mercredi 27 février 2013

Mercredi 27 février : disparition de Stéphane Hessel


Disparition de Stéphane Hessel.

RESPECT.

Respect pour ce petit bonhomme qui était un grand Monsieur.

Un résistant de la première heure qui l’était resté toute sa vie.

Un homme d’engagement.

RESPECT.

lundi 25 février 2013

Blog du 22 au 24 février


Vendredi 22 février

Vu à la Halle aux grains de Toulouse, « Rythmes de danse », une soirée préparée par Kader BELARBI, le Directeur de la danse de l’Opéra de Toulouse, autour de 3 ballets :
            - le premier, « Entrelacs », est une chorégraphie de Kader Belarbi, justement sur des musiques d’Arvo Pärt et Iannis XENAKIS. Intéressant et créatif, « théâtral » disent certains.
            - puis « The vertiginous thrill of exactitude » de William FORSYTHE, sur une musique de SCHUBERT. Plus physique.
            - enfin, « AURA » (pour « Anarchist Unit Related to Art ») de Jacopo GODANI sur une musique de « 48 nord ».Très, très, très rythmé. Presque mécaniquement rythmé, à couper le souffle.
Une belle soirée qui confirme tout le bien que l’on peut penser du travail de Kader Belarbi au Capitole.

Samedi 23 février

Je pars profiter de la montagne pyrénéenne, à Saint Lary. Neige dans la vallée. Brouillard épais à mi-pente. Grand bleu tout en haut. Même s’il fait froid, très froid.
Mais c’est un bonheur de profiter de ces paysages de rêve qui vous vident la tête et vous régénèrent en profondeur.

Dimanche 24 février

Le XV de France a perdu à Twickenham.
Mais sans démériter aucunement.
Simplement, le XV de France ne sait toujours pas battre cet arbitre, M. JOUBERT, celui qui nous avait tant aidé à Auckland en finale de la Coupe du Monde il y a un an et demi.
Comment faire pour battre M. JOUBERT ?

lundi 18 février 2013

Blog du 16 et 17 février


Samedi 16 février

Lu « voyage au bout de la Nation » de Jean DANIEL paru au Seuil en 1995.
Petit livre rassemblant une quinzaine de chroniques du patron du Nouvel Observateur sur le thème de la Nation, toujours d’une grande actualité. Car les Nations ne sont pas mortes, même si les nationalismes voudraient les tuer à petit feu.
Et c’est justement l’honneur d’un grand intellectuel de la Gauche que de ne pas laisser ce thème à ceux qui, à Droite et à l’extrême-Droite, réduisent la Nation au nationalisme, contre toute l’histoire de la République.

Dimanche 17 février

Lu aussi « Je vais mieux » de David FOENKINOS paru en 2012 chez Gallimard.
FOENKINOS avait écrit il y a quelques années un joli petit livre, « La délicatesse », sur le harcèlement professionnel, qui avait été adapté au cinéma.
Il livre là un nouveau roman très « classe moyenne », où l’on suit le creux de la vague d’un homme qui est atteint d’un terrible mal de dos sur lequel il angoisse et panique, et qui perd son travail, puis sa femme … Un peu à la mode Douglas Kennedy. Et puis, l’effet « fond de piscine » fait son œuvre. C’est très agréable à lire.

vendredi 15 février 2013

Blog du 15 Février - Tunis toujours.


 
Multiples entretiens avec les responsables de tout l’échiquier politique.
En commençant par le parti de Chokri Belaïd bien sûr, question de principe. Puis tous les partis de l’opposition, divisés comme en Egypte.
Et les partis de la « troïka » au pouvoir : le CPR du Président Marzouki, Ettakatol du Président de l’Assemblée constituante et, bien sûr, Ennahdha, le parti du Premier ministre. Un parti majoritaire victorieux des dernières élections. Un  Parti islamiste certes, mais après tout, nous avons bien rencontré des salafistes au Caire…
C’est l’honneur d’une mission parlementaire que de parler à tout le monde, et d’écouter tout le monde.
Pour comprendre.

