vendredi 28 novembre 2014

C'est bien réfléchi, sans hésitation et sereinement, « oui à la reconnaissance de l'Etat Palestinien »

- D'abord il y a ce conflit israélo-palestinien qui dure et s'éternise.
Qui pourrit tout.
Qui se dégrade et s'aggrave.
Un conflit « nourricier » de tant d'autres conflits. Le conflit des conflits.

- Ensuite il y a la voix de la France, celle des valeurs universelles de la Déclaration des Droits de l'homme, celle qui doit faire rayonner le triptyque républicain « liberté-égalité-fraternité ». Une voix qui compte et qui doit compter, sans arrogance. Car nous sommes membre permanent du Conseil de Sécurité, que nous disposons de l'arme nucléaire et que notre armée est une des plus efficaces du monde.

- Enfin, il y a le Parlement français qui ne peut pas remplacer l'Exécutif, seul en capacité de reconnaître un Etat, mais qui peut et doit dire son mot y compris en politique étrangère. Un Parlement souverain.
De quoi s'agit-il là ?
Balayons les arguties de l'UMP qui se contredit toute seule en nous disant à la fois « c'est un abus de pouvoir » et « pourquoi ne nous avez-vous pas associés ? Un consensus était possible ... »
Balayons aussi les arguties politiciennes du porte-parole de l'UDI qui nous alertait sur les réactions possibles à notre vote des « communautés juives et musulmanes » … Soyons clairs et solennels : dans la République, dans la culture républicaine, la tradition républicaine, il n'y a de communauté que nationale ! Car on ne qualifie pas un homme ou une femme par ses origines ou ses appartenances religieuses mais par sa citoyenneté.
Il y a des communautés israéliennes ou palestiniennes en France comme il y a des communautés italiennes ou anglaises. Mais pas de communautés « juive » ou « musulmane ».
Prenons garde ! On ne peut pas dénoncer le risque du communautarisme et employer ses mots, adopter son langage !!
(Il n'y a pas de « communauté noire » non plus … et ceux qui disent « oui mais ça se voit » sont dans la même dérive. Non ça ne doit pas « se voir ». Ça ne se voit que si on le « regarde »).
Balayons, enfin, les arguties des borgnes qui condamnent – à juste titre ! – les engagements inacceptables du HAMAS et refusent de voir ceux, tout aussi inacceptables des orthodoxes ultra-religieux de la droite extrême israélienne …
Allons au fond du débat.
Il ne s'agit pas non plus de proposer ou défendre une solution à deux Etats, israélien et palestinien, souverains et disposant de frontières sûres et sécurisées. Non : tout le monde est pour !
Enfin, théoriquement …
L'objet de cette résolution est de lancer un cri d'alarme : la solution à 2 Etats ne sera bientôt plus possible ! Car NETANYAHOU et son gouvernement de coalition de la Droite et de l'Extrême-Droite religieuse la sabotent au jour le jour et sont en train de la couler par le fond des océans d'illusions de la Communauté internationale.
Chaque mois, chaque semaine, chaque jour, un peu plus de colonies, de colons et un peu moins de terre pour les Palestiniens.
Pire ! Se met en place la « colonie-verrou », celle qui isolera Jérusalem-Est de la Cisjordanie. Projet néfaste qui se conjugue sous nos yeux avec la « colonisation » des quartiers arabes de Jérusalem.
Le Pire est en route.
Et notre devoir est de lancer un cri d'alarme. De dire à Israël qu'elle est de plus en plus isolée et qu'elle doit revenir à la raison !
Alors, on nous dit : « Attention, ce vote peut faire capoter les négociations de paix ».
Mais il n'y a pas de négociation de paix !!
Il n'y en a plus. Depuis longtemps.
Et Israël avance, pour rendre impossible, à court terme désormais, la solution à deux Etats.
C'est cela qu'il faut empêcher, pour donner encore une chance à la PAIX.

Dédicaces de Jean Glavany au Méridien d'IBOS-TARBES samedi 29 Novembre


Jean Glavany sera présent à la librairie du Méridien-Leclerc,
samedi 29 Novembre à partir de 16h,
pour dédicacer son dernier ouvrage "La mer est toujours ronde".

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mercredi 26 novembre 2014

Blog mardi 25 novembre





Tunisie. 1er tour de l’élection présidentielle. Dans un monde arabo-musulman si tourmenté, un exercice démocratique presque pur et parfait. Peut-on faire la fine bouche ?
Attendons le 2eme tour pour en tirer les leçons. Mais, d’ores et déjà, sachons lire 2 ou 3 choses simples :
-Marzouki, le Président-sortant, personnage respectable (Ô combien !) a sûrement payé son alliance passée avec Ennahdha et son indigence passagère avec les salafistes.
-Essebsi a sûrement rassemblé une coalition hétéroclite, autour de son « Bourguibisme » pur, y compris des Ben-Alistes, mais aussi de l’UGTT… Mais il a rassemblé ! N’est-ce pas le premier objectif en démocratie ?
Cela dit, les résultats semblent beaucoup, beaucoup plus serrés que les médias ne le disaient dimanche et lundi ! Prudence…

mardi 25 novembre 2014

Déclaration d'Aurélie FILIPPETTI

Aurélie FILIPPETTI déclare que l'histoire de Florange est « l'histoire de la crise de la parole politique ».
Je ne sais pas si elle a raison. Je ne crois pas.
Ce que je sais c'est qu'elle ne disait rien de tel quand elle était Ministre.
Rien ! Pas un mot …
Ce que je crois donc, c'est que « l'histoire de la parole d'Aurélie FILIPPETTI est celle de la crise de la cohérence et de la dignité républicaine. »

vendredi 21 novembre 2014

Mes lectures

Lus, pendant quelques jours d'un long « voyage » :

