Le choix de cet éditeur est au cœur de la naissance de ce livre car Erik n’était pas un
« auteur Gallimard » : il le devient. Pourquoi ? Pour fuir ses traditionnels éditeurs ( Stock principalement, Fayard et quelques autres) placés désormais sous l’emprise de « l’ogre » dont il raconte l’histoire sous la forme d’un conte voltairien. L’ogre, bien évidemment, c’est Vincent Bolloré mais son identité n’est jamais citée et son histoire ici racontée est, on le devine un pamphlet catégorique sans être excessif. Mais l’aptitude du breton de l’Odet à dévorer les entreprises à coups de raids capitalistiques, bien loin de l’entrepreneuriat industriel classique y est décrite de façon à la fois sévère et drôle. L’auteur est un homme bien élevé et les coups en-dessous de la ceinture, notamment sur la vie privée, ne sont pas son genre. C’est très amusant à lire car le pamphlet n’est pas obsessionnel : il est noyé dans une tranche de vie de l’auteur, parsemé d’anecdotes autobiographiques, et de récits de rêves amusants. Et sa conclusion « Ah si les bretons connaissaient mieux le Tibet » , ode à l’ascétisme tibétain face à l’appétit dévorant de l’ogre, est à l’image du livre : drôle et convaincant.
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