vendredi 17 juin 2022

Un drôle d’entre-deux tours des élections législatives:

La France hésite, les partis s’écharpent, les polémiques enflent …et le Président voyage en Europe nous accordant malgré tout un discours sur une curieuse mise en scène à l’aéroport d’Orly et sous forme de mise en garde : Roumanie, Moldavie et maintenant Kiev avec les chefs de gouvernements allemand et italien. Bon, je ne sais pas si ce n’est pas déjà trop tard pour convaincre Zelensky que cette obsession du dialogue maintenu avec Poutine n’est pas une défaillance de notre solidarité avec l’Ukraine. Ce qui est vrai, c’est que la Présidence française de l’Union prend fin dans deux semaines et qu’après il eût été impossible d’agir au nom de l’Europe. Alors, mieux vaut tard que jamais ? 
Drôle d’entre-deux tours après un premier tour assez inédit il faut bien le dire. Reprenons:
- une abstention-record preuve supplémentaire que la crise démocratique continue de s’aggraver. Les « dégagistes de l’ancien monde » d’il y a cinq ans n’ont donc pas trouvé le remède, ce qui après la crise des gilets jaunes, l’échec majeur de la Convention citoyenne sur le climat et les excès du « jupitarisme » n’est pas pour surprendre…
- un premier tour en forme d’échec évident et incontestable de la majorité présidentielle puisque c’est la première fois en quarante ans que les législatives suivant immédiatement une présidentielle ne donnent pas une progression de la majorité présidentielle mais, clairement, une régression. Pas d’élan donc.
- Pour être très honnête, pas de succès non plus pour l’alliance négociée par les appareils de Gauche dite « NUPES » puisque celle-ci ne fait rien d’autre que de retrouver à peu près le total gauche des législatives d’il y a cinq ans. Mais Jean-Luc Mélenchon pour qui j’ai plutôt de la sympathie -ce qui n’ôte rien à mes divergences avec lui…- a aussi parmi ses nombreux talents, celui de transformer des échecs en victoires. Sans doute par expérience, afin d’entretenir un semblant de dynamique. Tout juste peut-on noter avec satisfaction que l’aspiration à l’union de l’électorat de gauche s’est exprimée avec force. 
- La seule à pouvoir se réjouir, c’est encore Mme Le Pen qui, presque sans faire campagne, continue de capitaliser ses progrès et va probablement renforcer sa présence au Parlement. Mais curieusement, personne n’en parle
Que vont donner ces ingrédients au second tour ? Il faut bien entendu se garder de tout pronostic définitif puisque tout va se jouer dans la capacité à mobiliser des abstentionnistes du premier tour et, en particulier, les jeunes. Mais les effets déflagrateurs de la « bombe à retardement » jetée dans la vie politique française par Macron il y a cinq ans ne sont pas encore au bout de leur vie . 
Pour ma part, dans ce méli-mélo parfois souvent incompréhensible ( dans mon département on a même vu un homme de gauche défendre la droite contre un homme de droite présenté par la gauche !) il me semble que la plus modeste contribution à l’éclaircissement des termes du débat passe par une accroche invétérée à ses convictions profondes : je voterai donc à Gauche !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire