Jérôme Ferrari revient en Corse pour ce roman comme pour celui qui lui avait valu le Goncourt en 2012 avec " Le sermon sur la chute de Rome" . Une Corse qu'il connaît bien puisqu'il y vit et y enseigne la philosophie.
Un roman qui est un hommage funèbre - un roman sombre donc ...- à Antonia, une photographe Corse , morte à 38 ans dans un accident de la route au petit jour sur une route sinueuse de l'île alors qu'elle revenait de Calvi où elle avait fait les photos officielles d'un mariage et où elle avait retrouvé un légionnaire serbe qu'elle avait connue dix ans auparavant, dans un reportage sur le conflit en ex-Yougoslavie. Le prêtre qui va dire la messe de ses obsèques est son oncle, parrain , confident et ami intime. Et son oraison, comme le livre, est une occasion de revisiter la vie d'Antonia, " A son image" c'es à dire à l'image des photos prises par elle . Mais la vie d'Antonia était partagée entre les photos de mariage ou de reportages dans des fêtes de villages qu'elles réalisait pour le quotidien de l'île, photos sans grand intérêt pour elle si ce n'est pour gagner sa vie, et ses photos non publiées comme celles sur ces reportage dans les Balkans où elle croisa la violence, la vraie. Ajoutez à cela sa vie pendant longtemps avec un chef nationaliste dont elle s'était séparée par refus d'une vie à attendre ses retours de prison et par mépris pour ces querelles entre factions qui sont si loin des vraies misères du monde, un nationaliste qui mourra de cette violence Corse souvent folle ....et ça donne à l'exercice du prêtre une couleur parfois décousue mais émouvante.
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