lundi 29 juin 2015

Terrorisme islamiste

Le terrorisme islamiste frappe à nouveau la France, en Isère.
Horreurs des horreurs ; la victime décapitée.
Ceux qui n'ont pas encore compris que notre pays est en guerre l'admettront-ils enfin ?

Et ceux qui n'ont pas compris que la seule réponse crédible est l'union nationale, et qui croient pouvoir servir à cette occasion, une petite soupe politicienne, ne peuvent-ils se taire ?
Tunisie - Sousse, la même horreur, la même violence aveugle, la même barbarie. Et, donc, la même réaction déterminée à faire face. En y ajoutant la solidarité entière avec ce pays, la Tunisie, jeune démocratie fragile aux côtés de laquelle notre présence amicale est indispensable.

Film "Love"

Le cinéaste français Gaspar NOÉ propose un film « Love » dont on dit qu'il est très « osé » du point de vue de la sexualité.
La commission des œuvres cinématographiques du Centre National du Cinéma décide une « interdiction aux moins de 16 ans » … et la Ministre de la Culture demande un second visionnage en vue d'une interdiction aux moins de 18 ans.
Comment dire les choses ? Je n'aime pas quand les Ministres de la Culture s'occupent de censure …

En Corse, annulation de la fête annuelle d'une école

En Corse, on a dû annuler la fête annuelle d'une école à cause de menaces proférées contre une enseignante. La cause de ces menaces ? Elle avait proposé non pas de faire chanter à ses élèves une chanson en arabe comme certains médias – réducteurs (comme toujours !) l'ont dit, mais de la chanter en 5 langues : le Français, le Corse, l'Anglais, l'Espagnol … et l'Arabe. Ce qui n'est pas exactement la même chose. Des nationalistes, toujours en recherche de bêtise violente – quand ça n'est pas de violence bête … – s'y sont opposés et ont menacé.
Et, malheureusement, l'Etat et les élus ont cédé : ils ont annulé la fête. C'est encore pire.

Lu "Les ombres d'un Président"

« Les ombres d'un Président » de François BAZIN, paru chez PLON. François BAZIN, qui a longtemps été chef du Service Politique du Nouvel Observateur, est sous doute le journaliste qui connaît le mieux François Hollande. Qui connaît très bien sa psychologie en particulier. Il livre ici un portrait politico-psychologique du Président, sévère, très sévère, mais jamais excessif ni aveugle et pertinent à souhait.

mercredi 24 juin 2015

"Poésies" de fabrice Lucchini


Il faut aller voir le spectacle « Poésies » de Fabrice Lucchini au théâtre des Mathurins !!

               De Rimbaud à Baudelaire, de Céline à Proust, de Labiche à La Fontaine, avec un peu de Hugo, de Cioran ou de Verlaine, Lucchini, deux heures durant, nous promène dans la littérature et la poésie française. Le tout agrémenté, bien sûr, de ses commentaires personnels où sa passion de la langue et de la culture française s’exprime librement avec tout l’humour qu’on imagine.
Mais dépêchez-vous de réserver, il n’y a que 420 places par jour et tout est plein jusqu’à janvier 2016.
               Ceci, d’ailleurs, amène à la réflexion : que révèle ce succès incroyable ? Un besoin de culture et même, j’ose le proposer, un besoin de repères, de sens, un besoin identitaire.
L’identité française, celle de notre géographie, celle de notre histoire, elle est aussi là : dans notre langue et dans notre littérature.

 

vendredi 19 juin 2015

Tuerie de Charleston : l’horreur raciste primaire.


Ce qui est sûr, c’est que si je faisais de la politique aux Etats-Unis  je militerais depuis longtemps dans le mouvement contre la vente libre des armes à feu. Les Etats-Unis n’y échapperont pas, tôt ou tard. Mais franchement le plus vite sera le mieux.

lundi 15 juin 2015

Lu « De Révolution en République - les chemins de la France »

