidente, je n'y crois pas, les français ne feront pas ça" ... Tu parles !
Alors, on fait quoi ?
On continue à se refiler le mistigri ?
A droite, comme Sarko, qui se dit républicain mais ferait bien d'en faire la preuve quand il refuse de distinguer entre un parti républicain et un autre qui ne l'est pas, et s'enfonce dans une stratégie suiviste à l'égard du FN qui apparaît chaque élection un peu plus comme une impasse.
Ou à gauche aussi bien sûr, où nous avons tous notre part de responsabilité. Tiens, une question : pourquoi donc Le Drian fait-il 35 % en Bretagne quand d'autres font 17 ou 18% c'est à dire deux fois moins ? Et même 25% seulement dans nos terres du Sud ouest qui sont théoriquement les points forts de la gauche ? Est-ce parce qu'il est plus jeune et qu'il a un beau sourire ? Est-il un obsédé de la communication médiatique ? A-t-il fait des promesses inconsidérées aux bretons ? Non, non et non.
J'ose une explication : là où il est, il incarne parfaitement la République, unie, forte, protectrice.
Ça n'est pas suffisant, mais ça ouvre une voie. En tout cas, j'en ai la forte conviction.
Voilà donc le deuxième roman de Laurent Binet, " la septième fonction du langage" paru chez Grasset.
Son premier roman, " HHhH " était puissant,
grave et triste. Le second est drôle et un brin déjanté, qui nous ramène au
tout début des années 80, à la fin du septennat de Giscard. Voyez : Roland
Barthes (attention, on prononce bien Barthes comme s'il n'y avait pas de "
s" et non pas Barthés, comme le fait un ancien président, ignare et
inculte en pensant au gardien de but des champions du monde de foot en 98...),
meurt écrasé par une voiture rue des écoles à Paris, le 26 février 1980. Il
sortait d'un déjeuner avec François Mitterrand. Jusque là, tout est
vrai....Mais une enquête policière s'engage autour de l'hypothèse selon
laquelle il aurait été assassiné, enquête qui va très vite s'orienter vers un
document ultra-secret exposant " la 7eme fonction du langage", une
fonction aux pouvoirs surnaturels... Et l'enquête va nous emmener dans les
milieux intellectuels de ces années 70-80, retrouver Foucault, Althusser,
Derrida, Sollers et même BHL, avant de finir dans les secrets de l'élection
présidentielle de 1981.
Déjanté je vous dis. Il y a quelques longueurs mais c'est
très agréable à lire. Très.
En sortant pour aller voter, autant aller au cinéma !
Vu "L’Hermine " de Christian Vincent avec
Fabrice Luchini et Sidse Babett Knudsen.
L'hermine comme la robe d'un président de cour d'assise d'un petit tribunal de
province.
J'ai beaucoup aimé ce film, vraiment beaucoup.
D'abord parce qu'il retranscrit avec finesse et fidélité
le déroulement "théâtral" d'un procès de cour d'assise comme on peut
en avoir vécu dans un petit tribunal.
Ensuite parce que Luchini y est excellent, ce qui ne
surprend plus de la part d'un inconditionnel, mais sans écraser le film…
Enfin parce que Sidse Babett Knudsen, qu'on avait
découverte en premier Ministre danoise dans" Borgen" y est étonnante
: voyez ce visage presqu'anodin, limite sans intérêt, qui devient lumineux et
rayonnant dés qu'elle esquisse un sourire ! Cette femme est Sourire.
Ajoutez-y, pour finir de me séduire, cet extrait des
"passantes" , le poème d'Antoine Pol mis en musique par Brassens ,
récité au coin d'une table de brasserie par Lucchini, et voici l'extase....
lundi 30 novembre 2015
Ceux qui ont appelé à manifester hier à la République " à l'occasion de la COP 21" sont triplement irresponsables : d'abord parce que nous sommes en guerre et en état d'urgence et qu'il est interdit de manifester pendant trois mois. C'est trop leur demander que trois mois de civisme et de respect des lois et règlements ?
Ensuite parce qu'en cette période de tension extrême, nos force de l'ordre, à qui l'on demande beaucoup, ont autre chose à faire que d'encadrer des manifestations de ce type. C'est trop leur demander, à ces irresponsables que de penser à nos gendarmes et à nos policiers et à leur engagement de tous les jours pour notre sécurité ??
