Deux
jeunes femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une maternité
où
elles font « chambre commune » pour des accouchements qu’elles
n’ont pas vraiment souhaités l’une et l’autre. Et elles ont
l’occasion de nouer une amitié avant que leurs enfants, gardés «
en observation », leur soient rendus. Début d’une intrigue où
leurs destins vont à la fois évoluer parallèlement, et alterner
dans leurs rapports au bonheur. Avec, en fond de décor, les fantômes
du franquisme: le père de l’enfant de Janis, est un universitaire,
chercheur qui travaille avec une association qui œuvre pour la
réouverture des fosses communes dans lesquelles étaient jetées les
victimes du franquisme sans identification ni, bien sûr, sépultures.
Or Janis est originaire d’un village très rural de l’Espagne
profonde où existe une telle fosse et où la mobilisation pour son
ouverture est unanime. Ces deux intrigues vont évoluer parallèlement
jusqu’à la fin, heureuse en même temps que poignante, du film.
C’est du bon, du très bon Almodovar. Cet homme-là a un talent
tout particulier pour filmer les femmes et donner ainsi à ses films
un charme particulier. Il sait aussi marier les deux Espagnes,
l’actuelle et sa modernité et l’ancienne plus douloureuse et
déchirée. Mariage doublement réussi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire