lundi 7 novembre 2022

Vu « La conspiration du Caire » le film du suédois Tarik Saleh, dont le père est égyptien, sélectionné officiellement à Cannes cette année, où il a obtenu le prix du scénario.

 L’histoire se passe au sein de la grande mosquée Al Azhar du Caire qui est aussi
une Université, grand phare de l’islam sunnite, qu’on qualifiera de «plutôt modérée» mais qui est, on le devine, en proie à bien des tensions. L’histoire raconte comment les services de la police politique du régime actuel, celui du Maréchal Al Sissi, à l’occasion de la mort du recteur de la grande mosquée et du processus de désignation de son successeur, s’assurent de mettre hors-jeu un candidat suspecté de connivence avec l’islamisme radical. Mettre hors-jeu s’entend, bien sûr, « par tous les moyens» ce qui n’étonne en rien de la part d’un régime aussi peu démocratique. Critique ferme et dénonciatrice ô combien méritée cela va sans dire, au travers d’un scénario conçu de l’intérieur de la mosquée, au milieu des étudiants. Et c’est plutôt bien fait et convaincant . Mais ce qui gêne dans cette approche, c’est son parti-pris visant bon an - mal an, à faire des islamistes radicaux des victimes, passant par pertes et profits les déviations antidémocratiques des islamistes du temps du régime de Morsi. Je partage cette critique radicale du régime égyptien actuel, mais n’arrive pas à absoudre le régime précédent. Et c’est d’ailleurs bien le drame du peuple égyptien qui, tel Moïse, tombe de Charybde en Scylla….

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