Amateurs de lecture facile s’abstenir ! Celle-ci est fastidieuse...j’aurais même pu dire
« ennuyeuse » si, de fait, je n’avais jamais eu la tentation d’abandonner la lecture. L’histoire en elle-même n’est pas centrale ni même majeure : un jeune auteur sénégalais découvre un livre «Le labyrinthe de l’inhumain » d’un certain T.C.Elimane, un livre datant de 1938 à la durée de vie très courte puis qu’après qu’il fût accueilli quasi triomphalement, son auteur étant qualifié de « Rimbaud nègre », il fut vite rattrapé par une polémique le taxant de plagiat et, donc aussitôt retiré de la vente. Et ce jeune découvreur va partir en voyage sur les traces du livre, de son auteur, de ses éditeurs, un voyage qui va le mener en Europe, à Amsterdam, en Argentine, au Sénégal bien sûr, et où il va croiser les grandes tragédies du monde contemporain, de la Shoah au colonialisme.... mais si j’ose dire, cette histoire n’est qu’un prétexte : ce roman est, d’abord et avant tout, un essai sur la littérature. Il se veut même « hymne à la littérature » sur un mode que je qualifierais de shakespearien : le « être ou de pas être «devient « écrire ou ne pas écrire ».
On imagine alors que, pour être à la hauteur d’un tel projet, il faut « cotiser à la cause » !
J’entends par là, multiplier les angles, diversifier les témoignages, utiliser une écriture travaillée, soignée, un vocabulaire riche, original, une syntaxe sophistiquée. De ce point de vue, on est servi. Très bien servi. Trop bien servi ? De ce point de vue, je pense que les critiques littéraires qui, François Busnel en tête, ont usé de la dithyrambe à propos de ce livre, ont sans doute oublié ces excès pour tomber dans un snobisme littéraire classique et bien connu.
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