Vendredi 3 mai
De passage à Tunis au même moment
qu’Elisabeth GUIGOU, nous sommes reçus ensemble par le Président MARZOUKI. Il
nous livre deux ou trois pensées très fortes de son action :
1. « Il existe deux
Tunisies. L’une rurale, religieuse et conservatrice ; l’autre urbaine,
démocrate et progressiste.
Quiconque veut que l’une de ces
deux Tunisies l’emporte sur l’autre fait une faute politique lourde ;
notre devoir – mon devoir – c’est de les rassembler, de les faire vivre
ensemble ».
2. « Depuis que la troïka a
été mise en place, ce n’est pas sur le terrain des relations entre l’Etat et la
religion que j’ai eu le plus de problèmes avec ENNAHDA. Sur ce terrain, ils ont
toujours reculé. NON, c’est sur le terrain économique et social : ce sont de
vrais libéraux ! Tandis que je suis de tradition
social-démocrate … »
Entretien fort captivant.
Lundi 13 mai
Lu, pendant cette semaine de
pause parlementaire :
1. « Passion arabe » de
Gilles KEPEL paru chez Gallimard dans la collection Témoins.
Le journal de bord des voyages de
l’auteur dans les pays arabo-musulmans en 2011 et 2012, au moment des
« révolutions arabes ». C’est très vivant, très agréable à lire et,
en même temps, très documenté ; très riche d’un point de vue culturel et
historique. J’y ai appris plein de choses.
2. « Magellan » de
Stefan ZWEIG paru chez Grasset dans la collection « Les cahiers
rouges ».
Formidable biographie de ce très
grand navigateur portugais qui, pour le compte du roi d’Espagne, réalise la
première circumnavigation de l’histoire, témoignant spectaculairement que la
terre était ronde. Une très belle aventure. Tragique puisque la flotte revint
sans lui, mort dans une escarmouche aux Philippines.
3. « Bon petit soldat »
de Mazarine PINGEOT paru chez Julliard.
Un autre journal de bord, celui
de la campagne présidentielle de 2012, racontée par la fille du premier
président socialiste de la Ve République.
Le style est parfait, original puisqu’elle se met en scène sur le mode du
« vous ». Et, au fond, Mazarine raconte comme une délivrance :
ce lieu, l’Elysée où elle fut longtemps clandestine, elle peut enfin y entrer
par la grande porte, invitée par François Hollande à la cérémonie de prise de
fonction. Elle tourne aussi une page de sa vie. Une belle page, sensible et
tendre.
4. « Le flutiste
invisible » de Philippe LABRO paru chez Gallimard.
A travers 3 histoires, trois
nouvelles, Philippe L. raconte ce que sont les « hasards de la vie »,
les « concours de circonstances » qui font qu’à tout moment un destin
peut basculer dans le bonheur ou dans le tragique. C’est du Labro tout
craché : bien écrit, très facile à lire, un brin superficiel.
5. « Deux vies valent mieux
qu’une » de Jean-Marc ROBERTS aux éditions Flammarion.
Jean-Marc ROBERTS, l’éditeur,
patron des éditions STOCK est mort il y a quelques semaines. Ce livre est son
dernier livre, celui où il raconte sa maladie, son cancer. Il le fait en
revisitant sa vie, sa jeunesse en Calabre, ses 3 femmes, ses 5 enfants, avec
une délicatesse subjuguante. C’est un très beau livre.
6. « Les chaussures
italiennes » de Henning MANKELL aux éditions du seuil, collection
« Points », roman traduit du suédois par Anna GIBSON.
Henning MANKELL, romancier
suédois contemporain raconte ici l’histoire d’un chirurgien à la retraite, seul
et retiré dans une petite ile du fin-fond d’un archipel suédois prise dans les
glaces 6 mois par an. Par les hasards de la vie et, plus particulièrement, de
sa vie qui resurgit, une femme puis deux, trois, quatre … vont envahir son
existence et lui donner un sens nouveau.
C’est bourré de tendresse et de
subtilité.
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