La
romancière franco-marocaine qui avait obtenu le Goncourt en 2016
pour son roman « Chanson douce »- qui ne l’était pas du tout !-
s’essaye à un genre très différent : une fresque s’étendant
sur une dizaine d’années, de la fin de la deuxième guerre
mondiale jusqu’à 1956, et qui se déroule au Maroc, à Meknès
pour être précis, et dans ses alentours.
Une
fresque familiale: un marocain qui s’est « engagé » ( il faut
mettre des guillemets car dans les colonies françaises l’engagement
a pu avoir des formes pour le moins contraignantes...) dans l’armée
française rencontre une jeune alsacienne quand il libère sa région
et l’emmène vivre au Maroc où il rêve d’installer une ferme à
25 kilomètres de Meknès et d’exploiter quelques terres achetées
par son père. Le couple va avoir très vite deux enfants mais tout
va être difficile : d’abord ce couple mixte franco-marocain a
quelque chose d’atypique ( d’habitude, dans les couples mixtes,
ce sont les hommes-colons qui sont européens...) et, pour cela, est
regardé de travers. Ensuite, les terres, bien que situées au milieu
d’exploitations luxuriantes tenues par des colons, ne sont pas si
riches. D’ailleurs, elles n’auraient pas été à vendre si elles
l’avaient été...Les conditions de vie sont difficiles, la ferme,
au début est privée de tout confort et donner une éducation à la
fille aînée exige de la placer dans une école française
catholique à la ville. Et la femme et l’homme de ce couple,
inéxorablement s’éloignent l’un de l’autre. Le tout dans une
ambiance politique tendue avec la montée du nationalisme qui, s’il
n’a pas atteint le degré de guerre dure et généralisée comme en
Algérie, n’en a pas moins connu quelques années de vraie
violence. Bref une ambiance qui n’est pas marquée par le bonheur
extatique d’une famille gaie et épanouie.
Le livre a du mal à démarrer, se perdant sans doute dans trop de descriptions d’ambiance, de décors ou de personnages qui ont un caractère que d’aucuns qualifieraient d’étouffant. Et puis, petit à petit, on s’installe dans la fresque, dans la famille, dans la ferme. Et on construit des souvenirs d’une époque particulière dans un pays attachant, comme si on y était . Un beau livre.
Le livre a du mal à démarrer, se perdant sans doute dans trop de descriptions d’ambiance, de décors ou de personnages qui ont un caractère que d’aucuns qualifieraient d’étouffant. Et puis, petit à petit, on s’installe dans la fresque, dans la famille, dans la ferme. Et on construit des souvenirs d’une époque particulière dans un pays attachant, comme si on y était . Un beau livre.
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