« Bonjour Pà, lettres au fantôme de mon père » d’Ariane Ascaride paru au Seuil.On connaît l’auteure qui est d’abord et avant tout actrice, la compagne du cinéaste
Robert Guédiguian, l’égérie de tous ses films ou presque, mais aussi la militante politique engagée dans toutes les causes généreuses. Une sorte de résistante que j’ai eu la chance de rencontrer en juin lors du festival du Journal Intime organisée par Karine, ma femme, à Saint Gildas de Rhuys et qui m’est apparue comme fort simple et chaleureuse, spontanée et drôle. Elle livre ici un essai original, une sorte de chronique de la crise sanitaire sous forme de lettres à son père adoré mais disparu. C’est, à l’image de l’auteure, formidablement spontané et sensible. J’ajoute que, par les temps qui courent, lire les réflexions d’une femme de raison qui exprime ses vives inquiétudes devant toutes ces formes de déraison qui s’épanouissent dans la crise, n’est pas sans intérêt.
-« Journal d’un corps » de Daniel Pennac paru chez Gallimard et désormais en livre de poche. Intéressante entreprise : quelque chose comme le journal intime
d’un corps qui s’exprime à la première personne et livre, sans retenue aucune et parfois même avec une spontanéité désarmante et un langage des plus crus, les expériences physiques de toute une vie, depuis la naissance jusqu’à la fin. Il y a des choses savoureuses sur l’éveil du corps à l’adolescence et notamment les premières pulsions sexuelles. Il raconte peut-être et surtout le mieux les affres du vieillissement, tous ces dérèglements physiques qui s’accélèrent et sont la marque de …l’inexorable. C’est très agréable à lire et d’une pertinence concrète
-« La passion de la Fraternité, Beethoven » d’Erik ORSENNA paru chez Stock/Fayard.
Mon ami Erik, tel le stakhanov des grands jours, poursuit ses publications sur les sujets les plus divers à un rythme plus que soutenu. Il s’intéresse ici à Ludwig
van Beethoven, le grand musicien, qu’il restitue dans son époque -la fin du 18ème siècle et le début du 19ème - et sa géographie -l’Allemagne de sa naissance et l’Autriche, Vienne en particulier, de sa résidence. Ce n’est pas une biographie à proprement parler, mais un essai « impressionniste » multipliant les angles , la famille, les amis, les amours, l’indigence économique du maître, les rapports aux gouvernants etc… dans un exercice virevoltant et très divers. Mais Erik ne s’est pas arrêté là, il a cherché, bien sûr, une cohérence à la vie et l’œuvre du grand musicien. Et il l’a trouvé dans la Fraternité ! Certes, il y a quelque chose de généreux que d’offrir aux public un chef d’œuvre à tous les moments marqués par l’épreuve dans sa vie; certes aussi il y a cette « Hymne à la joie », la neuvième symphonie devenue l’hymne de l’Europe en paix, composée à partir de l’inspiration que donna très tôt Beethoven à la lecture du poème de Schiller, « Joie tous les humains deviennent frères lorsque se déploie ton aile douce »….mais j’avoue que la démonstration m’a laissé un peu sur ma fin. Il reste que ça se lit très bien et que l’on y apprend plein de choses sur le musicien.
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