Lu « De Révolution en République, - les chemins de la France » de Mona OZOUF chez Gallimard dans la collection Quarto, cette formule qui permet de réunir des textes nombreux de l'auteur sur un thème donné et ordonné. Ici 1335 pages au total …
J'ai déjà dit et écrit l'estime, le respect, l'admiration et, j'ose le dire, l'affection que je porte à Mona OZOUF, historienne bretonne et républicaine, républicaine et bretonne, femme de gauche, intelligence et culture hors pairs. Elle livre-là un monument exceptionnel sur l'histoire de France depuis la Révolution jusqu'à l'installation définitive de la République. Sans chronologie mais à travers beaucoup de thèmes. Et c'est là que la formation initiale de Mona OZOUF est d'un grand apport : elle est philosophe et traite ici de philosophie politique.
Et c'est sur deux thèmes particuliers – et si essentiels ! – qu'elle est la plus convaincante : l'identité française (qu'elle définit autour du triptyque « Etat et centralisation / obsession de l'Unité / ambition de l'universalisme ») et le couple infernal unité / diversité, où sa démonstration est convaincante : loin de s'opposer artificiellement, unité et diversité se nourrissent l'une de l'autre, la République étant une synthèse féconde des deux.
Cet ouvrage-là est à laisser sur le coin de son bureau pour s'y replonger autant que de besoin. Une sorte de bible républicaine … Les laïcs, mes amis, me pardonneront cette expression.

jeudi 11 juin 2015

11 Juin 2015


Aujourd’hui, j’enterre et je pleure André LASCOMBES, parti à 88 ans. Pour beaucoup son nom ne dit rien. C’était un instituteur de la République, un de ces hussards noirs de la République qui avait commencé sa carrière dans le Gers et l’avait finie en Bigorre, à Maubourguet. Elu Maire de son village, Labatut-Rivière, en 1989, passionné du bien public, il avait été le secrétaire de la section socialiste locale, celui qui m’avait tendu la main, ouvert les bras à mon arrivée dans ce département il y a bientôt 30 ans. Un ami fidèle.

Vincent Lambert




La vidéo montrant Vincent Lambert sur son lit de souffrance passe sur toutes les chaînes de télé.
L’indécence.
Une forme de nausée aussi.
Où va-t-on s’arrêter dans la surenchère du voyeurisme et la dictature de l’émotion ?
Quand la raison collective reprendra-t-elle le dessus ?

Mission sur la Libye




Rencontre au Caire avec le Maréchal Sissi, Président de la République Egyptienne.
L’homme nous accorde une heure entière d’entretien. Il est affable, presque chaleureux.
Il n’a rien des apparences d’un dictateur sanguinaire soucieux d’écraser sous sa botte son peuple martyrisé. Je n’oublie pas, bien sûr, les centaines de condamnations à mort prononcées ces derniers mois par une justice devenue folle. Mais j’apprends, au Caire, qu’aucune de ces condamnations n’a été exécutée et que sans doute – mais il faudra en juger – elles ne le seront pas.
L’homme n’a rien à voir, non plus, avec un militaire borné – tous les militaires ne le sont pas ! – seulement épris de  théories militaires.
Il raisonne large et haut : la Région et sa nécessaire stabilisation. Et, de ce point de vue, il a du mal à cacher son angoisse de voir son pays potentiellement « encerclé » par DAECH ou ses alliés, qui combattent l’Egypte à l’est dans le Sinaï, au Sud avec BOKO-HARAM, et maintenant à l’ouest en Libye.
Ce sujet, la Libye, qui nous a amené la semaine dernière à Tunis, aujourd’hui au Caire, demain à Alger, est la question prioritaire pour les Egyptiens qui feront tout pour éviter qu’un Etat Islamiste se mette en place à leur frontière (les 2 pays ont 1200 km de frontière).
Et, dans son approche du dossier, il ne peut s’empêcher de pointer du doigt les deux grands responsables, ceux qui mettent de l’huile sur le feu en armant les forces de Tripoli contre le gouvernement « légitime » : le Qatar et la Turquie.
                Pendant ce temps, le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Bernardino LEON doit présenter cette semaine au Maroc, son 4 ème projet d’accord de paix en Lybie. Comment disent nos amis là-bas, déjà ? Inch’Allah !!
*
*        *
Alger, entretien avec Abdelkader MESSAHEL, Ministre du gouvernement algérien chargé de l’Afrique, du Maghreb, de la ligue Arabe. Homme solide, sérieux, politique. Il nous parle de la crise libyenne sans concession mais avec amitié : il n’a pas approuvé l’intervention de la France en 2011 mais nos relations n’ont jamais été aussi amicales.

lundi 8 juin 2015

Lu "Check-point"

Lu « Check-point » de Jean-Christophe RUFFIN chez Gallimard.
Une association humanitaire lyonnaise envoie un convoi de deux camions de médicaments, de vivres et de vêtements dans l'ex-Yougoslavie du temps de la guerre. Quatre hommes et une femme conduisent ce camion.
Et l'on apprend que deux de ces hommes ont été des militaires ayant servi dans les casques bleus sur place quelques années avant, qu'un troisième est un agent des services de renseignement, qu'il y a des explosifs cachés dans le chargement, que la femme tombe amoureuse …
Dans l'ex-Yougoslavie tourmentée, déchirée par la guerre, le convoi progresse, de « check-point » en « check-point ».
C'est bien écrit. L'intrigue est intéressante. C'est sérieux et grave.
A lire, oui.

