dimanche 31 juillet 2022

Lu « L’affaire Alaska Sanders » de Joël Dicker paru chez Rosie & Wolfe.

 Je poursuis mes lectures estivales parmi les auteurs à grand tirage avec le dernier
Joël Dicker et je ne suis surpris en rien : encore un livre qui se «dévore » truffé de rebondissements incessants. Alaska Sanders est une jeune femme magnifique de 22 ans retrouvée morte sur une plage du New Hampshire ce qui provoque évidemment une enquête.

Deux surprises néanmoins: ce coup-ci, l’auteur se met en scène en tant qu’auteur à succès qui se joint aux enquêteurs pour les aider dans leurs recherches; genre littéraire particulier et enquête particulière aussi tant on imagine mal des enquêteurs, dans quelque pays que ce soit, incorporer un écrivain au sein de leur équipe ….Mais bon.
Deuxième surprise, moins originale celle-là: l’impression du déjà vu. J’entends par là que « L’affaire Alaska Sanders » ressemble à s’y méprendre à « La vérité sur l’affaire Harry Quebert », du même auteur paru en 2008, son premier grand succès. Même ambiance, mêmes paysages, ceux de la côte Nord-Est des USA, mêmes régions, même type d’assassinat, même type d’enquête à rebondissements permanents, mêmes policiers, même conteur, le romancier Marcus Goldman….
Bref, c’est haletant, facile à lire, dévorez le à souhait …mais avec un certain goût de déjà vu. La même recette.

vendredi 29 juillet 2022

Bref passage dans l’île de Korcula en Croatie...

 

    ...pour présenter mon dernier livre « 3000 ans après Ulysse » https://jeanglavany.blogspot.com/2021/03/je-publie-aujourdhui-aux-editions.html au festival littéraire organisé par un libraire français, Joseph Le Corre, qui a installé là une librairie franco-croate, initiative aussi originale que réussie où l’on échange sur la culture méditerranéenne. Par cette belle soirée d’été, sur la terrasse d’une vieille demeure à deux pas de la citadelle, je suis interrogé par un journaliste italien vivant à Zagreb et traduit par son épouse, croate. 

Ce petit pays de 4 millions d’habitants, membre de l’Union et bientôt de la zone euro, accueille des millions de touristes chaque année et se bat pour sa langue, sa culture, sa littérature. Et ce libraire français occupe sa retraite intelligemment avec son festival jeune et sympathique qui ne demande qu’à grandir.

jeudi 28 juillet 2022

A l’occasion d’un mariage amical, retrouver l’Andalousie.

 Dans la chaleur étouffante de l’été, l’Andalousie éternelle : celle de l’Alcazar de Séville et ses jardins verdoyants, ombragés, apaisants; celle de l’Alhambra de Grenade et son palais aux couleurs de l’islam des Lumières, ses remparts régnant en maîtres sur une ville blanche et ocre; celle de la Mezquita -cathédrale de Cordoue , où deux grandes religions monothéistes se conjuguaient - et se conjuguent encore ! Au moins par l’architecture des lieux…- dans une harmonie grandiose qui ne fit hélas que bien peu d’héritiers. Oui, l’Andalousie éternelle qui nous gratifia d’un flamenco « spontané » et envoûtant sous les arcades de la Plaza de Espagna à Séville, pour conclure.  

L’Andalousie éternelle.

lundi 25 juillet 2022

Lu « NOA » de Marc Levy, paru chez Robert Laffont.

Le roi des best-sellers a encore frappé et son rythme annuel laisse pantois même si
je n’en lis qu’un sur quatre ou cinq. Mais cette littérature que je m’obstine à qualifier «de vacances » sans que cela ait le moindre soupçon péjoratif dans mon esprit, est tellement agréable à lire ! Tellement facile. Tellement prenante voire haletante. Ça fait du bien de se laisser mener de la sorte…

L’histoire de « NOA » est celle d’un groupe de 9 « hackers » internationaux - vous savez, ces virtuoses du net, du data, des intra et internet, qui rentrent dans tous les réseaux avec des intentions pas toujours louables pour les «pirater », les détourner, les influencer…- qui, en l’occurrence, sont des «gentils » hackers, amoureux de la liberté et de la démocratie. Ils se mobilisent d’autant plus contre un dictateur d’Europe de l’Est ( Monsieur le Président biélorusse, suivez mon regard…) que celui-ci fait détourner un vol international pour capturer l’un des leurs… à l’heure de la guerre d’Ukraine et de toutes les immixtions russes dans nos processus électoraux, l’histoire vaut plus d’un kopeck ! Même si on ne peut s’empêcher de réfléchir aux pouvoirs de ces fameux hackers: s’ils arrivent à mettre en œuvre tous ces moyens, ces trouvailles, cette imagination technologique pour une belle cause, on frissonne d’effroi en imaginant les mêmes pour des causes plus contestables . Il reste que ce récit est passionnant….

jeudi 21 juillet 2022

Lu « Mafia Corse, une île sous influence », de Jacques Follorou paru chez Robert Laffont.

