vendredi 1 septembre 2023

Vu « Anatomie d’une chute » le film de Justine Triet,

     , sorti en salle la semaine dernière, sur un scénario de la réalisatrice avec Arthur
Harari son compagnon, avec Sandra Hüller, Swann Arlaud et Milo Machado, ce gosse qu’on avait déjà vu dans la série « En thérapie » ou dans le magnifique film  «En attendant Bojangles » et qui poursuit une sacrée carrière précoce.

L’histoire d’un couple de deux écrivains, l’un français qui a beaucoup de mal à rencontrer le succès et l’autre, allemande qui connaît celui-ci avec constance. Ils ont un enfant de 10 ou 12 ans qui est malvoyant suite à un accident de la circulation qui a traumatisé son nerf optique et ont décidé, sur la proposition - et l’insistance- du mari, de quitter Londres pour venir s’installer dans un chalet savoyard, dans la vallée de la Maurienne dont il est originaire, qu’ils ont commencé d’aménager pour en faire des gîtes et leur assurer des revenus réguliers.
Un jour, rentrant de promenade avec son chien, l’enfant découvre son père mort dans la neige et une mare de sang devant la maison. Une enquête est ouverte pour mort suspecte et la mère mise en examen. Un procès a lieu et permet la confrontation des deux thèses : homicide par la femme, thèse du procureur, ou suicide, celle de la défense. Et ce procès a quelque chose de fascinant pour deux raisons: d’abord parce que « l’anatomie d’une chute » ( de la victime qui est tombée du 2eme étage et dont on ne sait s’il s’est jeté et blessé en rebondissant sur le toit du garage ou bien s’il a reçu un coup violent à la tête avant d’être basculé) laisse place à la « dissection d’un
couple », de son histoire, son passé, sa psychologie, ses hauts et ses bas, ses crises…et, d’autre part parce que tout cela se déroule sous les yeux de l’enfant qui a souhaité assister au procès et qui va en devenir un acteur majeur. Je ne vais pas dévoiler l’issue du procès pour ne pas être accusé de « spoiler » ( c’est le mot à la mode je crois mais je préférerais sa traduction française, merci de votre aide) mais je dirais que, d’une certaine manière, ça n’a pas d’importance car, après le verdict, justice a été rendue certes, mais on ne sait toujours pas la vérité. L’éternelle question : rendre la justice ou dire la vérité ?
Ce film est un grand film et l’on peut dire que la Palme d’Or qu’il a reçu au festival de Cannes est tout sauf usurpée. Malgré quelques longueurs ( il dure 2h30 !) , il prend aux tripes et parfois, bouleverse. Les acteurs sont exceptionnels, en particulier ce jeune garçon qui m’a bluffé, ou bien Sandra Hüller qui a une capacité d’expression d’une diversité étonnante telle qu’elle en rajoute magnifiquement sur la question centrale : cache-t-elle bien son jeu, sait-elle si bien mentir ? La manière de filmer de Justine Triet, faite de gros plans et de silences ou de voix off et de musiques soigneusement choisies crée une ambiance intimiste dans laquelle on plonge sans retenue. Un grand et beau film.

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