lundi 1 février 2016


Christiane Taubira a donc quitté le gouvernement et contrairement à la droite et même certains de ces " frondeurs" que j'ai vus se réjouir cette semaine de ce nouvel affaiblissement de l'Exécutif, je ne m'en réjouis pas.

Christiane et moi avons été élus pour la première fois lors de la grande débâcle de la Gauche en 1993 et même si elle n'était pas clairement inscrite dans les rangs de la Gauche à cette époque, ça crée des liens. Liens renforcés encore, un an plus tard, en 1994, quand nous avons vécu ensemble une formidable mission parlementaire d'observation des premières élections libres en Afrique du Sud, marquant la fin de l'Apartheid sous l'égide  de Mandela.

Depuis, une belle amitié nous lie, même truffée ça et là de divergences politiques : l'élection présidentielle de 2002 en fut une et pas la moindre.

Quand, sous cette législature, Christiane a fait l'objet, de la part de la droite, la droite extrême et l'extrême droite, d'attaques odieuses, j'ai été le premier à me lever à l'Assemblée pour crier ma colère.

Aujourd'hui, donc elle part. Elle ne meurt pas, elle part du gouvernement. Sur un désaccord politique majeur dit-elle, que je lui demanderai de m'expliquer car le paradoxe veut que ce départ se fasse au moment où la référence aux binationaux dans le texte sur la déchéance de nationalité disparaît ....

Christiane quitte le gouvernement mais sera toujours présente dans la vie et le débat politique. Tant mieux.

A peine est-elle revenue dans ce débat qu'elle donne une formidable leçon de dignité politique, refusant de polémiquer et réaffirmant sa loyauté au Président. Quelle élégance ! Et quel camouflet pour tous ceux qui, ces dernières années, se sont mis à taper à bras raccourcis sur le gouvernement auquel ils appartenaient, à peine l'avaient-ils quitté !!

Merci Christiane de leur montrer, de nous monter qu'élégance et dignité ont encore leur place dans le débat public.

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