samedi 9 avril 2022

Lu « Ton absence n’est que ténèbres » de Jón Kalman Stefánsson , traduit de l’islandais par Eric Boury et paru chez Grasset.

Stefánsson est un auteur islandais contemporain traduit dans le monde entier qui a
rencontré de gros succès, notamment avec « Asta » paru en 2018.

Un de mes très chers amis, Yves LEBAS, arlésien d’adoption m’avait lancé une injonction quasi-comminatoire : « il faut que tu lises cela, c’est un bijou ». Et je me suis donc précipité chez le libraire……Pour la lecture, en revanche, point de précipitation : d’abord parce que c’est un sacré pavé de 600 pages, ensuite parce que c’est une écriture difficile, à la fois originale et audacieuse, parfois dérangeante - je me suis pris à relever les participes pour comprendre qui parle, un homme ou une femme … !-, enfin parce qu’on vit ces heures dans une ambiance lourde, grave, nostalgique où l’on rencontre à la fois des sentiments puissants et des destins tragiques: « la mort est la sœur de l’attente »…..
Et c’est une écriture, une littérature à bien des égards désarçonnante dans la mesure où les histoires humaines se croisent et se décroisent, d’une famille ou d’un amour à l’autre, d’un lieu ou d’une époque à l’autre, le tout formant un puzzle ou une mosaïque où l’ambiance générale emporte tout: car « ce qui compte, c’est de continuer les histoires qu’on a commencées »…..
Le décor est un fjord profond et sauvage de l’Ouest de l’Islande où sont installées quelques très rares fermes d’éleveurs de moutons. Mais il n’est pas interdit d’y retrouver des exodes vers la ville, le village plus loin, ou bien l’exil vers le Canada ou Marseille.
Et l’héroïne centrale du livre pourrait bien être l’écriture elle-même, présente mais discrète à travers quelques échanges entre l’auteur et un chauffeur de bus, l’écriture qui ralentit la course du temps….

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