Lu " l'homme au défi des crises" de Didier Le
Bret aux éditions Robert Laffont. DIDIER Le Bret est un diplomate qui fut
notamment ambassadeur en Haïti lors du dernier et terrible tremblement de terre
qui a meurtri ce pays. Il a ensuite dirigé la cellule de crise du Quai d'Orsay
avant de devenir coordonnateur national du renseignement. Il livre ici un essai
original et facile à lire sur la notion de crise, dans toute sa variété et sa
diversité , politique, militaire, économique, écologique, sanitaire ... mais le
sous-titre du livre, " pourquoi le pire n'est jamais certain" éclaire
cet essai d'un optimisme raisonnable. DIDIER Le Bret, comme Michel Serres,
insiste sur le fait que le monde n'a jamais été si apaisé, que le nombre de
victimes de morts violentes ne cesse de décroître, de même que la pauvreté, et
il esquisse quelques pistes de solutions d'avenir dont des réflexions utiles
sur la société de l'éducation.
Lu aussi " Thea" de MAZARINE PINGEOT aux éditions JUILLARD. J'ai vraiment
beaucoup aimé ce livre, dernier roman de MAZARINE Pingeot, et pas seulement
parce que j'ai un préjugé amicalement favorable à l'auteur. Non, j'ai été
vraiment séduit par la fragilité psychologique et sentimentale de l'héroïne du
livre, une jeune étudiante de La Sorbonne au début des années 80, écartelée
entre ses parents , pieds noirs rapatriés d'Algerie aux tendances politiques de
droite extrême et son amoureux, réfugié politique argentin, victime de la
dictature de Videla dont on devine que les convictions sont aux antipodes de
l'échiquier politique. Réfugié politique d'extrême gauche venu d'Amérique du
Sud contre réfugiés politiques d'extrême droite venus d'Algérie. On peut
trouver que ce parallèle est un peu facile, mais il fonctionne bien parce qu'il
n'est pas lourdement souligné . La liaison de Thea avec cet argentin va ,
évidemment , l'éloigner de ses parents avec lesquels elle était déjà au bord de
la rupture depuis longtemps. Mais la rupture inévitable avec ce réfugié qui ne
rêve que de retourner dans son pays lui
permettra de découvrir ses parents. C'est bien écrit, c'est subtile et fin.
C'est un beau livre.
Lu " Celle qui fuit et celle qui reste" ,
troisième tome de " l'ami prodigieuse" de Elena Ferrante, paru chez
Gallimard, traduit de l'italien par Elsa
Damien . J'avais tellement aimé les deux premiers tomes ! Le charme envoûtant
de cette écriture, cette merveilleuse histoire de femmes du Sud de l'Italie et
des quartiers populaires de Naples, enfance puis adolescence, m'avaient tant
séduit ! Je craignais un retour de manivelle, un essoufflement, une saturation
, que sais-je ? Eh bien non, le troisième tome , celui des femmes mûres, des
mariages et des maternités, est à l'image de deux premiers ! Avec , peut-être
quelque chose en plus : l'approche de la féminité, des personnalités féminines,
des psychologies féminines ...avec un zeste de féminisme fort bienvenu. Non ,
franchement, je vais vous dire : j'attends le quatrième tome avec impatience ..
Un dernier mot : le pseudo journaliste qui , ne
respectant pas la volonté d'incognito de Elena Ferrante, et à coup
d'inquisition fiscale, a cru dévoiler ce secret, n'est pas seulement un goujat.
C'est un imbecile inculte qui ne comprend rien à la volonté d'une auteure qui a
la prétention de croire que sa personne n'apporterait rien de plus à son œuvre.
On peut le discuter, mais d'abord on doit le respecter.
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