mardi 14 novembre 2017

Voilà encore un bien beau livre : " L'art de perdre " d'Alice Zeniter paru chez Flammarion.


Un ouvrage d'un grande sensibilité, d'une humanité remarquable, sur un sujet difficile et douloureux : les relations France- Algérie vues à travers la saga, sur trois générations,  d'une famille de harkis arrivés en France en 1962 et maltraités de camp en camp par une République bien peu reconnaissante , avant de se voir " implantés " dans l'Orne, dans une cité de Flers peu reluisante. 
 Ces harkis sont kabyles, ce peuple si fier et rebelle, qui s'affirme " kabyle, pas arabe ". Comment devenir français, contre tous les racismes ordinaires (mais le racisme peut-il être ordinaire ?) et en dépit de tous les obstacles à l'intégration que nourrit une République si défaillante. Défaillante encore que ...sur trois générations, ça fonctionne plutôt bien. Comment devenir français quand, ici on vous traite de "sale arabe" et, là-bas , de "sale français"? Et faut-il, peut-on retourner en arrière, c'est-à-dire revenir en Algérie ? Ne serait-ce que pour comprendre ce que les générations d'avant n'ont pas voulu (ou pas pu)  dire ?  
Cette thématique du "plus vraiment algérien, pas encore français" est traité, par cette histoire familiale,  avec une grande mesure et , je l'ai dit plus haut, sensibilité et humanité. Très beau livre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire