cette autrice avait publié en 2020, après avoir obtenu le prix Goncourt en 2016 pour « Chanson douce ». Ce roman est donc la poursuite d’une fresque de l’histoire d’une famille franco-marocaine ( père marocain, mère alsacienne) de paysans des alentours de Meknès : le tome 1 relatait les difficultés d’installation de la ferme et les débuts chaotiques de l’exploitation, la vie dans une relative misère; le tome 2 se situe à la fin des années 60 et les années 70, où l’exploitation est devenue importante et dynamique, ses propriétaires découvrant les bienfaits - et les méfaits !- d’une véritable aisance financière, l’attention se portant de plus en plus sur le devenir des enfants de Mathilde et Amine : leur fille Aïcha, devenue médecin-gynécologue à Rabat après des brillantes études à Strasbourg, et leur fils Selim, mauvais élève qui découvre la vraie vie avec sa tante et se situe plutôt dans une logique de rupture avec l’histoire familiale au point de partir vers les USA sans trop donner de nouvelles. Et, comme dans le premier tome de cette fresque, l’environnement politique et sociétal imprègne énormément le récit : 68 et les bandes de hippies qui débarquent à Marrakech ou, surtout, Essaouira, sans vraiment entraîner la jeunesse autochtone; les années 70 et la tentative de coup d’Etat de SKHIRAT ou bien l’attentat contre l’avion du roi et les répressions policières qui suivirent.
Lire Leïla Slimani, ce n’est pas seulement découvrir l’histoire attachante et sensible d’une famille courageuse, c’est aussi mieux connaître le Maroc et son histoire contemporaine.
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