jeudi 14 février 2013

Jeudi 14 Février



Après un passage par Alexandrie et un long entretien avec le directeur de la bibliothèque, ce phare de la culture Méditerranéenne et du dialogue entre ses deux rives, nous voici en Tunisie. Autre situation post-révolutionnaire tourmentée. Premier geste : nous déposons une gerbe sur la tombe de Chokri Belaid assassiné il y a quelques jours. Très grosse émotion.

mercredi 13 février 2013

Mercredi 13 février


Rencontre avec les représentants du Front National du Salut, coalition des partis d’opposition au pouvoir des Frères Musulmans : l’émiettement, la division, l’absence de projet. Dommage car on a affaire a de vrais démocrates.

Mardi 12 février


Rencontre avec le cheikh, Imam de la grande mosquée Al’Azar. L’Islam qui rassure par sa modération et, j’ose le dire, son humanisme.

Lundi 11 février


Mission au Caire pour la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée nationale. Rencontre avec les représentants des partis salafistes. Al Watan et Al Nour. L’Islam qui inquiète pour son refus de la liberté de conscience et la négation des droits des femmes.

samedi 9 février 2013

Blog samedi 9 Février

Samedi 9 FEVRIER
6h du matin, je quitte l'hémicycle de l'Assemblée nationale et vais me coucher. Les dernières heures de la bataille parlementaire sur le projet de mariage pour les couples homosexuels ont été pénibles et frustrantes mais j'ai le sentiment du devoir accompli : je pense aux homosexuels de notre pays, à mes amis comme à ceux que je ne connais pas. Peut être vont-ils vivre mieux grâce à ce nouveau droit parce qu'ils se sentiront mieux respectés ? En tout cas ils seront moins discriminés.

vendredi 8 février 2013

Vendredi 8 février "Lincoln" de Steven Spielberg


Vu « Lincoln » de Steven Spielberg avec Daniel Day-Lewis dans le rôle de l’ancien Président américain. Très beau rôle, magnifique acteur.

Lincoln, le personnage historique, mythique même.

L’homme des valeurs universelles, probablement le dirigeant américain le plus admirable de l’histoire.

Le film est centré sur lui et sur les dernières années de sa vie, jusqu’à son assassinat, période qui est à la fois celle de l’abominable guerre de sécession et celle d’une autre bataille, parlementaire celle-là, pour le vote du 13ème amendement à la Constitution américaine : l’abolition de l’esclavage.

Le film nous fait aller d’un cercle à l’autre, du familial douloureux avec la mort d’un fils et les angoisses d’une femme, à la guerre dévastatrice et aux tentatives de négociations, jusqu’aux méandres de la vie parlementaire, en passant par des scènes plus personnelles où l’on mesure toute l’humanité de l’homme.

C’est sans doute le volet parlementaire qui, on le comprendra, m’a le plus mobilisé. Avec un constat d’emblée : bon sang comme certaines attitudes, conservatrices ou réactionnaires, viennent de loin ! Et comme elles se reproduisent à l’identique presque spectaculairement… Tiens, je retourne dans l’hémicycle et je ne me sentirai pas dépaysé.

Nota : Puisqu’on est dans l’interactif, je lance un appel à un ou une de mes lecteurs. Je ne suis pas assez bon connaisseur de l’histoire américaine et mes études sont beaucoup trop loin pour me souvenir pourquoi, à l’époque, les réac… c’étaient les démocrates !!
Et pour savoir quand et comment ça a rebasculé dans le sens d’aujourd’hui… J’allais dire le bon sens, pardon.

 

 

jeudi 7 février 2013

Jeudi 7 février : assassinat de Choukri Belaïd


Choukri Belaïd était tunisien, militant politique de Gauche, avocat, opposant farouche de l’obscurantisme religieux. Un laïc courageux.
Il a été froidement assassiné hier dans la rue devant son domicile de Tunis.
Le printemps arabe n’a pas encore laissé place à l’hiver islamiste mais la menace se précise.
Nous sommes tous des Choukri Belaïd !!