Enfin, parce que, comme de bien entendu, cette manifestation a été le prétexte attendu pour quelques dizaines de connards venus d'un peu partout pour casser. On n'a rien d'autre à faire en ce moment que de dérouler le tapis rouge à ces énergumènes ?
Pour couronner le tout, ces voyous pillant le mémorial
spontané érigé place de la République en souvenir des victimes des attentats,
voilà l'indignité qui rejoint l'irresponsabilité.
samedi 28 novembre 2015
Hommage national aux victimes du 13 novembre.
J'écoute le Président tenir un discours, digne, profond,
émouvant.
Il parle de la vie, « ils ont le culte de la mort, nous
avons l'amour de la vie ».
Il parle de patriotisme, « l'amour des siens »
comme disait Romain GARY « pas la haine des autres ».
Il évoque la fraternité, celle de nos valeurs républicaines
la plus d'actualité.
Son discours sonne juste.
Je pense à cet imbécile qui parlait, à son propos de
« capitaine de pédalo ».
Eh bien voilà une preuve supplémentaire du contraire :
c'est dans la tempête que cet homme est le meilleur.
Et c'est aussi bien comme ça.
lundi 23 novembre 2015
La République et la citoyenneté
La
République et la citoyenneté sont les fruits d'un équilibre
subtile et fragile entre les droits des citoyens et leurs devoirs.
Quand
nous savons défendre avec ardeur nos droits, nos libertés
individuelles, quand nous sommes toujours à la recherche de
nouvelles conquêtes en termes de droits, nous oublions parfois nos
devoirs. Souvenons-nous de Kennedy ; « Ne te demande pas,
chaque matin, ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que
tu peux faire pour lui ».
Ce
raisonnement vaut aussi et de même pour notre laïcité, valeur si
essentielle : elle nous apprend à vivre ensemble, avec nos
différences, dans le respect de ces différences mais avec, aussi,
l'obsession de savoir dépasser ces différences pour construire le
commun. Le droit à la différence mais pas la différence des
droits !
La
situation tragique de la France et la guerre contre le terrorisme,
nous obligent aujourd'hui à revisiter ce subtile équilibre et à
limiter un peu nos droits pour nous appeler à un peu plus de
devoirs.
Quel
républicain honnête et rigoureux peut affirmer que cela serait
choquant ? Franchement, s'abstenir de manifester sur la voie
publique pendant 3 mois pour épargner un peu nos forces de l'ordre
qui ont tant à faire par ailleurs, est-ce si incompréhensible, si
inacceptable ?
Les
français le savent bien, qui se précipitent pour donner leur sang,
pour s'engager dans l'armée ou la police ou bien prendre des cours
de secourisme.
Ils
savent bien que le devoir nous appelle.
Il faut vivre
Vivons.
Lisons. Allons au cinéma.
Alors
j'ai lu « Le monde est clos et le désir infini » de
Daniel COHEN chez Albin Michel. Je tiens Daniel COHEN pour le
meilleur économiste de sa génération. Il nous livre ici un essai
sur la croissance économique, « religion du monde moderne »,
une croissance qui s'essouffle, s'amenuise … et ne reviendra plus.
Un livre à la … Mathias ENARD ! Un monument de culture où
l'auteur va à la rencontre d'autres sciences humaines et notamment
la psychiatrie, au point d'être, comme ENARD, riche mais parfois
rébarbatif.
Et
puis j'ai vu :
-
« 21 nuits avec Pattie » des Frères Larrieu avec
Isabelle Carré, Karin Viard et André Dussollier. Bon, avec Arnaud
et Jean-Marie Larrieu, je suis partial parce que je connais et
apprécie les deux pyrénéens lourdais depuis longtemps. Et là, sur
le désir sexuel, il nous livre un film déjanté et pas vulgaire
pour un sou où Karin Viard est époustouflante de drôlerie, tandis
qu'André Dussollier, en Prix Nobel de littérature, est déroutant.
-
« Le fils de SAUL » de Laszlo NEMES, palme d'or au
festival de Cannes. Et là, déception : ce film qui traite de
la Shoah à travers le prisme des « Sonderkommandos »,
ces prisonniers juifs forcés d'assister les nazis dans leur plan
d'extermination, n'a jamais provoqué chez moi la moindre émotion.
Est-ce
le contexte français du moment ?
