J'ai
été particulièrement ému par la lecture publique de Fanny
COTTENCON de
différents journaux intimes consacrés à mai 68, qui
ont permis de revisiter ces moments de l'histoire de France à partir
de témoignages extrêmement divers, la conférence passionnante de
Jean-Noel JEANNENEY sur le rôle des journaux intimes dans l'histoire
et, pour finir, cet échange plein de tendresse entre Claire
CHAZAL et Jane BIRKIN, devant 600 personnes dans le joli jardin du
presbytère du village, autour du journal intime que cette dernière
vient de publier.Et j'ai profité de ce festival pour lire, ou relire, trois ouvrages directement liés à ce festival : " Monkey diaries " de Jane BIRKIN, justement, paru chez Fayard, journal intime qui porte sur la période 1957-1982, dans lequel l'auteur dit tout de sa vie avec une touchante ingénuité, et notamment de son histoire avec l'homme de sa vie, Serge GAINSBOURG, fragile, infidèle et addicte à l'alcool. Un homme qu'elle a quitté un jour pour se préserver elle-même mais qu'elle a toujours aimé et qu'elle aime encore.
"Puisque tout passe" de Claire CHAZAL, paru chez Grasset n'est pas à proprement parler un journal intime encore que.....encore que sans l'air d'y toucher, par petites touches subtiles et sensibles, l'auteure dit tout d'elle. Tout ou presque : ses parents grands bourgeois pleins de principe, ce père adoré avec lequel le dialogue est si difficile, les hommes de sa vie et les ruptures douloureuses, la dépression, la maternité et un fils vénéré, la fin du journal de 20h et la rupture avec TF1 et, in fine, un compagnonnage à la fois complaisant et douloureux avec la solitude. Un livre de femme très sensible qui m'a beaucoup touché.
Enfin, j'ai profité de ce festival pour lire , ou plutôt relire - mais c'était il y a 55 ans ?...-
"Le journal d'Anne Franck" paru en livre de poche, sans doute le journal intime le plus célèbre de l'histoire de l'humanité. Bouleversant témoignage d'une adolescente juive , cachée avec sa famille et quatre autres personnes dans l'annexe d'une entreprise du centre d'Amsterdam entre 1942 et août 44 c'est-à-dire quand elle a entre 13 et 15 ans. Bouleversant témoignage où se mêlent les sentiments en éveil d'une adolescente à l'égard de ses parents, des premières menstruations et des prémices d'une sexualité naissante, autant que les réflexions sur la guerre et ce qu'elle et sa famille devinent des trains qui partent , remplis de juifs, pour des destinations inconnues.
Bouleversant témoignage qui s'achève en août 44, à la veille d'une descente de la Gestapo sur dénonciation et la déportation vers les camps où elle mourra du Tiphus avec sa sœur, après sa mère, quelques mois plus tard, en janvier 45.
" Kitty", c'est le nom qu'Anne Franck donnait à son journal , confident de tous les jours, témoin exceptionnel de cette destinée tragique comme il y en eut tant d'autres.
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