jeudi 4 juin 2020

Lu « Anima » de Wajdi Mouawad paru chez Actes Sud.


L’auteur, libano-québécois, raconte l’histoire douloureuse d’un canadien, d’origine libanaise justement, qui découvre sa femme enceinte, assassinée, horriblement mutilée après avoir été torturée. Son traumatisme est tel qu’il se demande comment cela pu arriver, comment il n’a pas pu l’empêcher et même ... si lui-même ne pourrait pas être l’auteur de cet épouvantable crime. S’installe alors dans sa tête l’idée selon laquelle il lui faut voir le visage du criminel pour se convaincre qu’il n’en est pas l’auteur.
Une sorte de course-poursuite l’amène vite sur les traces de l’assassin, un amérindien réfugié dans une vaste réserve aux confins du Canada et des USA qui est une sorte de zone de « non-droit » régie par des coutumes tribales . Et dans cette poursuite, peu à peu, s’installe dans la tête du poursuivant l’image tragique des massacres de Sabra et Chatila au Liban en 1982, l’épouvantable tragédie de ces deux camps de réfugiés palestiniens ou des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été sauvagement assassinés par les milices chrétiennes avec la complicité de l’armée israélienne. Tragédie dont il est issu puisqu’il en fut un survivant miraculeux après avoir été enterré vivant à l’âge de 4 ans... les deux tragédies se mêlent dans le récit et trouveront une issue d’une rare violence, comme une vengeance qui n’est pas celle que l’on croit.
Livre poignant. Très poignant . Au sens presque étymologique du terme : comme un coup de poing.
Avec un bémol peut-être : l’auteur use d’un procédé littéraire étonnant : ce sont des animaux, chiens, araignées, chats, chevaux etc... qui sont les témoins-narrateurs de l’histoire. C’est original, très original, peut-être trop car la lecture impose parfois des efforts de compréhension pour moi inutiles.

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