Jean-Marc
Sauvé est cet homme qui présidait la commission indépendante sur
les abus sexuels dans l’église catholique qui vient de rendre son
rapport aujourd’hui. Et quel rapport, quelles conclusions, quel
courage, quelle lucidité!! Quels chiffres !
Et
quel choc…
J’ai
connu Jean-Marc Sauvé et l’ai croisé plus d’une fois, et même
si nous n’étions pas intimes, j’ai pu apprécier ses qualités
immenses de serviteur de l’Etat. Je n’oublie pas qu’il fut un
proche collaborateur de Robert Badinter au moment de l’abolition de
la peine de mort, mais il n’y a sans doute pas de vrai hasard.
Je
me souviens qu’il ne fut pas seulement un « Haut fonctionnaire »
comme il est présenté aujourd’hui dans la presse, mais « Le plus
haut des fonctionnaires » puisqu’après avoir été Secrétaire
Général du Gouvernement - c’est alors que je l’ai connu-, il
fut Vice-Président du Conseil d’Etat ( qui préside de fait ledit
conseil puisque l’autorité politique lui a, de fait, délégué ce
pouvoir il y a longtemps ), la plus haute autorité de la justice
administrative de la République.
Ce
parcours et les qualités personnelles exceptionnelles qu’il a
révélées expliquent le sérieux et l’honnêteté du travail
rendu public aujourd’hui.
Mais
il est un point qui m’intéresse encore plus à son sujet : c’est
que Jean-Marc Sauvé est un catholique assumé. Mais, et là j’ajoute
un qualificatif personnel qui va encore m’attirer des critiques
véhémentes, c’est un «catholique laïc ». Que veux-je dire par
ce concept ? Cela signifie que, pour lui, les lois de la République
sont supérieures aux lois religieuses et, en particulier, que la
justice de la République doit l’emporter sur la justice
religieuse. Tu crois ou tu ne crois pas, si tu crois tu crois à la
religion de ton choix, si tu ne crois pas tu peux être athée ou
agnostique ou simplement indifférent à la chose religieuse, mais on
a les mêmes droits et les mêmes devoirs, nous sommes égaux en
droit.
Ce
rapport est une démonstration spectaculaire, une démonstration
appliquée et concrète du principe de laïcité et de
l’universalisme républicain dans la mesure où le catholique qu’il
est, au nom des lois de la République, condamne sévèrement
l’église de sa religion. Et ça lui donne une valeur
supplémentaire.
Oui,
honneur à Jean-Marc Sauvé.
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