Manuel Valls quitte Matignon pour se lancer dans l'aventure présidentielle. Dans la pure
tradition des marins, je lui souhaite " bon vent, bonne mer ".
L'homme a des qualités d'homme d'Etat, mais je me souviens la campagne des
primaires de 2011 où il avait notoirement échoué, à force d'écouter trop ces
mauvais conseillers obsédés par la " triangulation ". Avant de
trianguler, c'est-à-dire aller se situer sur les thèmes de la droite pour
démontrer une capacité de transgression et afficher sa liberté, il faut d'abord
rassembler les siens. Je serai un ami exigeant à son égard et lui rappellerai
sans cesse cette ardente obligation du rassemblement qui obéit à un ordre
historique : rassembler les siens pour rassembler la Gauche avant de rassembler les français. Le second
tour de l'élection présidentielle se situe après le premier, nous l'avons
oublié en 2002 ! Et le premier tour se situe après la primaire, Juppé l'avait
oublié.
Bernard CAZENEUVE accède à Matignon et il n'y avait pas meilleur
choix. Cet homme est LA grande révélation politique de ce quinquennat qui
s'achève. Il est bosseur, sérieux, compétent, honnête, à quoi j'ajoute deux
qualités essentielles pour moi : il est Républicain dans l'âme et il a le sens
du collectif. Ça n'est pas un malade du narcissisme et il sait très bien
résister à la tentation du superficiel et du spectaculaire. Il y a quelques
mois, il était en visite dans mon département pour deux jours et il était venu
à la maison, en toute intimité. Il nous avait livré son humilité et sa très
grande détermination face à la tâche si difficile qui était la sienne, Ministre
de l'Intérieur. Je lui avais dit ma complicité et mes encouragements. Bref,
j'ai confiance en lui et je crois vraiment que vous pouvez avoir confiance en
lui.
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