Juliette Greco avait la beauté d’une femme libre, tellement libre que presque
sauvage, le charme sensuel d’une femme émancipée, le regard profond d’une femme intelligente et cultivée, la voix grave et émouvante d’une femme tendre et chaleureuse.Elle incarnait au plus au point l’insouciance du « qu’en dira-t-on », le goût immodéré de la liberté en commençant par la sienne, la poésie triomphante de Saint Germain des Prés, celui de Miles Davies et Boris Vian, celui d’avant les snobs de la gauche caviar...
Elle avait des convictions à l’identique, libres et passionnées, engagées aussi.
Je l’ai rencontrée une seule fois : c’était lors de la campagne électorale de 2002, quand un collectif de femmes avait organisé une rencontre pour la parité au Palais des Sports, autour de Lionel Jospin. Je l’y avais accueillie en me présentant. « Je vous en prie, m’avait-elle dit, je ne suis pas ignorante, je sais très bien qui vous êtes. Donnez-moi le bras je vous prie, je n’y vois pas très bien aujourd’hui ». Et je suis entré dans la salle au bras de cette Grande et belle femme, l’accompagnant jusqu’à sa place..... contact physique bien léger, bien furtif, mais tellement émouvant !
Hommage à cette grande dame.
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