lundi 4 octobre 2021

Lu « un homme pareil aux autres » de René Maran datant de 1947 et paru aux Editions du Typhon.

René Maran, né en Martinique en 1887 et mort en 1960 est le premier auteur noir à
recevoir le prix Goncourt en 1921. Ce ne fut d’ailleurs pas pour ce livre mais pour « Batouala ». Sans s’en revendiquer lui-même, il fut considéré rétrospectivement comme un précurseur de la Négritude. Ce roman qui se passe entre Bordeaux et l’Afrique dans les années 20 : Jean Veneuse retourne en Afrique où il doit de nouveau servir comme administrateur colonial, laissant en France Andrée Marielle, jeune parisienne dont il est amoureux. Mais un amour impossible. En tout cas, impossible selon lui. Pourquoi ? On touche là une forme de racisme bien particulière, le racisme introjecté : car Andrée est blanche et Jean est noir. Mais le racisme ne vient pas de l’arrogance suprémaciste de la femme blanche, qui est au contraire respectueuse, amicale, affectueuse, ( amoureuse ?), il est vécu, profondément, par Jean, épouvantablement assigné à sa couleur de peau. La violence raciale, il la vit en permanence mais…tout seul. Elle le déchire, le tourmente, le traumatise : non, cet amour n’est pas possible puisqu’elle est blanche et que je suis noir. Et le livre nous fait vivre ces tourments tout au long du voyage maritime vers l’Afrique avec cette question permanente, obsédante: l’amour qui pousse deux êtres l’un vers l’autre saura-t-il vaincre cet invraisemblable obstacle?

Revenons en 2021 et au nouveau débat sur le racisme que voudraient nous imposer les indigénistes : ce traité sur l’assignation à la couleur de peau est d’un subtile et remarquable actualité…

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