mardi 8 mai 2018

De passage à Hyères chez de bons et chers amis, je vais, bien entendu, à la librairie Charlemagne où Benoîte Groult avait ses habitudes.

Hasard des choses, je vois sur le présentoir, justement, le dernier livre de cette auteure ( j'emploie la féminisation des termes à dessein en hommage à cette féministe convaincue et militante) disparue il y a deux ans . Un livre post mortem, à l'initiative heureuse de sa fille Blandine de Caunes qui a permis la publication de ce " Journal d'Irlande, carnets de pêche et d'amour" , un journal intime limité aux séjours estivaux - quelques semaines à peine chaque année - de Benoîte Groult et de son mari Paul Guimard dans leur maison du sud-ouest de l'Irlande, dans l'anneau du Kerry. 
Comme toujours avec Benoîte Groult, ce livre est bourré d'humanité, de tendresse, d'amitié, d'amour et je ne dis pas cela seulement parce que j'ai connu cette femme et son mari, que je lui ai porté estime, admiration et affection et que j'ai d'ailleurs eu la chance de connaître cette maison irlandaise. 
On trouve dans ce livre un doux mélange de chroniques météorologiques rythmées par les tempêtes irlandaises permanentes, de comptes rendus des parties de pêche - à pied ou en mer - quotidiennes du couple, passion dévorante et souvent courageuse, raison d'être centrale de cette maison et de ces séjours, d'analyse sans fard du vieillissement des corps et des esprits, l'expression de l'amitié pour les visiteurs, et le croisement des amours, celui du couple vieillissant, usé mais inséparable, comme celui vécu par l'auteure avec l'amant américain, physique et presque charnel.
C'est délicieusement doux et tendre. Et cette écriture est tellement spontanée et franche....

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