-
« Une histoire de fou » de Robert GUEDIGUIAN avec Ariane
ASCARIDE, Simon ABKARIAN, Syrus SHAHIDI et Grégoire
LEPRINCE-RINGUET. Un film sur l'histoire du terrorisme arménien
anti-turc dans les années 70 autour de la chronique tragique d'une
famille marseillaise. Un bon GUEDIGUIAN qui sert la cause arménienne
avec loyauté.
lundi 16 novembre 2015
Inauguration à Esbareich
Esbareich,
petit village de 74 habitants dans la belle vallée de la Barousse,
Hautes-Pyrénées, inaugurait hier sa mairie rénovée et une jolie
petite salle des fêtes.
La
veille, les élus s'étaient concertés : fallait-il annuler par
respect du deuil national ?
Non,
il fallait maintenir, pour se retrouver, se toucher les mains, se
serrer les coudes, se parler.
Bref,
faire d'Esbareich le symbole de la République debout.
Alors,
sous un beau soleil d'automne, dans ce décor pyrénéen somptueux,
nous nous sommes retrouvés, très nombreux, 3 ou 4 fois la
population du village, nous avons observé une minute de silence et
entonné une marseillaise à pleins poumons.
Et
puis j'ai parlé de la République, cet exploit de tous les jours qui
nous permet de vivre ensemble avec nos différences, cette République
fondée solidement sur des valeurs qui ont fait le tour du monde, qui
a une longue histoire tragique, symbolisée par nos monuments aux
morts dont la longue liste s'est encore allongée vendredi, un
présent difficile et courageux qui se construit dans nos mairies
avec la recherche de l'intérêt général, cette République, enfin,
qui construit son avenir dans ses écoles et les salles associatives
où l'on apprend le « vivre ensemble ».
La
République qui nous rassemble, tout simplement.
Que dire devant tant d'horreur ?
D'abord dire sa compassion et sa solidarité, c'est bien le moins, à l'égard des familles des victimes innocentes.
Ensuite faire preuve de lucidité : oui, notre pays est en guerre et trop d'entre nous n'en avaient pas encore conscience. Mais c'est une guerre nouvelle dans l'histoire de France et d'autant plus terrible que l'ennemi a su embrigader des jeunes français.
Enfin, raison garder.
Faire face exige d'abord de la sagesse, de la sérénité, de l'analyse. Pourquoi tant d'abrutis se précipitent-ils sur les plateaux de télé pour débiter leurs monceaux de " yaka- focon" ? Qu'ils se taisent !
Faire face exige du courage, et d'abord celui de regarder la vérité et le réel droit dans les yeux. Même si cette vérité dérange, même si elle fait mal.
Faire face exige du temps : nous ne gagnerons pas cette guerre en quelques semaines ni même quelques mois. Le règne de l'immédiateté doit marquer une pause.
Faire face exige le rassemblement de tout un peuple. La moindre de nos divisions sera une arme fatale pour nos ennemis.
Faire face demande que l'on donne un cap à notre peuple : c'est dans l'épreuve que l'on voit si nos dirigeants sont grands.
Ensuite faire preuve de lucidité : oui, notre pays est en guerre et trop d'entre nous n'en avaient pas encore conscience. Mais c'est une guerre nouvelle dans l'histoire de France et d'autant plus terrible que l'ennemi a su embrigader des jeunes français.
Enfin, raison garder.
Faire face exige d'abord de la sagesse, de la sérénité, de l'analyse. Pourquoi tant d'abrutis se précipitent-ils sur les plateaux de télé pour débiter leurs monceaux de " yaka- focon" ? Qu'ils se taisent !
Faire face exige du courage, et d'abord celui de regarder la vérité et le réel droit dans les yeux. Même si cette vérité dérange, même si elle fait mal.
Faire face exige du temps : nous ne gagnerons pas cette guerre en quelques semaines ni même quelques mois. Le règne de l'immédiateté doit marquer une pause.
Faire face exige le rassemblement de tout un peuple. La moindre de nos divisions sera une arme fatale pour nos ennemis.
Faire face demande que l'on donne un cap à notre peuple : c'est dans l'épreuve que l'on voit si nos dirigeants sont grands.
vendredi 13 novembre 2015
Enfin !...
Enfin, la Birmanie a pu, a su se libérer du joug de la
dictature militaire. Mieux : la junte a reconnu la victoire d’Aung San Suu Kyi
et de la coalition réunie autour d'elle.