 

Mercredi 6 février : mariage pour tous

Je passe de longues heures dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale et tant l’attitude que les propos des parlementaires de Droite m’affligent.
Quelle chance ils ont d’avoir en face d’eux une Garde des Sceaux, Christiane Taubira, courageuse et digne, argumentant sans relâche avec talent ! Bien d’autres, à sa place, les auraient envoyé paître depuis longtemps…
Il n’empêche, je pense à ces hommes et ces femmes qui ont tant de mal à masquer leur homophobie et je m’interroge : « que diraient-ils à leur fils ou à leur fille s’ils découvraient son homosexualité cachée depuis des années ? ».

 

mardi 5 février 2013

Lettre n°42 de l'Institut François Mitterrand


Danielle et sa volonté de changer le Monde

 
Hommage | par Jean Glavany le 14 janvier 2013
Il y a quelques mois Danielle Mitterrand nous quittait à l’âge de 87 ans.
Ecrire sur elle, écrire pour elle est le moindre des hommages à rendre à cette personnalité si riche. Je le fais avec émotion et respect.
Danielle Mitterrand était née à Verdun – étonnant symbole – d’un père directeur d’école, révoqué en 1940 par Vichy pour ne pas avoir dénoncé les élèves juifs de son collège, et d’une mère institutrice, tous deux militants de la SFIO et tous deux militants laïques. En 1941, âgée d’à peine 17 ans, elle avait rejoint le maquis comme infirmière bénévole pour devenir l’une des plus jeunes médaillées de la Résistance.
C’est à Cluny (Saône-et-Loire), dans la maison familiale où s’était réfugié son père, qu’elle a rencontré le capitaine « Morland », François Mitterrand, recherché par la Gestapo qu’elle épousa le 27 octobre 1944.
Comme l’écrivait l’ami Robert Schneider : « Ils se marieront quelques mois plus tard et formeront un couple atypique. Un demi-siècle de vie commune qu’elle avait récemment résumé ainsi : " Nous étions mariés, nous avions des enfants et, à un moment, nos vies affectives ont bifurqué. Mais cela ne nous a pas empêchés de rester des amis très proches l’un de l’autre. " »
Le 10 mai 1981, j’étais à Château-Chinon avec Danielle et François Mitterrand pour le résultat de l’élection présidentielle. Quelques jours plus tard, les deux compagnons de route entrent à l’Elysée, séparés, mais ensemble…
Très vite Danielle déclara : « Je ne suis pas une potiche ». La nouvelle Première dame entendait bien préserver sa personnalité et son indépendance. Si elle assume toutes ses obligations d’épouse de Président (réception à l’Elysée, visites officielles, représentation), elle ne veut pas être une simple observatrice.
A l’Elysée, la « Présidente » a son bureau personnel, ce qui ne devrait choquer personne, ni hier, ni aujourd’hui quand on sait qu’arrivent au Palais présidentiel des milliers de courriers chaque année auxquels il faut bien répondre ! Des millions de demandes d’aide, individuelles ou collectives auxquelles il faut bien donner suite ! Mais, parallèlement, elle créé très vite la Fondation du 21 juin qui deviendra la fondation France Libertés en 1986 et qui a pour mission de défendre les droits de l’homme et le droit à l’autodétermination des minorités ethniques.
Aujourd’hui, et elle s’en serait sans doute réjouie, c’est la radicalité de l’engagement politique de Danielle Mitterrand qui reste. Un engagement pour les Droits de l’Homme de l’internationalisme.
Roger Hanin, son beau-frère avec l’humour si particulier et chaleureux qui le caractérise, a dit un jour : « Si vous lui demandez l’heure, elle vous répond 5 heures moins Kurdes… » Il est vrai que les Kurdes ont été « LA » cause de Danielle
Mitterrand, celle pour laquelle elle s’est démenée tous azimuts, montant au créneau sans cesse, en paroles mais aussi en actes, organisant la transplantation de réfugiés dans le Massif Central, ouvrant des écoles… Elle frôlera (avec Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé et de l’Action humanitaire) la catastrophe dans le Kurdistan irakien, le 7 juillet 1992, quand un attentat contre son convoi fera sept morts. Mais son activisme était sans frontières et pléthorique. Citons, de tête et sans exhaustivité : anti-apartheid, anticolonialisme, antilibéralisme, anti-peine de mort, contre le sida en Afrique, pour l’alphabétisation au Bangladesh, pro-Amérindiens, pro-Tibétains, pro-zapatistes mexicains, pro-Saharaouis, pro-sans-papiers, pro-Fidel Castro, pro-sous-commandant Marcos… La liste de ses combats et de ses causes atteste une capacité d’indignation, de colère, qu’on pourrait qualifier de « génétique ». Encore tout dernièrement, alors que l’accès à l’eau potable était devenu son fer de lance – j’y reviendrai -, Danielle Mitterrand s’était prononcée en faveur de l’éradication complète des gaz de schiste.
Je me souviens d’une conversation que nous avons eue tous les deux le 21 avril 2002, au soir du désastre électoral du 1er tour, quand elle était venue au Q.G. de campagne dire sa tristesse et sa solidarité : « vous avez perdu parce que vous n’avez pas vu qu’un nouveau monde est en train de naître autour du commandant Marcos. » C’était tout elle.
Mais redonnons la parole à Robert Schneider : « Le 14 octobre 1994, trois mois après sa seconde opération. François Mitterrand, très affaibli, m’invite à déjeuner en tête à tête à l’Elysée. Danielle nous rejoint au café. En souriant, il me dit : " Vous avez de la chance, votre femme est française ! La femme du président de la République, elle, est kurde ! Elle m’a fait rencontrer récemment l’un de ses protégés, un courageux résistant kurde, m’a-t-elle dit, dont j’ai appris ensuite qu’il était un dangereux terroriste ! " Danielle sourit à son tour de cet hommage exaspéré à sa foi militante ».
Les combats de sa femme, son entêtement, sa naïveté parfois, n’ont jamais agacé François Mitterrand contrairement à ce que certains ont pu dire ou écrire. Ses prises de positions ont été souvent abruptes, notamment son soutien inconditionnel à Fidel Castro ou au sous-commandant Marcos qui s’opposaient à la diplomatie française. Certes on raconte qu’à chacun de ses voyages à risques, les ambassadeurs étaient discrètement chargés de la surveiller, de corriger ses éventuels dérapages, de faire en sorte qu’elle ait le moins de contacts possibles avec la presse. Mais lorsqu’on attaquait Danielle, François Mitterrand la défendait toujours : " il ne supportait pas qu’on émette la moindre critique sur elle, en sa présence ", se souvient son ami André Rousselet. »

