vendredi 19 juin 2020

Lu « Il faut changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin dans le Livre de poche.


Violette Toussaint, fille de l’Assistance Publique, sensible et intelligente mais dépourvue de la moindre éducation et de tout bagage culturel initial, trouve un équilibre fragile mais réel en tombant amoureuse avant ses dix-huit ans d’un garçon beau mais maladivement volage avec lequel elle aura une petite fille, Léonine, et en obtenant avec lui des boulots de gardiennage dotés de logements de fonction : d’abord comme garde-barrière, du temps où tous les passages à niveau de la SNCF n’étaient pas automatisés, puis comme gardiens de cimetière dans une petite ville de Bourgogne. La douceur, la gentillesse, la générosité, bref l’humanité de Violette vont rythmer une vie sociale limitée certes mais pleine de douceur, tant avec les croque-morts qu’avec le curé ou les familles des défunts qu’elle accueille chez elle avec chaleur et douceur, jusqu’au drame : la mort accidentelle de leur fille en colonie de vacances dans un incendie. Drame et naufrage pour les parents qui se séparent. Alors, dans un parallèle captivant, le père va sombrer peu à peu dans une fuite en avant sans repères tandis que Violette, grâce à ses qualités humaines hors pair, et deux ou trois rencontres très riches va lentement pouvoir se reconstruire. 
Ce livre est surprenant, notamment par son décor - un cimetière et sa maison de gardien...- , le caractère abrupt des personnages, et même par son humour inattendu. Mais c’est un livre bourré de tendresse. Et ça en fait assurément un très beau livre.

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