" Enfin les difficultés commencent ! " disait, en
son temps Bracke-Desrousseaux. La grande dame devra commencer par surmonter la
difficulté constitutionnelle laissée devant elle par la junte : l'interdiction
pour quelque birman - ou birmane - que ce soit, ayant eu des enfants avec un
père étranger d'exercer la magistrature suprême !
jeudi 12 novembre 2015
Dakar, je participe au deuxième forum sur la paix et la sécurité en Afrique à l'invitation du Ministre de La Défense, Jean-Yves Le Drian.
Sont réunis là , pendant deux jours, plusieurs centaines
de politiques, dont de nombreux chefs d'Etats, de gouvernements ou Ministres
africains, des parlementaires, experts et journalistes venus du monde entier
pour échanger librement sur la situation en Afrique, les tensions et les
conflits sur ce continent si essentiel aux grands équilibres du monde, les
solutions à apporter, les moyens à réunir.
On y parle beaucoup de terrorisme bien sûr, ou de la
Libye sur laquelle j'achève un rapport pour la commission des Affaires
étrangères de l'Assemblée Nationale. C'est passionnant, même si les débats en
plénière ou dans les ateliers ne sont pas tous du même niveau. Mais dans les
couloirs, dans les bureaux attenants, que de rencontres spontanées et
enrichissantes ! Une belle immersion.
Vu " Mon roi" le dernier film de Maïwenn avec Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel.
J'ai adoré ce film, moderne,
humain, sensible, parfois drôle, souvent pénible, émouvant en tout cas.
L'histoire d'un couple "victime" -j'emploie le mot à dessein- d'une
passion amoureuse, mariage et enfant à la clef, qui se déchire par la lâcheté
et les mensonges d'un homme faisant subir à sa femme une sorte de harcèlement
odieux. Le divorce n'y change rien : la passion a du mal à s'éteindre et l’aliénation
perdure. C'est très remarquablement joué et à voir absolument.
lundi 9 novembre 2015
Un
départ à Dakar à l'invitation du ministre de La Défense, afin de participer à
un symposium franco-africain sur la sécurité en Afrique me fait passer à Paris
en ce samedi de novembre printanier.
Marcher
dans Paris reste un bonheur particulier surtout dans cette douceur
exceptionnelle. J'en profite pour aller au musée Picasso découvrir avec un peu
de retard cette collection éblouissante et cet accrochage ... Contestable. Je
crois comprendre qu'ils ont remis en cause une grande partie du travail de Mme
Baldassari. C'est sans doute dommage mais le lieu et les œuvres restent magiques.
lundi 2 novembre 2015
Elections en Turquie
L'AKP,
le Parti d'ERDOGAN remporte les élections en Turquie, avec une
progression de 11 ou 12 % en 6 mois.
Quelle
autre explication peut-on trouver à ce coup de tonnerre politique
que la conséquence inéluctable d'un terrorisme qui a frappé si
tragiquement ce pays il y a quelques semaines par un attentat
épouvantablement meurtrier ?
Quand
la violence règne, la peur du chaos l'emporte et profite aux
conservateurs, c'est bien connu.
Le
Président turc, de moins en moins laïque, de plus en plus
liberticide, se trouve ainsi conforté par ce double séisme, ce qui
ne réjouira pas les démocrates turcs.
vendredi 30 octobre 2015
Site internet du groupe socialiste du Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées
Nous avons lancé aujourd'hui le site internet des élus socialistes du département.
Vous pouvez trouver ci-dessous une vidéo ainsi que le lien vers le site.
N'hésitez pas à vous y rendre et à venir échanger avec nous.
Vous pouvez trouver ci-dessous une vidéo ainsi que le lien vers le site.
N'hésitez pas à vous y rendre et à venir échanger avec nous.
mercredi 28 octobre 2015
20 ans de la mort d'Yitzakh Rabin
Il y a 20 ans , mourrait Yitzakh Rabin, premier ministre
israélien. On ne rappellera jamais assez qu'il ne fut pas assassiné par un
palestinien, mais par un israélien , membre de ces partis ultra- religieux qui sont aujourd'hui au pouvoir aux côtés de
Netanyahou ...Quelques semaines avant l'assassinat de Rabin, à la fin d'un
rassemblement pour la paix, j'étais en mission en Israël, et j'avais été
stupéfait des inscriptions sur les murs appellant " à mort Rabin". La
famille de celui-ci continue de penser que Netanyahou encourageait ces
expressions .
mercredi 21 octobre 2015
Je reçois à l'Assemblée nationale Latifa Ibn Ziaten
Elle est la mère de ce soldat de Montauban qui fut la
première victime de la folie meurtrière de Merah. Après le décès de son fils,
elle a créé une association pour prôner et diffuser les valeurs de la République.
