jeudi 11 juin 2015

Mission sur la Libye




Rencontre au Caire avec le Maréchal Sissi, Président de la République Egyptienne.
L’homme nous accorde une heure entière d’entretien. Il est affable, presque chaleureux.
Il n’a rien des apparences d’un dictateur sanguinaire soucieux d’écraser sous sa botte son peuple martyrisé. Je n’oublie pas, bien sûr, les centaines de condamnations à mort prononcées ces derniers mois par une justice devenue folle. Mais j’apprends, au Caire, qu’aucune de ces condamnations n’a été exécutée et que sans doute – mais il faudra en juger – elles ne le seront pas.
L’homme n’a rien à voir, non plus, avec un militaire borné – tous les militaires ne le sont pas ! – seulement épris de  théories militaires.
Il raisonne large et haut : la Région et sa nécessaire stabilisation. Et, de ce point de vue, il a du mal à cacher son angoisse de voir son pays potentiellement « encerclé » par DAECH ou ses alliés, qui combattent l’Egypte à l’est dans le Sinaï, au Sud avec BOKO-HARAM, et maintenant à l’ouest en Libye.
Ce sujet, la Libye, qui nous a amené la semaine dernière à Tunis, aujourd’hui au Caire, demain à Alger, est la question prioritaire pour les Egyptiens qui feront tout pour éviter qu’un Etat Islamiste se mette en place à leur frontière (les 2 pays ont 1200 km de frontière).
Et, dans son approche du dossier, il ne peut s’empêcher de pointer du doigt les deux grands responsables, ceux qui mettent de l’huile sur le feu en armant les forces de Tripoli contre le gouvernement « légitime » : le Qatar et la Turquie.
                Pendant ce temps, le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Bernardino LEON doit présenter cette semaine au Maroc, son 4 ème projet d’accord de paix en Lybie. Comment disent nos amis là-bas, déjà ? Inch’Allah !!
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Alger, entretien avec Abdelkader MESSAHEL, Ministre du gouvernement algérien chargé de l’Afrique, du Maghreb, de la ligue Arabe. Homme solide, sérieux, politique. Il nous parle de la crise libyenne sans concession mais avec amitié : il n’a pas approuvé l’intervention de la France en 2011 mais nos relations n’ont jamais été aussi amicales.

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