 Jacques Follorou après avoir été journaliste d’investigation au Canard Enchainé, est
grand reporter au Monde depuis plus de 20 ans et auteur de nombreux ouvrages sur l’île. Ce livre est très documenté, fruit d’investigations nombreuses, détaillées, fournies, précises. Il démontre spectaculairement l’existence de cette « Mafia », hydre monstrueux du grand banditisme qui, à coups de rackets et d’assassinats, a su nouer des liens étroits avec le milieu politique pour régner en maître sur à peu près tous les secteurs de la vie économique insulaire. Une remarque et une question:

- d’abord, l’enquête est tellement fouillée, détaillée, que de gang en sous-gang, de réseau en sous-réseau, de bande en sous-bande, on s’y perd un peu. Mais reste une impression très forte et nauséabonde de toute-puissance de la « pieuvre ».
- ensuite une question: l'enquête montre les liens étroits avec la politique et les élus politiques Corse, Gauche et Droite confondues et même les nationalistes puisque depuis ORSONI jusqu’à SANTONI, beaucoup de nationalistes de la première génération sont devenus des mafieux réputés. Mais quid des nouveaux autonomistes ou indépendantistes ? L’ouvrage est très discret sur le sujet et c’est une case qui lui manque. Serait-ce à dire qu’ils sont indemnes de tout lien avec ces réseaux maffieux ? On aimerait bien le croire mais la démonstration reste à faire.

lundi 18 juillet 2022

Vu « Tout s’est bien passé » le film de François Ozon avec André Dussolier et Sophie Marceau, tiré du roman autobiographique d’Emmanuelle Bernheim.

 André, 85 ans, joué par André Dussolier, fait un AVC dont il sort diminué et demande
à sa fille, Emmanuelle, jouée par Sophie Marceau, de l’aider à mourir. Celle-ci se rend vite compte qu’en France une telle démarche est très difficile, quasi-impossible. Il faudra donc aller en Suisse. Histoire familiale de cette démarche. Le film vaut d’abord par la prestation exceptionnelle d’André Dussolier, éblouissant de naturel dans ce rôle de vieux malade handicapé, notamment de la parole. Mais il vaut aussi et surtout par la démonstration accablante de la situation française en matière de fin de vie qui, bien que la loi CLAEYS-LEONETTI, que j’ai votée comme un pas dans la bonne direction, ait amélioré la législation, reste en deçà de ce qu’une société démocratique adulte doit assurer : le droit de mourir dans la dignité en choisissant librement sa fin de vie. Avec ce codicille choquant : quand on veut user de cette liberté, on doit aller en Suisse, ce qui n’est à la portée que des gens aisés ou riches. Inégalité insupportable devant la mort.

Ce combat-là continue.

samedi 16 juillet 2022

Lu « Lucia », roman de Bernard Minier, paru aux éditions XO.

 Un bon polar pour les vacances. Lucia est une jeune policière-vedette de l’unité
d’élite de la police judiciaire espagnole, courageuse et audacieuse, évidemment tourmentée dans sa vie privée avec une mère malade, aux portes de la mort, et un fils en bas âge vivant avec son père dont elle est divorcée et qui lui manque autant qu’elle lui manque. Elle enquête dans la région Aragonaise, juste de l’autre côté des Pyrénées, sur le crime ayant éliminé son collègue et « binôme » et se fait aider par une équipe d’étudiants de l’Université de Salamanque et leurs professeurs de criminologie qui travaillent sur un logiciel d’enquêtes.
C’est haletant, violent, rebondissant. Et ça se dévore comme un bon polar de vacances. C’est une littérature qui détend et, rien que pour cela, elle mérite….

On jouait à guichets fermés mercredi soir à l’Opéra de Paris, pour la soirée d’adieu d’une danseuse-étoile attachante autant que talentueuse, Alice Renavand.