Et elle sillonne la France - et le monde- avec son courage et ses convictions
pour tout viatique.
Elle me dit la prise de conscience brutale
qui fut la sienne il y a peu, après avoir passé de longs moments d’échange dans
une prison de l'Est de la France : " c'est là qu'on fabrique les
terroristes" me dit-elle, " je
n'en ai pas dormi de la nuit car j'ai brutalement compris à cause de quoi mon
fils était mort».
mardi 20 octobre 2015
Pendant
les 48h ou un peu plus que les parlementaires doivent passer chaque semaine à
Paris, ils peuvent sauter un déjeuner et se précipiter dans un musée voir une
expo : c'est donc ce que j'ai fait tout à l'heure au Musée d'Art Moderne pour
voir l'expo Andy Warhol, l'homme du pop art disparu en 1987 à 59 ans.
Cette
exposition vaut surtout parce que c'est la première fois qu'est présentée
en Europe la centaine de toiles dénommée " shadows " ou
"ombres", véritable point d'orgue du travail de Warhol.
Mais on y retrouve aussi beaucoup d'autres œuvres plus connues de
l'artiste et ça vaut le détour.
lundi 19 octobre 2015
Cette phrase de François Mitterrand qu’il avait livrée à
certains de ses collaborateurs –dont j’étais- pendant la cohabitation 86-88 et
que Bianco citerait dans son dernier livre : « Ils disent que je suis
vieux, c’est vrai. Mais j’ai rencontré beaucoup de jeunes crétins dans ma vie
et je sais une chose : on a l’âge de son projet ».
A méditer pour beaucoup.
samedi 17 octobre 2015
Lu "Dire du mal" de mon ami Claude Sérillon aux éditions Descartes et Cie.
Un coup de gueule.
Un coup de gueule d'un souffle en 80 pages.
Un coup de gueule contre ceux qui disent du mal.
Et, pour ne pas tomber dans le piège, un coup de gueule gentil.
Qui fait appel à la raison, à là réflexion, au libre-arbitre.
Avec une lucidité bienvenue sur la dérive des médias, de
la course à l'audience par le spectaculaire à tout prix, le superficiel, le
règne de l'émotion, de la peur, des peurs. Et une lucidité tout aussi bienvenue
sur le rôle pervers des réseaux sociaux
où chaque citoyen du monde devient source d'information et d'où partent toutes
les rumeurs sans vérification, sans distance.
Un gentil coup de gueule.
mercredi 14 octobre 2015
Violence et violences.
Bien sûr, on doit condamner les violences de ceux qui, dans
un comité d'entreprise, s'en prennent physiquement à leurs interlocuteurs. Une
instance de dialogue est une instance de dialogue, pas de pugilat. Tout juste
peut-on s'étonner de ces interpellations au petit jour qui ne sont que
provocations inutiles.
Mais violence pour violence, ne peut-on pas s'interroger
sur l'attitude de la direction de cette grande entreprise nationale qui, sans
vergogne, présente un plan de licenciements massifs dont elle sait très bien
qu'il ne peut être accepté, tout simplement parce qu'il propose des sacrifices
à tous les salariés sauf aux plus favorisés d'entre eux, les pilotes ? Attitude
purement irresponsable. A la violence
des propositions répond la violence des réactions. L'une et l'autre sont inacceptables.
Dans une démocratie comme la nôtre, dialogue et
négociation valent mieux que ces provocations qui ne font que faire
régresser le débat.
Cohérences et incohérences.
Macron étonne et détonne parce qu'il déclare qu'être élu ne sert à rien et que
c'est perdre son temps que de rechercher la légitimité du suffrage universel.
On proteste à juste titre. Mais on oublie la cohérence du bonhomme ! Il y a six
mois, il déclarait que la France avait besoin d'un monarque, d'un pouvoir
absolu. Tout était dit, pourquoi s'étonner aujourd'hui ? Cette cohérence-là
n'est pas du tout la mienne, mais elle est cohérente ...
