samedi 26 mai 2018

Lu " Baroque sarabande" de Christiane Taubira, aux éditions Philippe Rey.

De bons amis m'ont offert ce joli petit livre pour mon anniversaire et je m'y suis plongé avec une certaine délectation . Parce que je connais bien l'auteure depuis longtemps : en 1994, jeunes députés tous les deux, nous avions eu, ensemble, le privilège de participer à une mission de tous les parlements de l'Union européenne pour aller observer les premières élections libres en Afrique du Sud. Mission éblouissante, passionnante, bouleversante qui, on le comprend, créa un lien particulier entre nous. J'ai eu, évidemment, des désaccords politiques - certains bien lourds...- avec Christiane mais, au-delà de la politique, j'ai toujours apprécié sa culture personnelle si riche, profonde, diverse. Je me souviens que lorsqu'elle était Garde des Sceaux, je lui avais demandé de remettre à mon ami Henri Pena-Ruiz, philosophe et historien de la laïcité, la légion d'honneur que la République lui avait légitimement accordée. Sans notes, elle avait fait un discours éblouissant, récitant notamment des dizaines de vers du poème de Louis Aragon, " La rose et le réséda ". Or c'est justement de culture que parle Christiane dans ce livre, évoquant dans une baroque sarabande, toutes les influences culturelles qui l'ont construite, les bibliothèques fréquentées, les auteurs lus pendant son enfance, ceux choisis à son adolescence, les passions politico-culturelles de sa jeunesse, les musiques qui accompagnaient tout cela. Évidemment, native de Guyane, elle révèle magnifiquement une ambiance générale faite de Culture-Caraïbes , d'Aimé Césaire notamment, et de saudade brésilienne. En lisant tout cela, je me prends à penser que le quinquennat de Francois Hollande eût été tout autre si Christiane avait été Ministre de la Culture...

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