mardi 23 août 2016
"conversations privées avec le Président"
Je lis dans "Le Point" les bonnes feuilles du livre "conversations privées avec le Président" de Antonin André et Karim Rissouli, livre qui paraît ces jours-ci chez Albin Michel et j'ai beaucoup de mal à cacher mon malaise.
Malaise quand je lis que le Président qualifie Vincent BOLLORE de "pirate" et de "catholique intégriste" : je ne suis pas sûr que le rôle du Président d'une république laïque soit de commenter les engagements religieux de telle ou telle personnalité, surtout avec aussi peu de discernement ; mais ce dont je suis sûr, c'est que qualifier l'homme de "pirate" rend invraisemblable la visite rendue par le Président à BOLLORE dans ses usines de Quimper en septembre 2013 ! ( eh oui, internet à plus de mémoire que nous...). Ce jour-là, il n'avait pas eu de propos assez élogieux pour saluer l'audace de l'industriel, son audace technologique, son audace d'investisseur, de créateur d'emplois ... Lequel des deux présidents était sincère, celui de septembre 2013 ou celui de ce livre ?
Mais il y a plus grave : reprenant certaines des bévues - pour ne pas dire plus !- de son quinquennat, le Président en fait porter systématiquement la responsabilité sur les autres ! Leonarda ? Une erreur du Parti socialiste !! La première version de la loi El Khomri ? Une faute de communication de Matignon !! Les bras m'en tombent devant tant de défausse. Moi, qui croyais et crois encore à l'éthique de responsabilité...
Mais il y a peut-être plus grave encore : il y a un passage proprement ahurissant sur le chômage où le Président raconte qu'il "n'a pas eu de bol" (soi-disant parce que la courbe aurait baissé trop, vite trop, fort ...). Et là, on se dit que les chômeurs qui ont encore moins de "bol " que le Président apprécieront l'approche bien personnelle et si humaniste du sujet.
Alors, ce livre, une erreur de qui ?
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