jeudi 5 avril 2018

Il y a eu deux entretiens dans la presse cette semaine sur lesquels je voudrais revenir:

  • le premier est celui de Laurent Berger, le patron de la CFDT, dans Le Figaro de mardi. Les autres médias n'en ont retenu que la phrase où il dit ne pas souhaiter un conflit long et dur à la SNCF, donnant d'ailleurs à ce propos une interprétation à mon sens erronée. Mais l'essentiel est ailleurs, dans sa très grande sévérité avec nos gouvernants : Berger dit qu'il "en a marre" d'entendre ceux-ci dire que les cheminots sont des nantis, la fonction publique une lourdeur et les syndicats des conservateurs incapables de défendre l'intérêt général. Et il ajoute avec force qu'il va bien falloir qu'un jour, ce pouvoir comprenne que la démocratie sociale est une composante essentielle de la démocratie tout court. Le Président et le gouvernement feraient bien d'entendre ce message d'un homme sérieux et responsable.


  • le second est celui de Bernard Henri-Levy dans l'Express à l'occasion de son dernier livre que je n'ai pas encore lu mais qui traite de géopolitique et de l'Occident face aux nouvelles menaces du monde.Je ne partage pas l'indulgence de BHL vis-à-vis de Sarkozy. Et je ne porte pas le même jugement enthousiaste que lui sur l'intervention en Libye. Enfin, dans son approche d'Israël où il affirme que sa sévérité à l'égard de Netanyahu ne le détournera jamais de sa défense de la seule démocratie de la région - ce qui est vrai- , je trouve que sa sévérité à l'égard du Premier Ministre Israélien est bien discrète...Mais je lui reconnais un beau talent d'écriture, une culture indéniable et un intérêt pour les grands dossiers du monde qui a toujours de la hauteur de vue.Et, en l'occurrence, il aborde là avec force, la force nécessaire, un dossier dont on ne parle pas assez : le dossier kurde. Un dossier qui se pose en des termes simples de morale publique : l'Occident en général, la coalition militaire engagée en Irak et en Syrie, en particulier, et la France tout particulièrement, vont-ils, va-t-elle abandonner les kurdes face à l'agression de l'armée d'Erdogan alors qu'ils se sont appuyés sur eux pour combattre Daesh, qu'ils les ont armés pour cela et que les combattants kurdes ont montré un courage, une détermination, et une efficacité éblouissante dans cette guerre ? 

C'est une question centrale sur laquelle je reviendrai dans ces pages car j'ose encore espérer que la réponse à cette question , qui ne manque pas d'inquiéter, n'est pas encore définitive.

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