- « Meursault, contre-enquête » de Kamel DAOUD aux Editions Actes Sud. Kamel DAOUD est un journaliste algérien – il écrit au quotidien d'Oran et ses éditos sont très lus – de 44 ans, qui a eu une idée très intéressante : donner « l'autre version » de « L'Etranger » de Camus c'est à dire se placer à la place de la famille du jeune algérien tué par Meursault sur la plage à Alger. Original et bien fait, le récit du frère de Moussa, vieil homme dans un bistrot d'Oran, pose bien entendu des tas de questions et réflexions sur la présence française en Algérie, la décolonisation, l'identité algérienne.
Roman à lire, même si l'écriture accroche parfois.

- « Ce sont des choses qui arrivent » de Pauline DREYFUS chez GRASSET.
C'est curieux, la première partie de ce roman se situe au même endroit et à la même époque que le « Charlotte » de Foenkinos : sur la Côte d'Azur sous l'occupation. « Ce sont des choses qui arrivent », sont, de fait, les affaires de famille dont on ne parle pas. Dans l'aristocratie française de cette époque – mais est-ce que cela a véritablement changé ? -, on taisait les égarements conjugaux et les naissances de « bâtards » (comme le mot résonne vulgairement).
Même, et surtout, si le père naturel est juif. Triste livre, très bien écrit.

- « Pas pleurer » de Lydie Salvayre, au Seuil qui a obtenu le Goncourt. Un coup de projecteur poignant sur la République Espagnole, à travers un échange à distance entre Georges BERNANOS, plutôt engagé du côté de la droite phalangiste mais très vite bouleversé par les éliminations barbares des républicains dans l'île de Majorque, et la mère de l'auteure, ou tout du moins de la narratrice, qui avait 16 ans en 36 et qui a vécu un été de rêve libertaire à Barcelone. On y voit décrits à la fois la violence insupportable du franquisme naissant avec la bénédiction coupable et compromise de l'église espagnole et, en face, les divisions invraisemblables des républicains entre communistes staliniens et anarchistes libertaires. C'est un très beau livre de témoignage sur cette époque. Et comme la mère de la narratrice vit en France depuis la guerre où elle devint réfugiée politique, c'est écrit avec un français « hispanisé » qui, parfois, est tout simplement de l'espagnol écrit comme il est parlé.Mais pourquoi donc l'auteure et l'éditeur ont-ils renoncé à traduire en français tous ces passages ??
Dommage …Mais cela reste un Goncourt mérité.

- « Voyage au bout de la nuit » de Louis Ferdinand CELINE, dans la collection FOLIO chez GALLIMARD. Le livre-culte de CELINE. Admirable. Même si les sentiments magnifiés par ce héros dans son périple sont bien peu estimables : la lâcheté, le racisme, le mensonge, l'incapacité de s'élever, à être généreux … Ça fait beaucoup.
Mais le livre est construit, cohérent, puissant.

- « De sang froid » de Truman Capote toujours dans la collection FOLIO chez Gallimard, traduit de l'anglais par Raymond GIRARD.
Le livre-culte du roman américain, tiré à plus de huit millions d'exemplaires, et inspiré d'un épouvantable fait divers : l'assassinat, en novembre 59 de la famille CLUTTER, dans leur ferme de l'ARKANSAS. Je ne l'avais jamais lu et je comble un vide.

- « La promesse de l'aube » de Romain GARY chez Gallimard. Ça date de 1960 mais ça vieillit bien. Très bien. La très belle histoire, autobiographique, d'amour entre une mère et son fils. Une mère qui, avant-guerre, se sacrifie corps et âme pour son fils, rêvant les plus belles choses pour sa destinée (« Tu seras écrivain, ambassadeur, héros ... ») jusqu'à la séparation de la guerre qui obligea le fils en question à la laisser seule et malade à Nice. Pendant toute la guerre, chaque mois il recevra une lettre d'elle. Une lettre d'amour et d'encouragement. A la libération, quand il rentre à Nice, il apprend qu'elle était morte depuis 3 ans et qu'avant de mourir, elle avait rédigé 250 lettres pour lui, confiées à une amie chargée de les envoyer mois après mois. Emouvant.

- « Un cœur simple » de Gustave Flaubert chez Louis CONARD éditeur.
Magnifique petit livre d'un classicisme délicieux, contant l'histoire d'une servante, dans un petit village de Normandie dans la première moitié du 19e siècle. Quelle formidable écriture ! Flaubert quoi.

- « L'immeuble YACOUBIAN » de Alaa EL ASWANY, traduit de l'arabe égyptien par Gilles GAUTHIER, aux éditions Actes Sud. Cet EL ASWANY est un nouveau Naguib MAHFOUZ ! Sa chronique contemporaine d'un immeuble du Caire et de ses habitants est un merveilleux conte des faits et gestes d'une population diverse où toute la richesse et toutes les avaries de l'Egypte moderne sont recensées. De l'autoritarisme fascisant à l'islamisme qui ne l'est pas moins en passant par la débauche et la corruption. Mais tout cela est d'une immense sensibilité.