Atteinte par la satanée limite d’âge ( 42 ans !…) celle-ci avait choisi de danser
Giselle, un rôle compliqué, difficile, qu’elle n’avait jamais interprété. Une sorte de difficulté qu’on s’impose à soi-même pour honorer le public une dernière fois. Le premier acte s’est déroulé à la perfection: l’étoile nous régalait…
Quand vint le deuxième acte, au bout de quelques minutes, la blessure sur une mauvaise réception…le drame et la sortie en pleurs.
Une pensée admirative pour l’organisation du corps de ballet qui a aussitôt fait comme si de rien n’était, Bleuenn Battistoni, sur scène dans un second rôle, montant d’un cran pour achever le spectacle, un ton en-dessous bien sûr, mais formidablement appliquée.
Et une grosse pensée pour Alice Renavand, revenue sur scène en boitant à la fin de ce spectacle, appuyée sur les avant-bras du Directeur de l’Opéra et la Directrice de la Danse, Aurélie Dupont, venus lui proposer de revenir la saison prochaine pour refaire ses adieux…
Moment très inhabituel, très inattendu, et très…émouvant !
Rassurez-vous Alice : on reviendra .


C’est curieux cette histoire de liens révélés entre Macron et l’entreprise Uber du temps où il était Ministre.

Oui, curieux, car j’entends les commentaires porter sur ce qui ne me parait pas si surprenant mais s’abstenir sur ce qui me choque, moi.
Entendez : que Macron soit un libéral, ce n’est ni nouveau ni un scoop ! Depuis qu’il a été rapporteur de la fameuse « commission Attali » sur la soi-disant « libération de la croissance », on sait bien ce que « ces gens-là » - pour reprendre une expression d’une Ministre avec plus de respect qu’elle- pensent et ce qu’ils proposent : déréglementer, déréguler, ouvrir en grand les frontières, supprimer les protections qui subsistent encore….
Donc, qu’il ait aidé Uber à s’installer en France, cela ne me surprend guère.
Qu’il s’en explique sur le thème « je préfère que les gosses des banlieues soient chauffeurs que dealers » est une facilité plus discutable : moi aussi Monsieur le Président, je préfère que les jeunes des banlieues soient riches et en bonne santé plutôt que pauvres et malades ! Mais je ne sais pas si on dispose de statistiques démontrant ces reconversions…
Qu’il aborde la polémique en reprenant une formule vulgaire empruntée à Chirac ne me convainc guère non plus : imagine-t-on De Gaulle, Pompidou, Giscard ou Mitterrand parler de la sorte ?? Je dois être vieux jeu mais je pense que lorsqu’on parle au peuple, on doit soigner son langage, le guider vers le haut, pas vers le bas. J’arrête là car ce n’est pas le fond du débat.
Non, ce qui me choque et dont personne ne parle ce sont les circonstances dans lesquelles Macron a déroulé le tapis rouge à Uber à la fois dans son Ministère et dans le gouvernement auquel il appartenait : dans son Ministère, il faisait cela alors que des fonctionnaires dudit Ministère enquêtaient sur les dissimulations fiscales d’Uber…bonne manière de les encourager sans doute! Quant au gouvernement, on attend encore la démonstration ou la preuve que cette attitude à l’égard d’Uber était le fruit d’un arbitrage interministériel et non une initiative personnelle… Bref cela m’embête et me choque que le Président de la République actuel ait, quand il était Ministre, fait preuve d’aussi peu de sens de l’Etat. Autre temps autres meurs ?


lundi 4 juillet 2022

Lu « Il nous restera ça » de Virginie Grimaldi paru chez Fayard.

 Trois personnes abimées par la vie, Jeanne récente veuve septuagénaire et sans
enfants, Iris qui quitte son compagnon violent et se cache alors qu’elle est enceinte et Théo, jeune apprenti-pâtissier qui, à sa majorité, sort d’un placement à l’Assistance Publique parce qu’abandonné par son père et avec une mère alcoolique, se retrouvent pas les hasards de la vie occupants d’un même logement. Jeanne a voulu rompre sa solitude et trouver un revenu d’appoint en louant une chambre de son appartement mais elle n’a pas su choisir entre Iris et Théo et elle en louera deux…Et, petit à petit ce trio va se connaître, s’apprécier, coopérer et s’aider mutuellement à se reconstruire. C’est de la littérature de vacances ? Soit. Pleine de bons sentiments et d’humanité ? Soit. Sans grande prétention philosophique ? Soit. ( Encore que, par ces temps de violence et d’agressivité, la bienveillance ne soit pas malvenue…). Mais c’est tellement facile à lire que ça se dévore !

Une littérature apaisante…