Vu,
au Parvis à Ibos, dans nos chères Hautes-Pyrénées, le spectacle
du ballet du capitole proposé par l'ami Kader BELARBI autour de la
chorégraphe Maguy MARIN. KADER, magnifique danseur et ancienne
étoile de l'opéra, dirige le ballet du capitole depuis bientôt 5
ans, et y fait un travail tout à fait remarquable dont j'ai déjà
eu l'occasion de parler souvent. À 54 ans, ce passionné et
travailleur infatigable garde l'obsession de "tirer la danse
vers le haut", et il y parvient avec ce corps de ballet qu'il a
métamorphosé. Et, à l'inverse d'un Millepied un tantinet mégalo
et narcissique, il sait que les vraies stars ce sont les danseurs,
ses danseurs. Il présentait hier une soirée ouverte par une de ses
premières créations, il y a 20 ans ou plus, "salle des pas
perdus", sur les errements de quatre voyageurs avec valises sur
une musique pour piano de Prokofiev. Suivaient deux œuvres de Maguy
Marin :
- "Éden", étonnant duo - on ne dira pas "pas
de deux" car il n'y a quasiment pas de "pas"!- sur un
bruit de pluie et d'orage, où la danseuse est portée pendant un
quart d'heure par son compagnon, s'enroulant langoureusement autour
de lui avec une harmonie et une synchronisation époustouflante des
corps. Très original et intéressant.
- "Groosland",
pour vingt danseurs sur une musique de Bach. Un ballet pour les gros
!
Étonnants costumes où les danseurs et danseuses sont
transformés en bibendums bien disgracieux mais font la preuve
spectaculaire que le poids et le volume n'empêchent pas la légèreté
et la grâce. C'est très amusant et gai. Et ça donne envie de
danser à ceux qui, comme moi, n'ont pas assez surveillé leur tour
de taille ! KADER nous avait invité à le rejoindre en coulisses
pour voir les danseurs retirer ces combinaisons de latex doublées de
mousse : c'est aussi un exploit que de danser emprisonné dans ces
saunas étouffants ...
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