La
France hésite, les partis s’écharpent, les polémiques enflent
…et le Président voyage en Europe nous accordant malgré tout un
discours sur une curieuse mise en scène à l’aéroport d’Orly et
sous forme de mise en garde : Roumanie, Moldavie et maintenant Kiev
avec les chefs de gouvernements allemand et italien. Bon, je ne sais
pas si ce n’est pas déjà trop tard pour convaincre Zelensky que
cette obsession du dialogue maintenu avec Poutine n’est pas une
défaillance de notre solidarité avec l’Ukraine. Ce qui est vrai,
c’est que la Présidence française de l’Union prend fin dans
deux semaines et qu’après il eût été impossible d’agir au nom
de l’Europe. Alors, mieux vaut tard que jamais ?
Drôle
d’entre-deux tours après un premier tour assez inédit il faut
bien le dire. Reprenons:
-
une abstention-record preuve supplémentaire que la crise
démocratique continue de s’aggraver. Les « dégagistes de
l’ancien monde » d’il y a cinq ans n’ont donc pas trouvé le
remède, ce qui après la crise des gilets jaunes, l’échec majeur
de la Convention citoyenne sur le climat et les excès du «
jupitarisme » n’est pas pour surprendre…
-
un premier tour en forme d’échec évident et incontestable de la
majorité présidentielle puisque c’est la première fois en
quarante ans que les législatives suivant immédiatement une
présidentielle ne donnent pas une progression de la majorité
présidentielle mais, clairement, une régression. Pas d’élan
donc.
-
Pour être très honnête, pas de succès non plus pour l’alliance
négociée par les appareils de Gauche dite « NUPES » puisque
celle-ci ne fait rien d’autre que de retrouver à peu près le
total gauche des législatives d’il y a cinq ans. Mais Jean-Luc
Mélenchon pour qui j’ai plutôt de la sympathie -ce qui n’ôte
rien à mes divergences avec lui…- a aussi parmi ses nombreux
talents, celui de transformer des échecs en victoires. Sans doute
par expérience, afin d’entretenir un semblant de dynamique. Tout
juste peut-on noter avec satisfaction que l’aspiration à l’union
de l’électorat de gauche s’est exprimée avec force.
-
La seule à pouvoir se réjouir, c’est encore Mme Le Pen qui,
presque sans faire campagne, continue de capitaliser ses progrès et
va probablement renforcer sa présence au Parlement. Mais
curieusement, personne n’en parle
Que
vont donner ces ingrédients au second tour ? Il faut bien entendu se
garder de tout pronostic définitif puisque tout va se jouer dans la
capacité à mobiliser des abstentionnistes du premier tour et, en
particulier, les jeunes. Mais les effets déflagrateurs de la «
bombe à retardement » jetée dans la vie politique française par
Macron il y a cinq ans ne sont pas encore au bout de leur vie .
Pour
ma part, dans ce méli-mélo parfois souvent incompréhensible ( dans
mon département on a même vu un homme de gauche défendre la droite
contre un homme de droite présenté par la gauche !) il me semble
que la plus modeste contribution à l’éclaircissement des termes
du débat passe par une accroche invétérée à ses convictions
profondes : je voterai donc à Gauche !