samedi 14 août 2021

La disparition de Jacques Fournier est une bien triste nouvelle.

 

Jacques a tenu une place énorme dans ma vie.
D’abord parce qu’il était le père de Denis, mon ami, mon frère, mon pilier gauche au rugby dans la si fameuse équipe de l’université de Nanterre, mon équipier modèle de navigation, parti si tôt, trop tôt, beaucoup trop tôt. Je pense à lui si souvent avec émotion que la disparition de son père ramène tout à la surface de ma mémoire. Je ne peux oublier nos soirées à l’île d’Yeu dans leur maison familiale, quand nous étions en escale...
Ensuite parce que lorsque j’ai adhéré au PS en 1973 dans les Hauts de Seine, Jacques était le leader du CÉRÈS dans ce département . Il m’y a invité, avec insistance, mais j’ai résisté à son invitation...
Puis je l’ai retrouvé à Sciences Po à la même époque où il était, avec Nicole Questiaux vers qui vont ce soir mes pensées affectueuses, le titulaire de la chaire de politique sociale. J’étais son étudiant. Un cours magistral dans le sens le plus noble du terme qui m’a beaucoup marqué, et j’oserais dire dans une formule lapidaire voire simpliste, qui m’a appris que dans « socialisme » il y a, d’abord et avant tout « social ».
Et puis, bien sûr, il y a l’aventure de 1981 qui nous a tant réunis. Jacques, comme Secrétaire général adjoint ( de Pierre BEREGOVOY) et moi, comme chef de cabinet , étions dans la première équipe de François Mitterrand à l’Elysée, celle du 22 mai, et j’en garde un souvenir évidemment ému. Car cette première équipe était d’abord et avant tout constituée de militantes et de militants.
Jacques était à la fois authentique et discret. Authentique par la force de ses convictions anciennes et discret car hermétique à tous les effets pervers des jeux de rôles et de médiatisation narcissique. Travailler avec lui était simple car peu lui importait les faux-semblants et les jeux de rôle : seul le fond des choses l’intéressait.
Je veux rendre un hommage particulier à ce grand serviteur de l’Etat et à ce militant exemplaire, ce socialiste toujours fidèle à son idéal, et j’adresse à sa famille mes pensées attristées, solidaires et très chaleureuses.

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