Mercredi
2 avril
Remaniement
gouvernemental. Quelques remarques comme ça, pour alimenter le débat :
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Le remplacement
de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls est une bonne chose. Le premier était
usé, au bout du rouleau, décrédibilisé par la défaite cinglante des municipales
pour la majorité parlementaire dont il était le chef.
-
Manuel Valls
arrive avec ses qualités et ses défauts. Je fais le pari optimiste que son
autorité naturelle, sa fermeté républicaine et sa méthode professionnelle
apporteront une amélioration de fonctionnement de l’appareil gouvernemental et
ça n’est pas dommage.
-
Je refuse le procès
d’intention fait par certains à un homme qui ne serait pas « assez à
Gauche » ce qui me fait toujours sourire de la part des donneurs de leçons
de gauche. Ce qui compte, c’est ce qu’il fera maintenant.
-
Je regrette le
départ des écologistes du gouvernement. Pour tout dire, je le trouve très
« politicien » : ça va mal, on quitte le navire. Avec l’espoir
qu’aux élections européennes, le 25 mai prochain, ce départ portera des fruits
électoraux…Où est l’intérêt du pays dans tout cela ?
-
Quant à la
composition du gouvernement, elle est, reconnaissons-le, assez désarçonnante.
Voyons : j’ai dit et je redis toujours, avec la même obsession
républicaine et démocrate, que l’impérieux devoir des responsables politiques
est d’écouter la voix des citoyens.
Et c’est bien ce qui gâche le moment : le message
des électeurs dimanche dernier se retrouve-t-il dans la composition du
gouvernement ? Où est la légitimité du suffrage universel ? Je la
cherche en vain…
-
Un dernier
mot : pour l’élection présidentielle, les socialistes avaient organisé des
primaires. Vainqueur : François Hollande, il est à l’Elysée. Tous les
autres candidats socialistes – je ne compte pas Jean-Michel Baylet, je
parle bien des socialistes - (Manuel
Valls, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg) sont tous au gouvernement. Tous,
sauf une : Martine Aubry. Quel sens politique cela peut-il avoir ? Ca
n’a pas de sens…
Reste
le fond du problème, la seule question qui vaille : quelle politique
mettre en œuvre désormais ?
De
ce point de vue, je veux dire que j’ai beaucoup apprécié que le Président
de la République, dans son intervention
de lundi, ait ajouté un « pacte de solidarité » au « pacte de
responsabilité ». C’était bien le moins.
Mais
revenons sur ce fameux « pacte de responsabilité » et mettons les
choses au point :
-
Dans la campagne
des municipales, les Français ne nous en n’ont pas parlé. Ca n’est pas leur
sujet. Leur sujet, c’est le triptyque « emploi-logement-pouvoir d’achat ».
A quoi j’ajoute l’avenir de nos services publics et, singulièrement, de celui
de l’Education. Mais du pacte de responsabilité, point.
-
d’ailleurs, s’ils
nous en avaient parlé, qu’aurions-nous pu répondre ? Au-delà d’une
orientation générale –doper l’appareil productif- que j’approuve plutôt, moi
parlementaire de la majorité, je n’ai aucune information –aucune !- sur le
contenu de ce pacte.
-
J’ajoute que ce
pacte n’est pas un pacte politique. Le cap c’est « une économie
dynamique au service de la justice sociale ». Ca c’est le cap. Le
pacte de responsabilité n’est qu’un moyen d’aller vers ce cap.
-
Enfin, un mot sur
le futur contenu de ce pacte : comment aider les entreprises ?
Alléger leurs charges ? Pourquoi pas… Mais doit-on le faire d’une manière
indifférenciée ? Alléger les charges de toutes les entreprises ?
-
Je plaide, moi,
que toutes les entreprises ne se ressemblent pas : il y a des entreprises
qui se battent à l’international, qui créent, qui innovent, qui investissent,
prennent des risques. Et puis il y a des entreprises qui vivent de l’économie
rentière. Les premières méritent d’être aidées, soutenues, accompagnées. Les
secondes, non.
Il
me semble qu’il faut, plus que jamais « faire prévaloir la production sur
la finance, l’entreprise sur la banque, l’investissement sur la rente, le
travail sur le capital, la politique sur les marchés, l’intérêt général sur le
gain immédiat, le mérite sur le privilège, la promotion sur l’héritage, la dignité
sur la cupidité, la justice sur les inégalités, la République sur les intérêts
de toutes sortes ».
C’est
une citation que j’ai tirée du livre-programme de François Hollande en 2012 !
page 50.
C’est,
plus que jamais, à l’ordre du jour.
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