jeudi 13 avril 2023

J’ai longtemps été membre de la Ligue des droits de l’homme.

J’ai même, un temps, collaboré - bénévolement !- à sa revue, « Après-demain » alors dirigée par une amie très chère, Françoise Seligmann, femme merveilleuse hélas disparue depuis.

Mais je me suis éloigné d’elle, la LDH, depuis un certains nombres d’années, pour des raisons essentiellement politiques: j’ai trouvé que dans tous les débats sur la Laïcité autour de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école ( contre laquelle elle s’érigea) ou, un peu plus tard, sur l’irruption violente de l’islamisme radical dans notre pays, ses positions publiques en se focalisant sur la défense des droits - même si je comprends que c’était bien sa fonction…- l’avaient empêché de prendre de la hauteur républicaine et d’admettre que face à ces droits il y avait des devoirs citoyens.

C’est ainsi qu’en 2014, la LDH avait participé - avec Jean-Luc Mélenchon…- à cette incroyable manifestation contre « l’islamophobie », invraisemblable concept inventé par les islamistes pour tenter de solidariser les musulmans de France autour d’eux et contre la République laïque, lors de laquelle on cria « Allahou Akbar » dans les rues de Paris…
C’est ainsi qu’en 2015 elle participa à un meeting aux côtés de Tariq Ramadan, modèle bien connu de défenseur des droits de l’homme et, plus encore, de la femme…
C’est ainsi qu’elle refusa de se porter partie civile lors du procès de Charlie Hebdo ou qu’elle s’est opposée à la dissolution du Collectif contre l’islamophobie après l’assassinat de Samuel Paty.
Ce sont de vraies divergences politiques, lourdes, sérieuses qui, désormais m’éloignent et m’opposent à la Ligue des Droits de l’Homme . Et qui m’attristent d’autant plus que j’ai eu, avec elle une longue histoire commune et que, surtout, je n’oublie pas, moi, comment est née cette grande organisation, il y a cent vingt ans lors de l’affaire Dreyfus . Et je n’oublie pas, non plus, moi, que seul le gouvernement de Vichy s’était permis d’interdire la LDH.
Pourquoi dis-je « je n’oublie pas moi » ?
Parce qu’un Ministre de l’Intérieur que je préfère ne pas qualifier par respect de la dignité du débat démocratique, lui, oublie cette histoire et se permet d’envisager de couper les vivres de cette organisation. En plus, je vais vous dire : il ne le fera pas, le rouleur de mécaniques ! Car il doit y avoir autour de lui ou dans d’autres sphères de l’Etat encore quelques personnes qui lui expliqueront qu’on ne joue pas avec ça, même pour faire plaisir au Rassemblement National. Ou bien alors, ce serait à désespérer de la République.

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