J'apprécie beaucoup Daniel Cohen, économiste réputé, Directeur du Département d'économie de l'Ecole Normale supérieure, intellectuel engagé du côté de l'humanisme et de valeurs qui me sont chères, et comme je le connais un peu, insuffisamment à mon goût, je lui voue aussi sympathie et amitié.
Il faut dire que l'homme est brillant et bougrement intéressant. Pourtant, malgré tous ces préjugés favorables, je suis resté sur ma faim avec cette lecture d'un ouvrage ambitieux qui s'appuie sur le fameux ouvrage de Jean Fourastié, "Le grand espoir du XXème siècle " paru en 1949..... il y a bientôt 70 ans, devenu un classique de l'économie politique et dont toutes les théories ont été confirmées . En particulier le rôle central donné au progrès économique et à son évolution pour expliquer les révolutions agraire d'abord, industrielle ensuite ... et, maintenant la révolution des services et l'avènement de la société digitale (que n'avait pas prévu Fourastié, n'exagérons pas, mais qui est au cœur du raisonnement de Daniel Cohen).
Mais pour arriver à cette société digitale, l'auteur prend de drôles de détours ! Un accent très appuyé donné à mai 68, qui ne me parait pas convaincant du simple point de vue économique, un retour sur la théorie des cycles de Kondratiev qui n'apporte pas grand chose de mon point de vue , et une tentation un peu facile de parler de tout au nom d'un œcuménisme, respectable quand il s'agit de se référer à l'humanisme d'un bel esprit du XXIème siècle, mais qui peut tomber dans la facilité : je n'ai pas aimé, en particulier ce passage sur le radicalisme musulman et l'évocation du débat et du clivage intellectuel qui oppose Olivier Roy et Gilles Kepel, traité en quelques lignes et tranché curieusement.
Et puis, même sur la société digitale qui se dessine et dont l'avènement est l'aboutissement du raisonnement de Daniel Cohen, je regrette que dans la balance avantages-inconvénients qu'elle présente, et au chapitre de ses risques, il ne fasse état que de la situation ultra-dominante des GAFA sans même évoquer d'autres risques et dangers comme l'aliénation à l'écran, la déshumanisation des rapports sociaux ou le déchaînement d'agressivité des réseaux sociaux.
Mais bon, c'est un livre vraiment intéressant : simplement il prend trop de détours pour parvenir à sa conclusion et pas assez pour traiter de celle-ci...
Mais pour arriver à cette société digitale, l'auteur prend de drôles de détours ! Un accent très appuyé donné à mai 68, qui ne me parait pas convaincant du simple point de vue économique, un retour sur la théorie des cycles de Kondratiev qui n'apporte pas grand chose de mon point de vue , et une tentation un peu facile de parler de tout au nom d'un œcuménisme, respectable quand il s'agit de se référer à l'humanisme d'un bel esprit du XXIème siècle, mais qui peut tomber dans la facilité : je n'ai pas aimé, en particulier ce passage sur le radicalisme musulman et l'évocation du débat et du clivage intellectuel qui oppose Olivier Roy et Gilles Kepel, traité en quelques lignes et tranché curieusement.
Et puis, même sur la société digitale qui se dessine et dont l'avènement est l'aboutissement du raisonnement de Daniel Cohen, je regrette que dans la balance avantages-inconvénients qu'elle présente, et au chapitre de ses risques, il ne fasse état que de la situation ultra-dominante des GAFA sans même évoquer d'autres risques et dangers comme l'aliénation à l'écran, la déshumanisation des rapports sociaux ou le déchaînement d'agressivité des réseaux sociaux.
Mais bon, c'est un livre vraiment intéressant : simplement il prend trop de détours pour parvenir à sa conclusion et pas assez pour traiter de celle-ci...
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