Parallèlement, Ayrault propose une réforme fiscale
d'envergure. Incohérence : pourquoi ne l'a-t-il pas mise en œuvre quand il
était Premier Ministre ? A-t-il oublié que les réformes qui ne sont pas
mises en œuvre en début de mandature ne le seront jamais ? Et pourquoi, loin de
mettre en œuvre ces mesures, a-t-il pris, au contraire, des mesures fiscales
qui s'en éloignaient catégoriquement ? Incohérence. Et quand je l'entends
appeler au dialogue un gouvernement qui doit entendre ce que disent 130
parlementaires, je me souviens avec quelle détermination il savait, quand
il était Premier Ministre, jeter à la poubelle certaines propositions soutenues
par 300 parlementaires. Jamais, en 22 ans de Parlement, je n'ai vu une équipe
gouvernementale traiter aussi mal le Parlement que l'équipe de Ayrault. Au sein
de son cabinet, l'antiparlementarisme le plus détestable régnait en maître...
Incohérence je vous dis.
J'ai trouvé ce livre dans la bibliothèque de mes parents cet
été en Bretagne et je le leur ai emprunté : "Anthologie de la poésie
française " de Georges Pompidou dans la collection Livre de Poche. Un pur
bonheur. De Villon à Eluard, de La Fontaine à Nerval, de Vigny à Baudelaire,
ils sont tous là, dans leurs plus beaux habits. Tous sauf Aragon, curieusement
absent. On n’ose croire à la ségrégation politique…Car si l’on excepte ce
fâcheux oubli, l’ancien Président, qui était aussi agrégé de lettres, présente
ici une belle sélection, éclectique à souhait.
On se régale avec Ronsard et Du Bellay, on se délecte avec Musset et Peguy, on chante Apollinaire et Verlaine, on voyage avec Rimbaud.
Je vais garder cet ouvrage quelques mois sur ma table de chevet mais je garderai plus particulièrement auprès de moi ces quelques vers d'Eluard que le Président Pompidou avait cités lors d'une conférence de presse après le suicide d'une prof amoureuse, Gabrielle Russier :
"Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
A la robe déchirée
On se régale avec Ronsard et Du Bellay, on se délecte avec Musset et Peguy, on chante Apollinaire et Verlaine, on voyage avec Rimbaud.
Je vais garder cet ouvrage quelques mois sur ma table de chevet mais je garderai plus particulièrement auprès de moi ces quelques vers d'Eluard que le Président Pompidou avait cités lors d'une conférence de presse après le suicide d'une prof amoureuse, Gabrielle Russier :
"Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
A la robe déchirée
Au regard d'enfant perdue".
lundi 12 octobre 2015
Vu " Much loved" le film de Nabil Ayouch qui avait fait tant de bruit au festival de Cannes.
Le film, consacré à la prostitution de jeunes marocaines
à Marrakech pour les touristes saoudiens ou français, a été censuré au Maroc
sous prétexte qu'il ne donnerait pas un bonne image du pays. Certes. Mais c'est
un cinéma vérité sur ces jeunes femmes qui se livrent à la prostitution sans
proxénètes, ce qui ne les protège pas pour autant, ni de la violence ni des
humiliations en tous genres. Et c'est formidablement bien joué par ces actrices
dont une seule, Loubna Abidar, est une professionnelle : les autres, natives de
Marrakech, ont connu les femmes dont elles jouent les rôles.À voir.
Leny ESCUDERO, la mort d'un poète.
L'homme était gitan d'Espagne par son père, basque par sa
mère, à moins que ce ne soit l'inverse, c'est dire le caractère du mélange. Un
écorché vif à la révolte poétique. J'ai passé une soirée avec lui il y a
longtemps, nous avions un ami commun. C'était encore au temps de la guerre
froide. Il m'avait expliqué sa conviction que les missiles nucléaires russes et
américains qui se faisaient face étaient, en fait, vides. Que c'était une vaste
supercherie pour faire peur au monde à moindre frais....
"Pour une amourette qui passait par là
Le prix Nobel de la paix
Le
prix Nobel de la paix au " Dialogue national tunisien " et à ses 4
composantes (l’UGTT, formidable organisation syndicale, véritable pilier de la
démocratie tunisienne, le patronat, l'union des avocats et la ligue des droits
de l’homme).
