vendredi 9 septembre 2022

Poursuivant ma ballade en littérature étrangère, voici « Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens paru au Seuil dans la collection « Grands romans-Points », grâce à la traduction de l’américain par Marc Amfreville.

Je n’avais encore rien lu de Delia Owen, qui avait déjà publié trois ouvrages
consacrés à la nature et aux animaux, tous best-sellers aux Etats-Unis mais dont ce livre est le premier roman, qui a déjà conquis des millions de lecteurs et connait un succès grandissant dans le monde entier. Nous sommes à Barckley Cove en Caroline du Nord et une famille vit dans une cabane perdue dans la végétation luxuriante des marais. Le père, ancien combattant du Vietnam, handicapé et pensionné, alcoolique et violent, bat sa femme et ses enfants qui, les uns après les autres, s’enfuient sans laisser d’adresse. Tous sauf Kya, la petite dernière, qui vit un temps seule avec son père pendant son enfance, assumant la marche de la petite cabane perdue sans jamais connaître les processus « normaux » de socialisation et notamment l’école. Son père la quitte et elle se trouve seule, perdue dans la nature obligée de se débrouiller à l’âge de dix ans, fuyant les services sociaux quand ceux-ci montrent le bout du nez. Au village, on l’appelle « la fille des marais », créature sauvage et analphabète et sa réputation y est exécrable. Pourtant, un jeune garçon, un peu plus vieux qu’elle, se prend de passion et lui apprend à lire et à écrire, à découvrir la science, l’aquarelle et la poésie. Tout est possible avec la tendresse et l’affection. Mais ce garçon-là, une fois ses études secondaires terminées, doit partir à l’Université et l’abandonner à son tour. La voilà de nouveau seule, dans ses marais, entourée de ses mouettes, ses hérons, ses biches et ses herbes folles. Et quand s’abat sur elle une terrible suspicion, elle ne peut vraiment compter que sur elle-même.

C’est un très beau livre, plein d’humanité, formidable hymne à la nature, animale et végétale, et condamnation intraitable de la rumeur et du mépris de classe. A lire !!

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