Stefánsson
est un auteur islandais contemporain traduit dans le monde entier qui
a
rencontré de gros succès, notamment avec « Asta » paru en
2018.
Un
de mes très chers amis, Yves LEBAS, arlésien d’adoption m’avait
lancé une injonction quasi-comminatoire : « il faut que tu lises
cela, c’est un bijou ». Et je me suis donc précipité chez le
libraire……Pour la lecture, en revanche, point de précipitation :
d’abord parce que c’est un sacré pavé de 600 pages, ensuite
parce que c’est une écriture difficile, à la fois originale et
audacieuse, parfois dérangeante - je me suis pris à relever les
participes pour comprendre qui parle, un homme ou une femme … !-,
enfin parce qu’on vit ces heures dans une ambiance lourde, grave,
nostalgique où l’on rencontre à la fois des sentiments puissants
et des destins tragiques: « la mort est la sœur de l’attente
»…..
Et
c’est une écriture, une littérature à bien des égards
désarçonnante dans la mesure où les histoires humaines se croisent
et se décroisent, d’une famille ou d’un amour à l’autre, d’un
lieu ou d’une époque à l’autre, le tout formant un puzzle ou
une mosaïque où l’ambiance générale emporte tout: car « ce qui
compte, c’est de continuer les histoires qu’on a commencées
»…..
Le
décor est un fjord profond et sauvage de l’Ouest de l’Islande où
sont installées quelques très rares fermes d’éleveurs de
moutons. Mais il n’est pas interdit d’y retrouver des exodes vers
la ville, le village plus loin, ou bien l’exil vers le Canada ou
Marseille.
Et
l’héroïne centrale du livre pourrait bien être l’écriture
elle-même, présente mais discrète à travers quelques échanges
entre l’auteur et un chauffeur de bus, l’écriture qui ralentit
la course du temps….
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