Je
connais tous ces hommes, toutes ces femmes qui ont combattu courageusement pour
la liberté et la démocratie, d'abord contre le pouvoir totalitaire de Ben Ali,
ensuite contre la dérive liberticide des islamistes quand Enhada était plus
influencée par les intégristes que par les forces démocratiques . Je me réjouis
pour la Tunisie et les tunisiens de
cette distinction qui sonne comme un encouragement à poursuivre.
La
Tunisie, seul espoir désormais de succès durable pour les révolutions arabes...
lundi 5 octobre 2015
Lu " Boussole " de Mathias ENARD publié aux éditions Actes Sud (encore un joli coup des éditions arlésiennes...).
La boussole en question, est un drôle d'instrument trouvé
un jour par l'auteur qui, au lieu de montrer le Nord, désigne... l'Est ! L'Est
ou l'Orient. Ce livre est un hymne à l'orient et, d'une certaine façon, à l’altérité.
D'énigme, il n'y en a point : un musicologue orientaliste
autrichien est victime d'insomnies maladives dans son appartement de Vienne et
il raconte tout ce qui lui passe par la tête dans une nuit d'insomnie. Les
chapitres, bien artificiels au demeurant, sont les heures qui s'égrènent.
Le fil directeur, s'il en est un, est l'histoire d'une
relation amoureuse entre le narrateur et une universitaire française,
orientaliste également, qui voyage loin de lui.
Le reste, c'est à dire le fond du livre, c'est l'Orient
et l'orientalisme, l'Est , de l'Allemagne à la Chine, de l'Albanie à l'Inde,
avec un focus particulier sur l'Iran et la Syrie, ce qui, évidemment donne un
relief d'une particulière actualité au propos. On voyage de Téhéran à Damas,
via Homs ou Alep, on s'égare à Istanbul, on entend toutes les musiques...
C'est riche,
dense, cultivé, parfois un zeste ennuyeux, mais les voyages formant la
jeunesse, on en sort très rajeuni!
jeudi 1 octobre 2015
Millepied-Robins-Balanchine
A Garnier, le programme chorégraphique Millepied-Robins-Balanchine
qu'on nous présente comme l'événement chorégraphique de la rentrée. Il
faut dire que c'est la premier programmation de Benjamin Millepied
depuis qu'il est devenu directeur de la danse à l'opéra et sa première
chorégraphie créée dans la place. Autant le dire tout de suite,
d'événement il n'y a point... La soirée fut plaisante mais sans l'ombre
d'une émotion. La chorégraphie de Millepied est propre, pro et propre,
mais elle ne transmet rien : à aucun moment je n'ai vibré ni ne me suis
ébloui...Robins, à côté , apparaît presque romantique et émouvant mais
n'exagérons pas : dansé par Mathieu Ganio étoile expérimenté et Amandine
Albisson, étoile qu'on qualifiera de " en devenir" pour ne pas être
trop sévère, il est agréable à voir, point. Enfin, le Balanchine est...
Balenchinien et sans surprise, neo-classique en diable, mille fois déjà
vu. Bon, faut-il s'inquiéter pour ce corps de ballet ? La greffe
Millepied a-t-elle prise ? Je m'interroge
mardi 29 septembre 2015
Nadine Morano…
Nadine
Morano… l’incroyable déclaration sur la France, pays de race
blanche ! J’ai hurlé comme tous ceux qui connaissent
l’histoire, la géographie, le droit, les valeurs de la République.
Mais
je m’interroge : comment en est-elle arrivée là ?
Serait-ce
seulement le souci de la provoc pour la provoc et s’assurer des
retombées médiatiques records ?
Serait-ce,
sinon, cette seule obsession de courir après le Front National pour
ne pas se laisser déborder par lui au risque d’y perdre son âme ?
Mais de quelle âme s’agit-il ?
Serait-ce
encore l’inculture, la méconnaissance de ce qu’est la France,
l’ignorance du droit ?
Et
si c’était un mélange nauséabond de tout cela ? La
malheureuse…
vendredi 25 septembre 2015
Ali Al-Nimr
Ali Al-Nimr a 21ans et croupit dans une geôle en Arabie
Saoudite. Son crime ? Quand il avait 17 ans, et donc alors qu'il était mineur
et étudiant, il a osé manifester contre le régime. Pire, il est chiite au
royaume des sunnites. Il est condamné à mort et doit être exécuté. Inadmissible,
inacceptable. Liberté pour Ali.