Il la défendait toujours parce que c’était une caractéristique fondamentale de leur « couple séparé et maintenu » : il respectait fondamentalement la liberté de Danielle. Il respectait sa liberté et son indépendance. Ce qu’elle faisait, ce qu’elle disait l’engageait, elle. Pas lui. Mais il la respectait profondément.
Un dernier mot : je passe depuis 30 ans mes vacances dans les Landes, pas loin de Latche. Dans les dernières années de la vie de François Mitterrand, on s’y voyait régulièrement, à Latche, chez moi, chez des amis communs. Après sa mort, j’ai gardé l’habitude de rendre visite chaque été à Danielle. A ma dernière visite, un an avant sa mort, on a parlé de choses et d’autres, du P.S., de la Droite, des Droits de l’homme, de ses combats et, notamment, de son dernier combat pour le droit universel à l’eau, que je voulais relayer au Parlement, d’abord par un rapport sur la Géopolitique de l’eau, ensuite, bientôt je l’espère, par une proposition de Loi. Puis je l’ai interrogé sur sa Fondation.
« - Ah ! Tu ne sais pas ? Il a fallu que je me sépare encore de toute mon équipe…
–  Pourquoi ?
–  Figure-toi que je me suis aperçue qu’elle ne faisait que du Droit. Du Droit et encore du Droit. Alors je leur ai expliqué : « mais nous ne sommes pas des juristes, nous ne sommes pas là pour faire du Droit ! 
–  Certes mais alors la Fondation est là pour quoi précisément ?
–  Nous sommes là pour changer le monde »
C’était tout elle. Ambitieuse et idéaliste.