Il est curieux ce Montebourg.



Il dit  quitter la politique, mais il veut y intervenir toujours.

Il ne va pas au Congrès de Poitiers, mais il s’y impose par voie de presse.

Dehors ou dedans, dedans ou dehors, il ne sait pas choisir.

Voudrait-il avoir tous les avantages de la politique sans en avoir les inconvénients ?

Participer au débat d’idées sans mettre les mains dans le cambouis ?

Et puis, comble du paradoxe et de la contradiction : il cosigne son texte avec un banquier milliardaire… Ce qui pour donner des leçons de « gauche »  n’est sans doute pas le plus convaincant.

Conclusion : Montebourg n’en a peut-être pas encore conscience mais il est vraiment sorti de la politique. Il est dans un autre monde.

jeudi 4 juin 2015

Lu « Mitterrand », la biographie de Michel Winock paru chez Gallimard.


On a tout dit, tout lu sur Mitterrand. En tout cas j’ai tout lu. Et donc je n’ai rien appris sur Mitterrand dans ce livre. Mais, j’en ai beaucoup appris sur son auteur ! Historien de grande qualité, professeur à Science Po, il est un homme de gauche depuis toujours, depuis longtemps. Mais un homme  de la « 2ème gauche ». Un rocardien. Et sa biographie est à lire à cette aune-là. Un livre honnête, très critique sur Mitterrand mais aussi très respectueux voire admiratif. A lire en tout cas.

Si j’osais une critique je dirais qu’il est peut-être dommage que cet esprit-critique si nécessaire, si acéré, ne le soit plus du tout quand l’auteur évoque Rocard ! Sourire…

lundi 1 juin 2015

Mission parlementaire à Tunis

En fait, nous travaillons sur le dossier de la Libye mais comme ce pays vit une situation délicate et sécuritairement troublée qui interdit plus ou moins de s'y rendre, nous « tournons autour » en rendant visite aux voisins frontaliers de la Libye : aujourd'hui Tunis, la semaine prochaine Alger et Le Caire.

Nous rencontrons à l'Assemblée Nationale, deux députés de la majorité gouvernementale, l'un de Nidaa TOUNES, le parti du Président ESSEBSI, l'autre de ENNHADHA, le parti islamiste de Rached GHANNOUCHI.

Cette alliance interpelle car les islamistes d'ENNHADHA qui gouvernaient jusqu'aux dernières élections dans le cadre de la « troïka » avec le Président de la République, MARZOUKI et celui de l'Assemblée, BEN JAAFAR, ont échoué et se sont discrédités. Notamment par leur indulgence à l'égard des islamistes intégristes et les terroristes.

Discrédités au point qu'ils ont perdu les élections et n'ont même pas présenté de candidat à l'élection présidentielle.

Mais ESSEBSI, le nouveau Président, homme sage de 88 ans, a compris que la Tunisie avait besoin de rassemblement et d'unité et, une fois élu, il a tendu la main aux islamistes qui ont accepté cette main tendue. Et ils gouvernent ensemble. Mais ils gouvernent ensemble sous la direction et le leadership d'ESSEBSI. Celui-ci, en bon stratège, a compris que, pour isoler les islamistes intégristes et fanatiques, il faut associer les islamistes modérés et légitimistes. Les rejeter, ce serait reprendre le risque de les jeter dans les bras des intégristes.

Et la stratégie d'ESSEBSI marche. Pour l'instant en tout cas.

Car la question posée est simple : GHANNOUCHI, redoutable politicien, est-il fiable ?

Et je me souviens de la réponse que nous faisait toujours François Mitterrand quand on l'interrogeait sur la loyauté ou la fiabilité d'un partenaire : « je ne sais pas s'il est fiable, mais je fais « comme si » … comme si il était fiable et loyal ». Et ça permet d'avancer.