jeudi 3 avril 2014

Remaniement gouvernemental


Mercredi 2 avril

 

Remaniement gouvernemental. Quelques remarques comme ça, pour alimenter le débat :

-          Le remplacement de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls est une bonne chose. Le premier était usé, au bout du rouleau, décrédibilisé par la défaite cinglante des municipales pour la majorité parlementaire dont il était le chef.

-          Manuel Valls arrive avec ses qualités et ses défauts. Je fais le pari optimiste que son autorité naturelle, sa fermeté républicaine et sa méthode professionnelle apporteront une amélioration de fonctionnement de l’appareil gouvernemental et ça n’est pas dommage.

-          Je refuse le procès d’intention fait par certains à un homme qui ne serait pas « assez à Gauche » ce qui me fait toujours sourire de la part des donneurs de leçons de gauche. Ce qui compte, c’est ce qu’il fera maintenant.

-          Je regrette le départ des écologistes du gouvernement. Pour tout dire, je le trouve très « politicien » : ça va mal, on quitte le navire. Avec l’espoir qu’aux élections européennes, le 25 mai prochain, ce départ portera des fruits électoraux…Où est l’intérêt du pays dans tout cela ?

-          Quant à la composition du gouvernement, elle est, reconnaissons-le, assez désarçonnante. Voyons : j’ai dit et je redis toujours, avec la même obsession républicaine et démocrate, que l’impérieux devoir des responsables politiques est d’écouter la voix des citoyens.

Et c’est bien ce qui gâche le moment : le message des électeurs dimanche dernier se retrouve-t-il dans la composition du gouvernement ? Où est la légitimité du suffrage universel ? Je la cherche en vain…

-          Un dernier mot : pour l’élection présidentielle, les socialistes avaient organisé des primaires. Vainqueur : François Hollande, il est à l’Elysée. Tous les autres candidats socialistes – je ne compte pas Jean-Michel Baylet, je parle bien des socialistes -  (Manuel Valls, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg) sont tous au gouvernement. Tous, sauf une : Martine Aubry. Quel sens politique cela peut-il avoir ? Ca n’a pas de sens…

 

Reste le fond du problème, la seule question qui vaille : quelle politique mettre en œuvre désormais ?

De ce point de vue, je veux dire que j’ai beaucoup apprécié que le Président de la République, dans son  intervention de lundi, ait ajouté un « pacte de solidarité » au « pacte de responsabilité ». C’était bien le moins.

Mais revenons sur ce fameux « pacte de responsabilité » et mettons les choses au point :

-          Dans la campagne des municipales, les Français ne nous en n’ont pas parlé. Ca n’est pas leur sujet. Leur sujet, c’est le triptyque « emploi-logement-pouvoir d’achat ». A quoi j’ajoute l’avenir de nos services publics et, singulièrement, de celui de l’Education. Mais du pacte de responsabilité, point.

-          d’ailleurs, s’ils nous en avaient parlé, qu’aurions-nous pu répondre ? Au-delà d’une orientation générale –doper l’appareil productif- que j’approuve plutôt, moi parlementaire de la majorité, je n’ai aucune information –aucune !- sur le contenu de ce pacte.

-          J’ajoute que ce pacte n’est pas un pacte politique. Le cap c’est « une économie dynamique au service de la justice sociale ». Ca c’est le cap. Le pacte de responsabilité n’est qu’un moyen d’aller vers ce cap.

-          Enfin, un mot sur le futur contenu de ce pacte : comment aider les entreprises ? Alléger leurs charges ? Pourquoi pas… Mais doit-on le faire d’une manière indifférenciée ? Alléger les charges de toutes les entreprises ?

-          Je plaide, moi, que toutes les entreprises ne se ressemblent pas : il y a des entreprises qui se battent à l’international, qui créent, qui innovent, qui investissent, prennent des risques. Et puis il y a des entreprises qui vivent de l’économie rentière. Les premières méritent d’être aidées, soutenues, accompagnées. Les secondes, non.

 

Il me semble qu’il faut, plus que jamais « faire prévaloir la production sur la finance, l’entreprise sur la banque, l’investissement sur la rente, le travail sur le capital, la politique sur les marchés, l’intérêt général sur le gain immédiat, le mérite sur le privilège, la promotion sur l’héritage, la dignité sur la cupidité, la justice sur les inégalités, la République sur les intérêts de toutes sortes ».

C’est une citation que j’ai tirée du livre-programme de François Hollande en 2012 ! page 50.

C’est, plus que jamais, à l’ordre du jour.

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