roman écrit en 1936-37 mais publié seulement après sa mort, en 1971. On dit de ce livre qu’il fut le brouillon de « L’étranger » écrit à partir de 1938, après l’abandon de ce manuscrit, et publié en 1942 même si Camus avait tout repris de zéro. De fait, même si ce livre est écrit non pas à la première personne comme l’Etranger mais à la troisième, Mersault a précédé Meursault et tous les deux sont des assassins. Mais si Meursault fut emprisonné et condamné, son prédécesseur ( dans le temps de l’écriture) réalisa un crime « parfait », jamais soupçonné. Et dans leur Algérie commune, l’un trouvera la sérénité aux portes de son exécution quand l’autre aura passé sa vie à courir après le bonheur, par le voyage, les femmes, le retour au pays, la construction d’un havre. Un parcours assurément nourri de la jeunesse difficile et ardente de l’auteur et de ses réflexions sur le bonheur qu’on retrouve aussi dans « Noces » ou sur l’argent comme cette célèbre sentence : « Je suis certain qu’on ne peut être heureux sans argent. Voilà tout. Je n’aime ni la facilité ni le romantisme. J’aime à me rendre compte. Eh bien, j’ai remarqué que chez certains êtres d’élite il y a une sorte de snobisme spirituel à croire que l’argent n’est pas nécessaire au bonheur. C’est bête, c’est faux, et dans une certaine mesure, c’est lâche. »
En tout cas, c’est un petit roman de Camus qui se lit presque comme un polar sauf qu’il amène à réfléchir aussi…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire