mardi 7 juin 2022

Les piscines, à Grenoble comme partout ailleurs, posent des problèmes très difficiles aux élus locaux qui en assument la compétence :

 : d’abord une piscine, c’est un déficit d’exploitation incontournable et sans économie d’échelle : deux piscines- deux déficits, trois piscines-trois déficits etc…
Le deuxième gros problème tout aussi incontournable et difficile, c’est l’hygiène. La qualité de l’eau, les risques sanitaires, la saleté, les touffes de cheveux qui bouchent les canalisations. Face à cette difficulté, les élus prennent des décisions qui peuvent paraître radicales mais par lesquelles il faut passer : imposer la douche préalable obligatoire, l’interdiction des «shorts de bain », le port obligatoire du bonnet de bain sont les mesures de base imposées aux usagers. Il m’est arrivé dans ma vie d’élu local de prendre ces décisions, dans l’intérêt public.
C’est dans ce contexte, qu’aucun commentateur ne rappelle, que se situe le débat sur le burkini et la provocation de ce Monsieur Piolle, maire «écologiste» de Grenoble. Ce qui est sûr, incontestable, c’est que l’autorisation de cette tenue va complètement à l’encontre des règles sanitaires exposées ci-dessus et qu’on n’en voit aucune explication rationnelle en termes de gestion d’un équipement public puisque cette autorisation crée ce qu’il faut bien appeler une « dérogation » aux règles sanitaires.
Il y a donc d’autres motivations, plus irrationnelles. Du côté de l’engagement « écologiste » du maire ? On voit mal qu’une dérogation aux règles d’hygiène préventive ait quoi que ce soit d’écologique….
On les devine alors du côté de la démagogie « clientéliste » puisque cette dérogation aux règles d’hygiène publique faisait l’objet d’une revendication d’une association communautaire sans d’ailleurs qu’il soit faite la preuve que cette revendication est largement partagée.
Mais deux réflexions me viennent alors :
D’abord quand on prend une mesure dérogatoire au droit commun, on entre dans le domaine de « l’exception au commun » qui définit le communautarisme, le droit à la différence entraînant la différence des droits. Allez plaider l’importance de l’égalité républicaine et de la préservation du commun avec ça !
Mais surtout, quand on accorde cette dérogation à destination de la minorité musulmane, allez vous étonner que cela fasse le jeu du Rassemblement National ….
C’est à la fois irresponsable et pitoyable.

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