La disparition de Jacques Fournier est une bien triste nouvelle.
Jacques a tenu une place
énorme dans ma vie.
D’abord parce qu’il
était le père de Denis, mon ami, mon frère, mon pilier gauche au
rugby dans la si fameuse équipe de l’université de Nanterre, mon
équipier modèle de navigation, parti si tôt, trop tôt, beaucoup
trop tôt. Je pense à lui si souvent avec émotion que la
disparition de son père ramène tout à la surface de ma mémoire.
Je ne peux oublier nos soirées à l’île d’Yeu dans leur maison
familiale, quand nous étions en escale...
Ensuite parce que lorsque
j’ai adhéré au PS en 1973 dans les Hauts de Seine, Jacques était
le leader du CÉRÈS dans ce département . Il m’y a invité, avec
insistance, mais j’ai résisté à son invitation...
Puis je l’ai retrouvé
à Sciences Po à la même époque où il était, avec Nicole
Questiaux vers qui vont ce soir mes pensées affectueuses, le
titulaire de la chaire de politique sociale. J’étais son étudiant.
Un cours magistral dans le sens le plus noble du terme qui m’a
beaucoup marqué, et j’oserais dire dans une formule lapidaire
voire simpliste, qui m’a appris que dans « socialisme » il y a,
d’abord et avant tout « social ».
Et puis, bien sûr, il y
a l’aventure de 1981 qui nous a tant réunis. Jacques, comme
Secrétaire général adjoint ( de Pierre BEREGOVOY) et moi, comme
chef de cabinet , étions dans la première équipe de François
Mitterrand à l’Elysée, celle du 22 mai, et j’en garde un
souvenir évidemment ému. Car cette première équipe était d’abord
et avant tout constituée de militantes et de militants.
Jacques était à la fois
authentique et discret. Authentique par la force de ses convictions
anciennes et discret car hermétique à tous les effets pervers des
jeux de rôles et de médiatisation narcissique. Travailler avec lui
était simple car peu lui importait les faux-semblants et les jeux de
rôle : seul le fond des choses l’intéressait.
Je
veux rendre un hommage particulier à ce grand serviteur de l’Etat
et à ce militant exemplaire, ce socialiste toujours fidèle à son
idéal, et j’adresse à sa famille mes pensées attristées,
solidaires et très chaleureuses.
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