mercredi 12 octobre 2022

Lu « Homo Numericus » ou « la civilisation qui vient » de Daniel Cohen paru chez Albin Michel.

 Daniel Cohen, brillant économiste français contemporain, président de l’École
d’économie de Paris est un homme très médiatique, très pluridisciplinaire ( au sens où il n’est pas enfermé dans sa discipline mais aime « piocher » dans les disciplines voisines et complémentaires des sciences sociales) et très médiatique, commentateur avisé de l’actualité économique mais pas seulement. Un grand témoin de son temps. J’ajoute, ce qui ne m’est pas indifférent, un homme de gauche, un humaniste démocrate et républicain.

Il dresse là un tableau édifiant, honnête et impitoyable de la civilisation du numérique, porteuse de beaucoup de progrès humains, notamment dans l’accès à la connaissance, et de plus encore de déviations et de dangers épouvantables. Ces dangers si bien symbolisés par ce que j’appelle depuis longtemps les réseaux « asociaux » où l’anonymat, le mensonge et l’agressivité règnent en maîtres. Où le « Courage de la nuance » si cher à Jean Birnbaum et si essentiel dans le débat démocratique est battu en brèche. Où les algorithmes sont rois et l’addiction menaçante.
J’ai appris beaucoup de choses dans ce livre qui est pas ésotérique du tout (même si j’ai mis un long moment à comprendre ce qu’était la « SF »….la science fiction ! ) mais, au contraire, ouvert à tous les non-spécialistes et grandement pédagogique. J’ai même été convaincu, ce qui n’était pas une mince affaire pour le tenant indécrottable du « Vieux monde » que je suis, qu’il ne fallait pas désespérer de cette civilisation du numérique, troisième grande révolution économique après les révolutions agraire et industrielle, et qui cherche sa voie pour se débarrasser de ses épouvantables scories. Il ne faut désespérer de rien !

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