On
connaît Giesbert le journaliste, éditorialiste de talent, un homme
qui porte assez haut la profession et ses valeurs, au " Point "
notamment, depuis quelques années.
J'apprécie
cet homme de conviction, et même si je ne suis pas toujours d'accord
avec lui, je respecte sa pensée et ses écrits. J'aime aussi son
humour et une forme de modestie qui l'honore. Il dit de ce livre que
"ce n'est qu'un roman", manière de dire qu'il ne faut pas
y voir un essai historique sur la montée du nazisme en Allemagne
dans l'entre-deux guerres et son corollaire, celle de
l'antisémitisme. Et pourtant....et pourtant ce roman qui n'est qu'un
roman est aussi bardé de références historiques qui, mises
bout-à-bout, lui donne une vraie crédibilité historique. Si j'ose
dire, on en oublie presque l'histoire épouvantablement tragique des
personnages de l'histoire pour n'en retenir que le contexte. Un
contexte qui met en scène Hitler bien sûr - c'est lui " le
schmock" , ce qui en yiddish signifie à la fois "penis,
con et salaud"-, Himmler, Goering et tant d'autres, parfois même
dans leur intimité ce qui ouvre la porte à des traits d'humour
surprenants.
La
quête de Giesbert est assez simple : il voulait comprendre comment,
concrètement, tant d'allemands, éduqués, cultivés, respectables
avaient pu à ce point sous-estimer la montée du nazisme, pourquoi
tant de juifs allemands avaient tant tardé à fuir. Et bien la
démonstration par le récit romance est très réussi.
Voilà
un sacré livre qu'il faut lire absolument.
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